Elisabeth Badinter a rejoint le comité d’honneur de la FLAC !

Elisabeth Badinter n’est pas seulement une femme de lettres très connue , ni une philosophe féministe, elle est aussi une femme sensible à la cause animale pour qui les spectacles de corridas doivent disparaître. Elle nous apporte son soutien.

Merci à cette grande dame, très au fait par ses engagements des aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde. Son soutien nous est bien sûr très précieux

Danielle Darrieux soutient la FLAC

Danielle Darrieux, l’un des derniers monstres sacrés du cinéma, mais aussi une grande dame de coeur, très sensible à la cause animale a rejoint le comité d’honneur de la FLAC.

Je suis entièrement d’accord pour intégrer votre comité d’Honneur pour interdire la pratique barbare de la  corrida. Je vous embrasse bien amicalement.

Danielle Darrieux

Merci à cette grande actrice qui aura marqué le cinéma français durant sept décennies. Son soutien nous est bien sûr très précieux

Gisèle Halimi rejoint le comité d’honneur de la FLAC

Gisèle Halimi, à la fois avocate et écrivaine, et aussi porte-parole pendant plusieurs décennies de la cause des femmes, est aussi une femme sensible à la cause animale. Elle nous apporte son soutien en rejoignant le comité d’honneur de notre fédération.

Merci à cette grande dame, très au fait par ses engagements des aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde. Son soutien nous est bien sûr très précieux.

Le Dalaï Lama soutient la lutte pour l’abolition de la corrida

La lettre du Dalaï Lama adressée à l’association ADDA (Asociación Defensa Derechos Animal, Espagne)

“Sa Sainteté le Dalaï Lama considère d’une façon évidente que la corrida est une pratique cruelle qui inflige publiquement d’atroces souffrances à des animaux conscients et innocents.
En conséquence le Dalaï Lama apporte son soutien à l’ Initiative Législative Populaire (ILP) initiée par des ONG et des citoyens catalans pour bannir la corrida hors de la Catalogne et invite le Parlement catalan à voter en faveur de l’amendement de l’article 6.2a de la Loi Catalane de Protection Animale et à abolir ainsi, définitivement l’exception qui autorise la corrida.”

A Dharamsala, Inde
le 02 février 2010

La lettre du Dalaï Lama adressée aux associations françaises qui luttent contre la torture animale.

«Aujourd’hui, alors qu’on assiste à une montée en puissance de la reconnaissance des Droits de l’Homme, il y a, au niveau mondial, une prise de conscience de plus en plus grande d’un besoin pour une protection, non seulement de l’environnement, mais aussi des animaux et une prise en compte de leurs droits.

Malheureusement, il y a encore des gens qui, non seulement n’acceptent pas cette idée, mais qui considèrent que c’est un plaisir de chasser et de combattre des animaux jusqu’à la mort douloureuse de ces animaux.

Cela semble en contradiction avec l’esprit d’équanimité qui est en train de se développer de nos jours dans les sociétés.

Je suis intimement persuadé que les êtres humains sont par nature fondamentalement bons, et je pense que nous devrions non seulement maintenir des relations affables et paisibles avec nos congénères mais qu’il est très important d’étendre la même sorte de sollicitude à l’environnement et aux animaux qui vivent naturellement en harmonie avec ce dernier.
Quand j’étais adolescent, étudiant le Bouddhisme au Tibet, il m’a été inculqué qu’il était important d’adopter un comportement consistant à se soucier d’autrui.
Une telle pratique de la non-violence s’applique à tous les êtres sensibles, à tout être vivant qui possède un esprit comme nous le reconnaissons dans le Bouddhisme. Et là où il y a un esprit, il y a des sensations telles que la peine, le plaisir et la joie.
Aucun être sensible ne cherche la souffrance, bien au contraire, tous recherchent le bonheur.
Comme nous partageons avec eux ces mêmes sensations de base, nous, en tant qu’êtres humains rationnels, avons l’obligation de contribuer, dans toute la mesure du possible, au bonheur des autres espèces et de faire de notre mieux pour soulager leurs peurs et leurs souffrances.

