Un scandale supplémentaire : ils ont osé falsifier un collectif de psychiatres.

La FLAC met à jour un nouveau scandale du milieu tauromachique.

L’ONCT, à cours d’arguments, n’hésite pas à utiliser le nom de psychiatres à leur insu.

 

Ce petit groupe de lobbyistes taurins  n’en est pas à sa première manipulation. Déjà en 2010, le même “observatoire  national des cultures taurines” -qui n’a rien de national- avait inventé une liste d’élus soi-disant favorables à la corrida, dont certains étaient morts ou totalement opposés à cette pratique cruelle. (lire l’article « Ils font même parler les morts »)

Aujourd’hui leurs membres récidivent de manière plus grave, puisqu’ils s’en prennent directement à l’impact de ces spectacles sur le développement de nos enfants.

Nous connaissons la position quasi-unanime du milieu psychiatrique pour dénoncer l’aspect traumatisant dû à la cruauté et à la violence de la corrida. Les prises de position de nombreux psychiatres et spécialistes de l’enfance, psychophysiologistes mondialement reconnus comme le Professeur Hubert Montagner ou le collectif de psychiatres opposés à la tauromachie, sont pourtant très claires.

C’est cette évidence que l’ONCT refuse d’accepter. Et pour se défendre, comme il n’a aucun soutien chez les spécialistes reconnus en pédopsychiatrie, ce groupe peu scrupuleux s’est tout simplement inventé des partisans. L’ONCT, avec la complicité du Docteur Joël Pon de Toulouse, a établi une liste de 141 psychiatres du Sud de la France – notamment dans la région toulousaine- et décrété que tous soutenaient le « rôle éminemment formateur auprès des enfants » attribué à la corrida (sic).

Malheureusement pour lui, la FLAC a enquêté… et a découvert le pot aux roses.

Après avoir contacté l’ensemble de ces psychiatres, il s’avère que :

  • la liste contient 141 noms, et non pas 150,
  • 2 psychiatres n’existent pas (MM. Gaussaresse et Ranoux),
  • sur 91 réponses reçues,  51 médecins cités n’ont pas signé ce texte. Ils y sont soit totalement opposés (à 54 %) ou ne souhaitent pas se prononcer en faveur de ce texte (11 %),
  • 11 psychiatres (12 %) sont défavorables au procédé utilisé par l’ONCT sans contester le texte,
  • sur la liste des 141, seuls 20 psychiatres (soit 21 % des réponses) confirment les propos de Joël PON (généralement ce sont ses amis personnels),

79 % des 91 médecins interrogés ne cautionnent donc pas ce texte tel qu’il est présenté.

Cette attitude prouve un mépris absolu de la déontologie du corps médical : l’ordre des médecins sera interpelé, l’utilisation abusive du nom de ces spécialistes va donner lieu à un recours auprès de l’ordre national.

>> Lire le communiqué de l’ONCT et découvrir la liste falsifiée

>> Lire le texte indigné et très fort du Professeur Hubert Montagner à propos du communiqué de l’ONCT

C’est toujours ce même ONCT qui a permis l’inscription de la corrida à l’inventaire du Patrimoine Immatériel Culturel de la France. C’est dire si cette inscription a été faite sérieusement…

Méfaits de la corrida sur les enfants : le Pr Montagner hausse le ton.

De plus en plus isolés sont ceux qui persistent à nier que la corrida est un spectacle cruel et violent.

Il est maintenant largement admis -particulièrement dans le milieu psychiatrique- que ce spectacle, en plus de sa cruauté envers les animaux, est générateur de traumatismes importants chez l’enfant.

Seuls quelques psychiatres -aficionados- préfèrent protéger leur coupable distraction au détriment de leur crédibilité, de leurs engagements moraux et du bon développement des enfants. Les échanges de courriels ci-dessous, que la FLAC est autorisée à publier par le Pr Montagner, parlent d’eux-mêmes.

