David Douillet, Ex champion judoka, amateur de torture animale dans des arènes !

David Douillet participant à une séance de torture animale dans les arènes de DAX (40)

(Photo vue dans http :// terrestaurines.com) Le voici, dans le callejón, la zone des spécialistes et des invités de marque, congratulant le tueur de taureaux qui venait de trucider et massacrer publiquement un animal.

Cette image surprendra beaucoup de ses admirateurs qui pensent que le respect des êtres vivants doit être l’une des valeurs d’un sportif de haut niveau, valeur qui est étrangère à la tauromachie ibérique qui ne connaît que l’irrespect des êtres vivants, la manipulation, le mensonge, la barbarie et la mort…

Nous recommandons à David Douillet de lire la Confession d’un aficionado andalou

Qui ne connaît pas David Douillet ? David Douillet le sportif de haut niveau, double champion olympique en 1996 et 2000, qui a également remporté quatre titres mondiaux et une couronne européenne ? Tout le monde le connaît ! Mais qui connaît le David Douillet amateur de torture animale dans des arènes ? Personne ou presque…

Après son parcours sportif, il s’est reconverti depuis en homme d’affaires, puis en consultant sportif pour Canal+. Depuis 2009, la politique l’intéresse et il devient membre du bureau exécutif de l’UMP en charge des sports. Il est maintenant candidat UMP à l’ élection législative partielle des 11 et 18 octobre dans la douzième circonscription des Yvelines.

Nous sommes étonnés qu’après un parcours sportif aussi exceptionnel, et après sa généreuse participation à l’action “Pièces jaunes” de Bernadette Chirac, David Douillet puisse se montrer dans le temple de la maltraitance et de la torture animale que sont les arènes de DAX et cautionner par sa seule présence ceux qui érigent en spectacle ce qui n’est en réalité que la torture d’animaux en public. Peut-être que, suivant les conseils des ses “amis” politiques participants au groupe parlementaire d’études sur la tauromachie dont Jean Grenet est le président, pense t’il que pour gagner des voix il faut se montrer dans une arène. C’est un choix malheureux…

Nous regrettons l’élimination lors du premier tour de cette élection d’Alain Lipietz, seul candidat à avoir signé notre manifeste pour l’interdiction de l’entrée des arènes aux mineurs de moins de 16 ans, et à s’être vivement opposé aux corridas..

Écrivez nombreux à David Douillet pour lui faire part de votre surprise et de votre déception de voir un sportif de haut niveau comme il a été, prendre du plaisir à regarder une mascarade de combat entre une équipe de professionnels de la maltraitance animale et un herbivore sorti de son milieu naturel et lui demander de préciser sa position réelle vis à vis de cette torture animale dans les arènes : ddouillet@assemblee-nationale.fr

Nous reprenons ci-dessous les mots de Walter Spanghero, qui lui aussi a été un grand sportif, et qui s’est insurgé contre l’amalgame du rugby et de la corrida qui a été fait par des aficionados inconséquents :

 

Le rugby [tout comme le judo] est un sport de combat avec un respect ô combien sincère de l’adversaire. La corrida est une confrontation inégale entre une personne et un taureau qui tombe dans un piège, de ce duel il ne sort jamais vainqueur, car pour arriver a ses fins l’homme affaiblit l’animal à coups de piques et lui sectionne les veines. Quelle lâcheté ! !

Merci à Walter Spanghero pour sa clairvoyance et son humanité.

Collectif de professionnels soutenant la motion de demande d’interdiction des corridas aux moins de seize ans

Jean-Paul RICHIER, Psychiatre, Praticien Hospitalier, est responsable d’un Collectif de professionnels (psychiatres & psychologues) soutenant la motion de demande d’interdiction des corridas espagnoles et portugaises en France aux moins de seize ans.