C’est pourquoi je suis heureux d’apporter mon soutien à l’Association française de Protection Animale qui lutte contre la corrida »

Antonio MORENO : Confession d’un aficionado andalou

Comment naît-on taurin ? Comment devient on taurin ? Comment fabrique t’on un aficionado ?

par Antonio MORENO (élevé dans la plus pure tradition taurine andalouse)

Dès ma plus tendre enfance, mes parents, aficionados taurins, m’ont emmené à toutes les corridas qui avaient lieu dans ma ville, Malaga, et alors que je n’étais qu’un petit garçon de 7 ans, j’ai même participé à plusieurs films tournés à Malaga sur le célèbre torero de l’époque, Manuel Benítez el Cordobés.

Deux ans plus tard, mon père affichait sa fierté d’avoir un fils qui, si jeune, connaissait toutes les passes de muleta (1) et de cape, ainsi que le nom des taureaux selon leur couleur, leurs cornes ou leur physionomie.

Pendant des années, la tauromachie a fait partie de ma vie, j’accompagnais mon père dans d’autres villes et d’autres arènes, j’assistais à des fêtes taurines ou encore à des corridas de bienfaisance.

J’étais littéralement passionné, tout comme par le football, la natation, la pêche ou la chasse. C’était un mélange d’habitudes acquises, ou plutôt imposées, qui ont forgé mon caractère et mon obsession pour ce que l’on appelait la « Fiesta ».

Nous nous asseyions toujours derrière la barrière, c’est-à-dire au premier rang, quelles que fussent les arènes, toujours à l’ombre, mon père cigare à la bouche, ma mère mantille posée à même la barrière, le rituel classique d’un après-midi de corrida.

L’atmosphère de la corrida est envoûtante, elle transforme la réalité mentale, tout commence…

Dès que vous entrez dans une arène, vous êtes ébloui par les couleurs, la lumière, les reflets du sable.

Le paseíllo (2), ce fameux moment où les habits de lumière brillent comme jamais, où tous défilent dans un groupe bien ordonné, les alguazils à cheval ouvrant le cortège ; la musique s’empare alors de vos sens, tout est prêt pour faire de vous le spectateur, l’aficionado, le complice de cette « fiesta ».

On m’a appris que le torero jouait sa vie face à ce fauve, qu’il devait l’apprivoiser, l’humilier pour l’obliger à suivre la cape, coûte que coûte.

Le Cheval, l’autre protagoniste, était un autre membre gentil de la corrida que le Taureau tenterait de projeter au sol, pauvre cheval, attaqué par cette bête noire sans scrupule, ce Taureau était méchant, il méritait bien la puya (3) que le picador lui plantait ; il devait pousser plus, il devait faire en sorte de fatiguer le Taureau qui devait finir exténué d’avoir poussé ce pauvre Cheval.

Les banderilles, et ces braves hommes sans cape pour se défendre, rien que ces bâtons ; la peur envahissait les gradins, les cœurs se serraient, et une fois les banderilles posées, courir, cette bête noire courait et courait après le banderillero (4) ; heureusement, un torero distrayait le Taureau avec sa cape, le quite (5) était parfait.

Voilà la réalité que voit un enfant, le Méchant Taureau et les autres protagonistes du Combat, les Gentils. Une fois que cette idée est inculquée à un enfant, elle ne le quitte plus, il est déjà pris au piège de la fausseté d’une corrida.

J’ai vu mourir des centaines de Taureaux, j’ai vu de multiples encornades de toreros, de subalternes, des chevaux morts dans l’arène et des centaines d’anecdotes cruelles, cependant je ne suis pas venu raconter des détails isolés mais un ensemble de réalités.

Pendant des années, mon esprit a été fermé à une réalité, celle du Taureau.

J’ai vu des Taureaux s’enfuir vers le chiquero (6), reconnaissant que c’était par là qu’ils étaient entrés, ils voulaient s’échapper, ils ne savaient pas pourquoi ils étaient là.

J’ai vu des Taureaux encorner des toreros et ne pas persévérer dans leur charge, ils voulaient juste qu’on les laisse tranquilles, qu’on arrête de leur faire du mal.

J’ai vu beaucoup de Taureaux pleurer, mugir de douleur, de vrais cris qui aujourd’hui me feraient dresser les cheveux sur la tête, mais ces manifestations n’étaient alors pour moi que la preuve de leur manque de caste, de leur lâcheté.