Voyez de quel côté est la raison et l’intelligence, et de quel coté se situe la sauvegarde d’intérêts personnels au détriment de la protection de nos enfants.

 

COURRIEL à Monsieur Mocrane ABBAR, chef de service au CHU de NIMES et Monsieur Philippe COURTET, chef de service au CHU Lapeyronie de MONTPELLIER

Monsieur, cher collègue,

ayant appris que votre nom figure sur la liste des pédopsychiatres et psychiatres qui auraient signé le communiqué du 11 février 2012 de l’ONCT en faveur de la corrida, je vous envoie en pièce jointe ma réponse à ce communiqué.
Il n’y a pas de doute que la très grande majorité des enfants soit affectée par la souffrance animale comme l’attestent les études et les témoignages sur les perturbations des comportements, émotions, affects et perturbations du rythme veille-sommeil chez ceux qui ont vécu la souffrances d’animaux malades, stressés ou blessés, mais aussi leur mort (les paroles et les écrits des parents sont particulièrement émouvants, surtout quand ils doivent aider leur enfant à faire “son” deuil, même si l’animal n’était pas le “sien”). Je ne comprends donc pas l’engagement de quelques psychiatres ou pédopsychiatres dans la défense du “spectacle” sanglant de la corrida espagnole. Je ne comprends pas davantage “l’argument” selon lequel elle contribuerait à la “formation” des jeunes (formation de quels aspects du psychisme ? formation à quelles compétences ou au développement de quelles ressources morales, intellectuelles… ?).
Je vous informe que, après vérification, y compris par des journalistes, de nombreux psychiatres ou pédopsychiatres dont le nom figure sur la liste des signataires du communiqué du 11 février 2012 en faveur de la corrida, n’ont pas signé ce texte et/ou ont retiré leur signature alors qu’ils ne s’étaient pas engagés ou qu’ils y étaient opposés.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, cher collègue, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
 
Hubert MONTAGNER
Docteur ès-Sciences
Professeur des Universités en retraite
ancien Directeur de Recherche à l’INSERM
 
REPONSE DE MONSIEUR PHILIPPE COURTET
 
Monsieur,
 
Merci de cette information qui m’intéresse.
Il est évident que cette polémique n’a aucun sens puisqu’il n’existe pas d’étude. Comme d’habitude chacun y va de la sienne sans fondement.
Par ailleurs, les opposants au mauvais traitement à enfants, devraient selon moi s’intéresser à de vrais problèmes : abus de toute sorte extrêmement fréquents, y compris les négligences affectives et carences éducatives qui sont elles nuisent à la santé.
 
Bien à vou
 
Pr Ph Courtet
Université Montpellier
Département d’Urgences &  Post-Urgences Psychiatriques, Pôle Urgences, Hôpital Lapeyronie, CHU Montpellier, 34295 Cedex 5
INSERM Unité 1061 “Neuropsychiatrie : Recherche Epidémiologique et Clinique”
 