Nous sommes à une époque où les débats sur la corrida prennent de l’ampleur dans tous les pays où elle est pratiquée, portés par de profondes mutations à la fois dans le rapport de l’individu contemporain à la violence et dans la relation entre hommes et animaux. Nous sommes aussi à une époque où on se préoccupe de façon croissante de la violence dont les jeunes peuvent être témoins, victimes ou auteurs, cela d’autant que les chiffres des violences aux personnes augmentent en France au fil des années.
Le moment est donc venu de prendre en compte l’impact de ce spectacle sur les enfants et les adolescents.
En effet, il y a dans la corrida une violence et une souffrance qui associent certaines caractéristiques fondamentales :

  • elles sont imposées dans le cadre d’un rapport radicalement inégal, à savoir par des hommes à un animal contraint à être présent ;
  • elles n’ont pas d’utilité concrète, elles ont pour unique raison d’être le plaisir de l’homme ;
  • elles sont constituées en spectacle.

D’une façon générale, il est légitime de redouter chez le jeune spectateur de corridas les conséquences suivantes :

  1. Des effets traumatiques : La réaction normale d’un enfant à la vue d’un animal saignant sous les coups d’un homme est toujours au départ une réaction de rejet, de gêne, et de peur. Certains enfants dans une corrida vont être heurtés par certaines scènes, et pourront d’autant moins en faire part que leur entourage adulte déniera le caractère traumatisant du spectacle en alléguant l’art, la tradition et la culture.
  2. Une accoutumance à la violence : Les adultes qui emmènent des enfants à des corridas les entraînent qu’on le veuille ou non à une forme de violence très crue, réelle et non pas fictive même si elle est circonscrite à l’arène, et pour tout dire la leur enseignent en alléguant l’art, la tradition et la culture.
  3. Une fragilisation du sens moral : On constate abondamment que bien des difficultés dont souffre notre société ont pour racine des incohérences du système de règles de l’individu. Il semble difficile d’apprendre à nos enfants, dans les écoles et dans les familles, que la violence est condamnable et qu’on ne doit pas faire souffrir les autres êtres, mais qu’à côté de cela la violence gratuite peut être légitime voire recommandée et qu’on a le droit de faire souffrir certains êtres en alléguant l’art, la tradition et la culture. L’enfant voit parfaitement que le taureau a été contraint à venir dans l’arène et qu’on lui inflige longuement des blessures puis la mort, sans motif de défense ou de protection. Cela peut déstabiliser les critères du juste et de l’injuste.
  4. Une perturbation des valeurs : Il n’est pas anodin de présenter à des enfants le spectacle de la souffrance, du sang et de la mort en le justifiant par une valeur esthétique, qui primerait donc sur tous les autres aspects, en le légitimant par une tradition, qui devrait donc l’emporter sur tout autre type de considération, en l’associant à une identité culturelle, alors même que l’enfant est en quête de modèles identificatoires. Enfin, il n’est pas anodin de présenter à des enfants le spectacle d’hommes tourmentant, et de plus sans motif, un animal jusqu’à la mort, alors même que notre société est en train de repenser en profondeur nos rapports avec les animaux et avec la nature.

Il va de soi que ces réflexions s’appliquent à plus forte raison à l’entraînement à la pratique de la corrida, notamment dans le cadre de ce qu’on appelle les “écoles taurines“. Ces écoles existent en France à Arles, Nîmes, Béziers ou Cauna (Landes), les enfants peuvent y être admis à 10 ans voire moins, et ne tardent pas à s’exercer sur des veaux.

On ne manquera pas de nous rétorquer que les cahots éducatifs et moraux qui secouent nos sociétés ressortissent à des facteurs causaux bien plus vastes et complexes. Nous en sommes bien entendu conscients, mais ceci ne saurait tenir lieu de réponse à la préoccupation ici exprimée.

En tant que psychiatres et psychologues, nous demandons en conséquence que le spectacle de la corrida, ainsi que l’entraînement à sa pratique, ne soient plus autorisés aux moins de seize ans.

>> Voir le Collectif de professionnels soutenant l’interdiction des corridas aux moins de seize ans.