J’assistais à trois mises à mort, et à l’entracte, je buvais, mangeais même, et riais de la mort de ces êtres.

Je ne comprends pas comment on peut manger après avoir vu cela, mais ce qui est certain c’est que je le faisais, et que je me sentais bien.

Petit, j’ai été un enfant agressif, j’avais un chien, mon chien, mais le reste du monde animal était bon à sacrifier ; le respect était perdu, mon père m’emmenait à la chasse, pour tuer, à la pêche, pour tuer, et j’avais l’impression d’être heureux, je devenais un homme utile, dur, sans compassion envers les autres animaux, et dur, dur envers ceux de ma propre espèce.

Comment un taurin voit-il le taureau pour la 1ère fois comme un animal qui souffre ?

Les années ont passé,bien des années, jusqu’à ce qu’un jour, alors que j’avais un peu plus de 30 ans, au cours d’une corrida de la Feria de Malaga, subitement, sans prévenir, il s’est passé quelque chose avec un deuxième Taureau de cet après-midi-là ; un Taureau est apparu derrière une cape, j’ai été sidéré, j’ai fixé cet Animal que je n’avais jamais vu, moi qui pouvais avoir vu des milliers de Taureaux mourir sous mes yeux, mais ce jour-là, il s’est passé quelque chose, rien de spécial dans les faits ; le seul à être spécial ce jour-là c’était moi qui, pour la première fois en trente et quelques années, je “voyais” un TAUREAU.

Je me suis levé de mon siège, et sans dire un mot à personne, j’ai quitté l’arène, et depuis lors, je n’en ai plus jamais foulé une seule.

Je ne suis pas devenu anti-taurin, non, je suis simplement devenu indifférent aux corridas. Pendant des années, je savais ce qui se passait entre les murs des arènes mais je ne ressentais rien, cela m’était égal, quand on me demandait si j’aimais les spectacles de taureaux, je répondais toujours la même chose : oui, dans mon assiette, avec des pommes de terre.

Comment une personne indifférente se lance-telle un jour dans le combat contre ses origines ?

Plus de 10 ans ont dû passer avant qu’un jour je me dise qu’il fallait mettre un terme à tout cela. J’ai analysé les raisons de cette tradition lamentable, j’ai eu honte d’avoir emmené ma fille aînée à plusieurs corridas ; heureusement, elle n’a jamais aimé cela, et je me suis réjoui de n’y avoir jamais emmené les plus petits.

Un jour je me suis dit, « je dois faire quelque chose » et depuis, je me bats pour faire connaître ma vérité sur les sanglantes corridas.

On ne peut pas prendre du plaisir face à la souffrance d’un Animal, une corrida ce n’est que l’HUMILIATION, la TORTURE et la MORT d’un ANIMAL INNOCENT pour le plaisir d’un groupe de SADIQUES.

J’ai pensé à tous ces enfants qui, comme moi, ont été élevés dans cette ambiance misérable et qui, sûrement, n’auront pas la chance que j’ai eue de VOIR LE TAUREAU.

C’est pourquoi je raconte mon histoire là où je peux le faire, je n’ai pas honte, je me pose comme un simple exemple : SI MOI J’AI PU CHANGER, VOUS LE POUVEZ AUSSI.

Je sais ce que l’on vit dans une arène, ce que je demande, c’est qu’un jour, ceux qui les fréquentent vivent ce que l’on ressent de l’extérieur.

Il y a maintenant plus d’un an que je donne des conférences dans toutes sortes d’écoles afin d’y porter le message du respect de tout être vivant. L’Éducation doit être le pilier sur lequel nous devons tous nous appuyer, c’est l’avenir d’un présent encourageant. Les enfants d’aujourd’hui n’acceptent pas nos traditions cruelles et la plupart d’entre eux répudient la corrida : ces enfants-là ne sont pas l’avenir, ils sont ce PRÉSENT que nous attendions avec ferveur.

Aujourd’hui, je porte également un message de respect envers tous les êtres vivants, humains et non humains, et je demande à tous ceux qui luttent pour l’Abolition de la tauromachie de ne jamais, au grand jamais, dire qu’ils se réjouissent qu’un torero ait été encorné, parce que notre respect est et sera toujours le respect de tout type de vie.