 
REPONSE DE HUBERT MONTAGNER A MONSIEUR PHILIPPE COURTET
 
Monsieur Philippe COURTET,
 
je n’avais pas l’intention de réagir à une éventuelle réponse de votre part. Mais, je ne peux accepter votre reproche, critique ou accusation implicite et “sans fondement”… en fait, une injure. En effet, pendant quarante ans, et à partir des données de la recherche fondamentale combinées aux observations cliniques, je n’ai cessé, avec des équipes pluridisciplinaires, de travailler sur “de vrais problèmes” de l’enfance afin de contribuer à réduire “les négligences affectives et les carences éducatives qui nuisent à la santé”… ce que je n’ai pas toujours constaté chez les cliniciens, notamment à MONTPELLIER (j’en ai la preuve audiovisuelle avec les milliers de vidéos réalisées). Ayant en permanence le souci de mieux comprendre le développement, les processus d’attachement, les conduites, les systèmes de communication et les rythmes de l’enfant dans ses différents lieux de vie (famille, crèche, école…), je n’ai pas de leçon de morale ou professionnelle à recevoir de vous.
Je vous renvoie à mes livres et à mes publications, parues le plus souvent dans des périodiques et ouvrages internationaux à comité de lecture, c’est-à-dire jugées et validées par des pairs, ce qui n’est pas le cas des pédopsychiatres gourous, notamment ceux qui paradent dans les médias français en affirmant tout et son contraire…
“sans fondement” (qu’ont-ils apporté à la connaissance de l’enfant ? tout n’est que bla bla, suffisance et égocentrisme). Vous devriez apprendre ou revoir la bibliographie.
Je vous renvoie aussi à mes réalisations, en particulier les crèches et les écoles que j’ai aidé à conceptualiser en France et à l’étranger (un nouvel exemple sera bientôt porté à la connaissance du public). Et vous, qu’avez-vous fait et que faites-vous… concrètement ?
Cela ne m’empêche pas de combattre l’ensemble des “formes de mauvais traitements à enfants” que vous dénoncez, et donc le “spectacle” sanglant de la corrida qui est aussi un “vrai problème”, et non une polémique. Ne vous en déplaise, la plupart des enfants sont très touchés, parfois traumatisés, par la souffrance animale, sans compter les écoles de tauromachie 0ù les enfants apprennent à tuer ou à former l’idée qu’ils sont autorisés à tuer. Au nom de qui et au nom de quoi un pédopsychiatre pourrait-il accepter ces réalités ? Avez-vous déjà vu un enfant en détresse devant un animal qui souffre ? Vous devriez lire les publications internationales dans lesquelles cette question est développée. Je ne crois pas que les “mauvais traitement à enfants” que sont la corrida et l’apprentissage à tuer dans les écoles de tauromachie, soient compatibles avec la déontologie et l’éthique de tous ceux qui oeuvrent à la protection de l’enfance, et à la préservation des équilibres psychoaffectifs et biopsychologiques des enfants. La très grande majorité de vos collègues partagent mon avis.
Vous écrivez qu’il “n’existe pas d’étude”, sous-entendue sur les effets ou méfaits de la corrida. C’est une imposture. En vous abritant derrière ce prétexte, comme l’ONCT, vous montrez en effet que n’avez pas la moindre idée de la faisabilité d’une étude qui ait du sens, c’est-à-dire réalisée au moyen d’une méthode et de protocoles reproductibles qui peuvent conduire à des données vérifiées et vérifiables, et donc fiables. Tout vrai scientifique vous dirait qu’une telle investigation est impossible à mener, tellement les variables et paramètres sont nombreux, fluctuants et volatiles, passés et actuels. Il n’est pas interdit d’avoir un minimum de culture scientifique.
 
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
 
Hubert Montagner
 
 
La FLAC a un besoin urgent de votre soutien financier pour continuer ses actions. Adhérez et Soutenez-nous !

Pierre Rabhi réaffirme son soutien à la FLAC

Après avoir signé notre manifeste contre les corridas en 2009, l’agriculteur écrivain et philosophe français d’origine algérienne, Pierre Rabhi, prend place au sein de notre Comité d’Honneur.
Pionnier de l’agriculture biologique et puissant défenseur d’un modèle de société plus respectueux des hommes et de l’environnement, Pierre Rabhi est également l’initiateur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, renommé Mouvement Colibris. Alors qu’il appelle à l’insurrection des consciences pour “fédérer ce que l’humanité a de meilleur et
cesser de faire de notre planète-paradis un enfer de souffrances”, il partage l’espoir de tous ceux qui demandent à en finir avec les corridas.

Hubert MONTAGNER interpelle l’UNICEF à son sommet

Un scandale absolu trop méconnu

Comment accorder à Arles ou Nîmes le label « UNICEF – Ville amie des enfants », quand ces villes accueillent des écoles taurines où l’on initie des enfants, apprentis toreros, à se faire la main à l’arme blanche sur des veaux hurlants de douleur ?

