Alès la sanglante… Le Professeur Hubert MONTAGNER s’indigne !

Le scandale de l’abattoir municipal d’Alès (Gard) a été un véritable électrochoc pour l’opinion publique. L’association L 214 a diffusé massivement une vidéo aux images particulièrement dures, mettant au grand jour la cruauté des méthodes utilisées à l’encontre des animaux.

Sylvie Goy-Chavent, sénatrice de l’Ain, demande la création d’une commission d’enquête parlementaire sur sur les abattoirs et leurs méthodes, et à une mise en place d’une pétition afin d’obtenir gain de cause.

Le professeur Hubert Montagner (membre du Comité d’honneur de la FLAC) nous a transmis un courrier destiné à apporter son soutien à cette initiative. Il y rappelle notamment qu’à Alès, les sévices exercés à l’encontre des animaux ne s’arrêtent pas aux portes de l’abattoir municipal mais ont également lieu dans les arènes de la ville

Nous remercions le professeur Hubert Montagner pour son soutien et son engagement sans faille, et également pour sa solidarité affichée avec Jean-Pierre Garrigues, président du CRAC Europe et membre du bureau de notre Fédération, qui a récemment été pris à partie publiquement par le maire d’Alès lors d’une action d’information sur la corrida menée à l’occasion d’un concert (en hommage au chanteur Renaud, anticorrida convaincu et également membre de notre Comité d’honneur) donné dans les arènes de cette ville cévenole, que beaucoup de ses habitants souhaiterait voir débarrassée de la barbarie tauromachique.

Voici l’essentiel de ce courrier :

je soutiens sans réserve la démarche de la sénatrice Sylvie Goy-Chavent pourobtenir une commission d’enquête sur les méthodes d’abattage des animaux de boucherie.

La souffrance et l’agonie des « animaux de boucherie » filmées dans les abattoirs d’ALES, sont une ignominie. Les « pratiques d’abattage » sont évidemment indignes d’une démocratie comme la FRANCE. Faut-il rappeler que l’organisation du système nerveux des mammifères abattus, et des autres, est similaire à celle des humains, et donc qu’ils ont une sensibilité, qu’ils éprouvent de la douleur et qu’ils souffrent ? Je propose qu’une plainte collective soit déposée contre le Maire d’ALES puisque les abattoirs sont municipaux et dépendent de son autorité de premier magistrat de la ville. De toute évidence, le ou les services concernés de la mairie d’ALES ont fermé les yeux sur les pratiques barbares qui viennent d’être dénoncées. Elles donnent une image déplorable du pays dit des Lumières et des Droits de l’Homme.

Je suis bouleversé par les images qui ont été rendues publiques. Je suis en même temps consterné et très triste car j’ai d’ALES le souvenir et l’image d’une ville soucieuse de bienveillance, de non maltraitance et de non violence, imprégnée d’humanité et d’humanisme, en offrant en particulier aux enfants et à leurs parents des lieux de vie apaisés où chacun respecte les autres, en excluant à priori les conditions et conduites pouvant générer le mal-être, la maltraitance et la souffrance. J’ai eu en effet l’honneur de contribuer il y a environ trente ans à la rénovation de la crèche CROQUELUNE et à la création d’un espace de rencontre et d’écoute entre les enfants et les parents (« Parents-aise »), avec l’accompagnement des médecins remarquables de la Protection Maternelle et Infantile. Je ressens la révélation des pratiques d’abattage des animaux à ALES comme une trahison de nos réalisations communes, des principes de bientraitance qui les sous-tendaient, et de l’esprit humaniste qui nous animait.