Ce combat pour le respect des animaux m’a conduit il y a quelques années à adopter un régime VÉGÉTALIEN, car je ne conçois pas de défendre la vie des Animaux et de les avoir ensuite à l’état de cadavres dans mon assiette.

Les gouvernements et l’Église face à la corrida

Ce qui me fait le plus mal dans tout cela, c’est que cette situation soit entretenue avec l’argent public, avec l’argent de tous les citoyens, qu’ils soient pour ou contre. Les gouvernements, et dans mon cas le Gouvernement espagnol, favorise, parraine et encourage la participation à ces spectacles sanglants, et de plus, cautionne le fait qu’on inculque aux enfants, ces esprits sains, la banalisation de la Maltraitance Animale dès leur plus jeune âge.

Mais il n’y a pas que le soutien des Gouvernements ; le monde de la corrida affiche son soutien et son attachement à l’Eglise Catholique.

Il est en effet très rare de trouver en Espagne une corrida qui ne soit célébrée au nom d’un Saint, d’une Vierge ou d’un Christ ; autrement dit, l’humiliation, la torture et la mort d’un animal, au nom de Dieu.

Bulle Papale

Il convient de rappeler ici que l’Eglise a condamné ces spectacles sanglants et honteux, non pas d’hommes mais du démon.

Cela s’est passé le 1er novembre 1567 lorsque le Pape Pie V a publié la Bulle DE SALUTIS GREGIS DOMINICI, interdisant formellement et définitivement les corridas de Taureaux et décrétant la peine d’excommunication immédiate contre tout Catholique qui les autoriserait ou y participerait. Cette Bulle ordonnait également le refus d’une sépulture religieuse aux Catholiques qui pourraient mourir des suites d’une participation à tout spectacle taurin.

Par la suite, des dispositions papales ont modifié le contenu de cette Bulle par le biais de dérogations et d’annulations partielles, mais ont toujours exigé que deux conditions soient respectées :

Que les corridas n’aient pas lieu les jours de festivité et qu’au cours de leur déroulement, des mesures soient prises pour éviter, autant que possible, tout décès de personne. En cas de non-respect de l’une de ces conditions, et dans tous les cas pour les moines, les frères mendiants et les religieux réguliers de tous ordres, la Bulle est toujours en vigueur et est applicable aux croyants catholiques qui, en connaissance de cause, ne la respecteraient pas.

C’est pour toutes ces raisons que J’ACCUSE les Gouvernements d’autoriser la souffrance inutile du Taureau, ainsi que l’Eglise qui consent à la participation de ses fidèles à ces spectacles sanglants.

J’accuse le Gouvernement de l’Espagne de permettre que l’on trompe les enfants en leur montrant que la torture d’un animal est justifiée dans le cadre d’un acte de divertissement.

De continuer à subventionner un spectacle privé avec l’argent public, et de manquer de toute morale humaine dans l’attribution de ces subventions, les Pouvoirs publics privilégiant ce choix budgétaire au lieu de couvrir les besoins réels de la population espagnole.

J’accuse l’Eglise qui accorde sa bénédiction au nom de ses Divinités et qui utilise le nom de Dieu en vain.

Et moi- même, d’avoir pris part à ce divertissement infernal.

Je demande Justice, non pas pour moi, mais pour la vie de la plus principale victime, le Taureau.

Antonio V. Moreno Abolafio

Président du Collectif Andalou Contre la Maltraitance Animale.

Andalousie – Espagne

http ://www.cacma.org

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1 : La muleta est le leurre de tissu rouge utilisé par le matador lors du dernier tiers de la corrida.

2 : Le paseíllo, ou paseo, désigne le défilé des matadors et de leurs cuadrillas, au début de chaque corrida.

3. : La puya est la pointe tranchante située à l’extrémité de la pique des picadors.

4. : Le banderillero est chargé de planter les banderilles.

5. : Le terme quite désigne l’intervention d’un ou plusieurs toreros pour détourner la charge du taureau d’un
autre intervenant en danger.

6. : Le chiquero est la partie du toril dans laquelle est enfermé le taureau avant d’être lâché dans l’arène.