Le Pr. Hubert Montagner, ex-directeur de recherche à l’INSERM et spécialiste mondial de pédopsychiatrie, a interrogé Anthony Lake, le directeur exécutif de l’UNICEF à New York, sur cette incohérence.

Vous découvrirez sa réponse en cliquant sur le lien ci-dessous.

>> Lire la réponse de l’UNICEF

Dans cette lettre, Mme Gharagozloo, directrice des partenariats, dénonce clairement que ce classement constitue une « ambigüité » pour « défendre le droit des enfants », et que la demande sera « prise en considération ». Nous espérons que cette démarche portera ses fruits et que nos villes du Sud seront bientôt libérées de la cruauté de ces écoles taurines. Au nom des enfants traumatisés et des taureaux suppliciés.

UNICEF & corrida : Le Pr. Montagner ne lâche rien

Suite à la réponse fort peu courtoise que le directeur de l’UNICEF M. Hintzy a fait au professeur Montagner via l’intermédiaire du journal “Le Monde”, le Pr. Montagner réagit en tapant encore plus fort du poing. Visiblement, M. Hintzy, qui a le pouvoir de faire évoluer les choses, a pris le parti de laisser la violence envers les enfants s’installer dans le sud de notre pays : il ne condamne pas les écoles de tauromachie ! Il protège l’appellation “Ville amie des enfants” décernée par l’association qu’il dirige aux villes de Nîmes et Arles qui sont les plus actives dans l’apprentissage de la cruauté aux enfants.

Lettre du Pr. Montagner à Monsieur Anthony LAKE, Directeur exécutif de l’UNICEF à New-York

Vous trouverez ci-dessous la lettre que le Pr. Montagner vient d’adresser à Monsieur Anthony LAKE, Directeur exécutif de l’UNICEF à New-York

Secretary of the Executive Board Assistant Secretary, Executive Board
Mr. Nicolas Pron Ms. Christine Muhigana
Phone : (212) 326 7084 Phone : (212) 824 6880
Email : npron@unicef.org Email : cmuhigana@unicef.org

Administrative Assistant Administrative Assistant
Ms. Jodi Piccolomini-Geary Ms. Françoise Coupet
Phne : (212) 326 7519 Phone : (212) 326 7091
Email : jpiccolominigeary@unicef.org Email : fcoupet@unicef.org

Hubert MONTAGNER, docteur ès-Sciences, Professeur des Universités en retraite, ancien Directeur de Recherche à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), ancien Directeur de l’Unité “Enfance inadaptée” de l’INSERM à Monsieur Anthony LAKE, Directeur exécutif de l’UNICEF

Cher Monsieur Antony LAKE,

Je vous écris en tant que Professeur retraité de l’Université française, ancien Directeur de Recherche à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), ancien Directeur de l’Unité “Enfance inadaptée” de l’INSERM, mais aussi en tant que citoyen du monde engagé dans la protection des enfants, la satisfaction de leurs besoins fondamentaux (alimentation, soins, sécurité affective, sommeil…), le respect et la défense de leurs droits (droit à l’éducation, droit de vivre à l’abri de la violence, droit d’être reconnu comme personne à part entière, droit d’être aimé…).

Avant d’être en retraite, j’ai eu l’honneur et le plaisir de diriger pendant près de quarante ans plusieurs équipes scientifiques dont les recherches ont porté sur le développement, les processus d’attachement, les conduites, les systèmes de communication, les rythmes biopsychologiques et les processus d’adaptation de l’enfant, depuis ses premiers jours, semaines ou mois postnataux à la pré-adolescence. Mes collaborateurs et moi-même avons donc pu suivre l’évolution des “constructions enfantines” d’un mois à l’autre et d’une année à l’autre (voir mon CV en pièce jointe). Particulièrement attentif aux violences subies par les enfants, à celles qu’ils font subir aux autres, et aux conséquences, je suis très concerné et préoccupé par les “spectacles”, événements et environnements violents qui peuvent générer et renforcer les peurs, blocages affectifs, états d’anxiété, angoisses, inhibitions et désordres psychophysiologiques, surtout chez les plus fragiles et vulnérables. Je vous remercie d’avoir dénoncé vous-même la violence psychologique dans votre discours du 11 octobre 2011 au cours de la table ronde sur la violence à l’encontre des enfants.

