5 jours et 400km en autonomie pour montrer un autre visage du Sud de la France et de la lutte contre la violence tauromachique.

Publié par Sylvain le 4 avril 2012.

Si vous n’avez pas lu les deux premières parties, cliquez d’abord ici : >>lire la première partie

 

Troisième Partie : Chateaurenard– Fréjus (255km).

Lever matinal, réveillé par le paysan propriétaire du champ d’abricotiers dans lequel j’ai installé mon campement :

« Oh, qu’est ce que vous faites là ? Vous avez pas du avoir chaud ! » (il a fait 4° pendant la nuit…)

« Vous auriez du me dire, vous auriez dormi à la ferme ! Allez, venez, on va prendre un café ! »

Voilà le Sud comme on l’aime, l’accueil des gens du cru, la sympathie des échanges que provoque très souvent le voyage à vélo… On est loin de la méfiance des aficionados de la veille.

Je remercie le très sympathique agriculteur, mais il me faut partir : j’ai une grosse journée avec plus de 90km à parcourir, en commençant par longer les montagnes au pied du Lubéron…

Le soleil est de nouveau de la partie, et je roule avec délice dans l’atmosphère fraiche chargée des odeurs douces du matin.

ça sent l’Olivier, le Romarin, le Cyprès, la Vigne… Lourmarin se niche au pied des collines calcaires, je me régale. Pas de corrida, pas de souffrance, pas de sang versé. Voilà le Sud qu’on aime ! Et malgré un début de tendinite, je vais mon petit bonhomme de chemin jusqu’à Pertuis où je fais le mur pour passer la nuit dans un camping déserté (fermé à cette époque).

Le lendemain matin il fait à peine 4° et la brume glacée me trempe jusqu’aux os, mais quelle belle ambiance !

Je reprends ma route, quasiment seul à cette heure matinale. Pour  l’eau, on ne peut pas compter sur les fontaines.

Avec le soleil qui se lève, la température monte doucement et dissipe la brume. Passage de la Durance au seul pont de toute la vallée, à St Paul-lès-Durance, fièrement défendu par ses tours.

Devant le froid qui congèle les rivières, je ne suis plus que l’ombre de moi-même.

Février en Provence, ce n’est pas si chaud que ça, mais c’est toujours aussi beau. Qu’on est loin de l’horreur de la tauromachie, quel plaisir de savourer les beautés de ces régions sans provoquer la souffrance des animaux.

J’arrive au dernier département à traverser. Après le Gard, les bouches du Rhône, le Vaucluse, voici le Var.

L’arrière-pays varois est déserté, les routes s’insinuent entre la végétation endormie et les maisons encore calfeutrées dans leur manteaux d’hiver. Pourtant, le renouveau du printemps pointe doucement son nez par de si belles journées.

Je prends volontairement les plus petites routes, celles où je suis sur de ne pas rencontrer de voiture. C’est si agréable, lorsqu’on roule à 12 km/h sur un attelage de 25kg, d’être loin de la circulation automobile, ses dangers, son bruit, sa pollution. Et ce n’est pas dans la petite ville de Barjols et ses 30 fontaines qu’on me contredit.

Celle-ci est une fontaine pétrifiante, immense champignon de calcaire tout recouvert de mousse.

Ah, je suis dans la bonne direction. Premier panneau qui mentionne ma destination finale : Fréjus. Mais moi, je ne prendrai pas l’autoroute, ah ça non !

Après 110km effectués dans la journée, j’ai bien le droit de me payer le plus bel endroit de bivouac du coin : au pied du rocher de Roquebrune. Sans le savoir, je me suis installé sur un terrain privé, et le lendemain la propriétaire me le fais bien savoir, elle m’éjecte avec tout le mépris possible, allant jusqu’à mettre des barrières sur mon chemin pour le plaisir de me voir faire des détours. Qu’il est loin l’accueil du paysan du Lubéron !

Peu importe, c’est reparti pour la 5e et dernière journée, petite étape aujourd’hui, je n’ai que 45 km à parcourir, d’ailleurs je passe très rapidement le panneau de ma dernière ville de sang, une ex-ville de corrida celle-ci !

Et me voilà devant les 14èmes et dernières arènes de ce périple. Qu’elles sont belles, ces arènes, que c’est bon de savoir qu’elles ne servent plus à massacrer des animaux !

Les corridas, c’est fini à Fréjus et les arènes ne s’en portent que mieux.

j’ai rendez-vous avec les journalistes de Var-Matin pour une photo et une petite interview. L’article est à nouveau très positif, le message « vélo » passe décidément bien.

Et bien sur une fin de voyage en Méditerranée se doit d’aboutir à la mer.. Encore une nouvelle atmosphère, quel bonheur de mettre les pieds dans le sable après 400km sur les pédales…

Plus que quelques kilomètres avant de trouver la maison familiale qui m’accueille tous les ans. Mal aux jambes, aux fesses, aux tendons et aux poignets, mais une certitude de plus : le Sud de la France est un endroit magique qui n’a absolument pas besoin de la tauromachie pour exister et se mettre en valeur.

Bien au contraire, la cruauté de cette pratique ne peut que nuire à la bonne image de nos régions méridionales. Messieurs les élus des villes de sang, suivez l’exemple de Fréjus, arrêtez de gaspiller votre argent à subventionner la torture, et misez sur les vrais atouts de vos régions !

 

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