Organisés dans plusieurs villes du sud de la FRANCE, les “spectacles” de la corrida dite espagnole peuvent être, avec la mise à mort d’un taureau, particulièrement traumatisants, déstabilisants et psychologiquement destructeurs en provoquant la détresse des enfants et en les plongeant dans l’insécurité affective, mais aussi en entraînant des désordres psychiques et des troubles du sommeil.

J’ai donc écrit à Monsieur Jacques HINTZY, Président de l’UNICEF France, pour lui demander de ne plus cautionner les férias qui, dans le sud de la France, se terminent habituellement par une “corrida espagnole”, donc par la mise à mort d’un taureau au moins, et de retirer le label UNICEF “ville amie des enfants” aux villes qui ont des “écoles” de tauromachie, c’est-à-dire des “lieux éducatifs” 0ù les enfants apprennent à manier le poignard (une arme sacrificielle) dans la perspective de devenir toréador, et donc de tuer avec une épée un animal sans défense et sans possibilité de fuite. En pièce jointe, je vous envoie la lettre adressée à Monsieur Jacques HINTZY.

Les “spectacles” de la “corrida espagnole” et les écoles tauromachiques ne me paraissent pas compatibles avec les principes, positions éducatives, valeurs morales et engagements humanistes de l’UNICEF, quels que soient les régions du monde, les peuples et les cultures. L’UNICEF ne peut en effet cautionner le “spectacle” sanglant de la “corrida espagnole” et l’existence “d’écoles de tauromachie” 0ù les enfants apprennent à tuer, “même si” la victime est “seulement” un animal. Est-ce qu’on peut condamner les “enfants-soldats” qui “apprennent” à tuer des humains, et ne pas condamner les tueries de la “corrida espagnole” et la violence ainsi faite aux enfants ?

Monsieur Jacques HINTZY n’a pas daigné répondre à ma lettre. En revanche, il a accordé une interview au journal français LE MONDE, parue le 22 janvier 2012. Il déclare que “entre la crise alimentaire dans la corne de l’Afrique et le droit à l’éducation pour tous les enfants”, l’UNICEF a des problèmes plus graves à régler que la corrida. Ces propos constituant une réponse à ma lettre, je suis directement visé. Ils sont très irrespectueux et irresponsables, voire injurieux, alors que ma lettre était courtoise. En effet, je n’ai pas attendu Monsieur Jacques HINTZY pour défendre “le droit à l’éducation pour tous les enfants”, et je n’ai pas de leçon à recevoir dans ce domaine. C’est en effet ce que j’ai fait tout au long de ma carrière. Par exemple, alors que j’ai donné au BRESIL (BRASILIA, RIO DE JANEIRO, SAO PAULO, PORTO ALEGRE…) des cours et conférences sur le développement de l’enfant, l’aménagement du temps, les structures d’accueil, d’éducation et de soins… pour les enfants de tous âges (voir mon CV), je suis allé “sur le terrain” à la rencontre des enfants et des familles, notamment dans les favellas, à la demande de mes amis brésiliens, et après l’accord des personnes concernées. Ayant “visité” dans les favellas et ailleurs des structures d’accueil et d’éducation démunies (crèches, écoles maternelles), et à la demande des autorités concernées, j’ai rédigé des textes et des projets pour que les différentes structures soient rénovées et mieux équipées, et pour que les professionnels de la santé, de l’éducation et de l’enseignement reçoivent une formation renouvelée, aussi complète et appropriée que possible. Les projets ont été conçus pour que tous les enfants y reçoivent une éducation qui leur permette de développer leurs différentes “composantes” corporelles, affectives, comportementales, relationnelles, cognitives, intellectuelles et biologiques, en interaction avec leur famille et les autres acteurs éducatifs, dans le respect des particularités sociales, culturelles et écologiques de leurs lieux de vie. Je précise que j’ai également donné des cours et des conférences en AFRIQUE 0ù j’ai également aidé au développement de projets éducatifs et autres pour les enfants.

En comparant la corrida et le “droit à l’éducation”, ou en les mettant “en concurrence” ou en opposition, Monsieur Jacques HINTZY tient des propos démagogiques.

Quant “à la crise alimentaire dans la Corne de l’Afrique”, les propos de Monsieur Jacques HINTZY sont encore démagogiques. Il ne s’agit pas en effet de comparer ou de mettre “en concurrence” ou en opposition la corrida et les programmes d’aide alimentaire, sanitaire… Comme de nombreux collègues français et étrangers, je n’ai jamais hésité à prendre mes responsabilités et à dénoncer la famine, les carences alimentaires, l’abandon des êtres et des populations qui ont faim, et l’incapacité du monde dit développé à promouvoir des projets durables pour nourrir et soigner les humains en souffrance sur toute la planète. Je n’ai jamais hésité à soutenir les programmes qui assurent une alimentation suffisante, mais aussi des soins corporels et hygiéniques, des protections contre les agressions climatiques, les maladies et les parasites, et des conditions qui permettent aux personnes de sortir de leurs peurs, de leurs blocages affectifs et de leurs inhibitions, et de s’installer ainsi dans la sécurité affective, en particulier les enfants.

En outre, les propos de Monsieur Jacques HINTZY sont très réducteurs. Malheureusement, la “Corne de l’AFRIQUE” n’est pas la seule région du monde touchée par la crise alimentaire. En FRANCE et en EUROPE, et aussi en ASIE et en AMERIQUE, il y a également des crises alimentaires, même si elles n’ont pas la même gravité qu’en SOMALIE ou que dans d’autres pays africains. S’agissant de la République française, il serait sain et honnête que Monsieur Jacques HINTZY se rende “sur le terrain”, par exemple en GUYANE, notamment dans la région de SAINT LAURENT DE MARONI 0ù des groupes de personnes vivent dans un profond dénuement, dans des conditions déplorables et misérables, 0ù des enfants et des familles ont faim, 0ù les enfants n’ont pas accès aux soins et ne bénéficient pas d’un vrai “droit à l’éducation”. J’y ai vu des enfants “patauger” pieds nus dans la boue, habillés de hardes et sans protection contre les maladies, les infections, les parasitoses… J’y ai vu des enfants “accueillis” dans des écoles 0ù les classes étaient des “containers”, épuisés par une très longue journée, génératrice de stress et de souffrance… ainsi victimes de la violence psychologique que vous dénoncez à juste titre, malgré des enseignants pourtant compétents et humanistes.

Est-ce bien le rôle de Monsieur Jacques HINTZY d’être aussi suffisant et discourtois ? Remplit-il ses missions en considérant comme négligeables la violence objectivement véhiculée par le “spectacle” de la “corrida espagnole” et la violence de l’apprentissage de la mise à mort des taureaux dans les écoles de tauromachie ?

Monsieur le Président, je vous demande donc d’examiner la possibilité d’inscrire la corrida au programme d’une prochaine réunion de l’UNICEF, et de prendre position sur la “corrida espagnole” ainsi que sur les écoles de tauromachie 0ù on apprend aux enfants à tuer. La tolérance de ces réalités est-elle compatible avec les devoirs moraux et humanistes de l’UNICEF ? Pourquoi une telle complaisance ?

En espérant que vous voudrez bien prendre ma demande en considération, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma plus haute considération et d’agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Hubert MONTAGNER.