Le Maire d’ALES ayant finalement décidé la fermeture des abattoirs, je l’exhorte à poursuivre son cheminement honorable en s’engageant contre les maltraitance, violences et souffrances de tout ordre qui peuvent altérer l’image de la ville (et d’autres cités), qu’elles soient humaines ou animales. Par exemple, en interdisant aux enfants et adolescents, voire aux adultes, l’accès aux spectacles sanglants de la corrida qui mettent en scène la maltraitance, la torture et la mise à mort d’animaux que Homo sapiens sapiens a accueillis dans sa mouvance au fil du temps, et qui génèrent à la fois une souffrance animale et une souffrance humaine. Outre les taureaux… et les chevaux qui souffrent dans leur « chair », nombre d’humains, en particulier les enfants et les adolescents, souffrent en silence devant l’abomination de la torture et de l’exécution d’animaux condamnés à mort sous les clameurs « à mort » du public, c’est à dire des parents, des amis… En effet, les enfants et les adolescents qui assistent aux spectacles sanglants des corridas n’ont pas forcément choisi d’être emmenés dans l’enceinte de l’arène. Au nom de qui, au nom de quoi et en vertu de quel droit, des parents, familles, représentants légaux, amis… seraient habilités à contraindre leur(s) enfant(s) à être parmi les spectateurs d’un « spectacle » de corrida ? Parallèlement, au nom de qui, au nom de quoi et en vertu de quel droit, des parents, familles, responsables légaux, amis… auraient une légitimité pour inscrire des enfants et des adolescents dans une « école de tauromachie » (ou « école taurine »), c’est à dire non seulement un lieu où on leur apprend les rituels, parades et comportements « spécifiques » de la corrida, mais aussi des attitudes, gestes… pour planter des banderilles dans l’échine d’un veau « innocent » (forcément « innocent »). Autrement dit, pour le torturer et pour le tuer. Des preuves existent, en particulier des vidéos très explicites et non truquées que tout le monde peut visionner. Faut-il rappeler qu’une ECOLE dont la finalité majeure est l’apprentissage et la transmission des savoirs et connaissances, est aussi un lieu de socialisation où les enfants et les adolescents apprennent à tisser des liens affectifs, moraux, sociaux, intellectuels… avec les différents partenaires du moment, mais aussi, « en vrai » et/ou par la pensée, avec d’autres êtres, qu’ils vivent ailleurs ou dans l’imaginaire. Les enfants et les adolescents apprennent notamment à les respecter dans leurs particularités et différences, y compris les animaux qui, eux aussi, font partie de l’humanité, même ceux que l’on dit sauvages. Il n’est pas acceptable que, dans le pays dit des lumières et des droits de l’Homme, des collectivités financées par l’Etat et la nation (mairies, départements…), c’est à dire l’ensemble des citoyens, attribuent un budget aux « écoles » de tauromachie, cénacles où on apprend à torturer et à tuer, autrement dit à martyriser (selon le LAROUSSE, « faire endurer de cruels traitements ») et à ôter le vie. Il faut saluer la décision exemplaire et courageuse de la Mairie de MADRID qui vient de supprimer ses subventions à l’école taurine des la ville, et de se mettre ainsi en conformité avec les recommandations de l’ONU.

Revenant à ALES, on m’a rapporté que le Maire de la ville avait agoni d’injures Monsieur Jean-Pierre GARRIGUES, l’un des leaders de la lutte contre les corridas, par ailleurs professeur et citoyen parfaitement respectable et honorable. C’est évidemment indigne et indécent. La France a tellement besoin de relations apaisées et non de discours blessants !

Rappelons que le professeur Hubert Montagner était également présent le 20 juin dernier à Béziers, en qualité d’intervenant principal lors d’une conférence organisée par la FLAC sur le thème des enfants confrontés à la corrida. Dans une volonté de dialogue et de débat, notre fédération avait pris soin d’inviter près de 200 aficionados, amateurs de tauromachie, personnalités ou responsables impliqués dans le monde de la corrida. Notre souhait était d’initier ainsi un débat public dans une des principales villes taurines de France. Le sujet a semble-t-il été jugé trop « sensible » par les adeptes de la corrida qui ont uniquement brillé par leur absence : ce que l’on ne peut interpréter que comme une fuite…

Le monde taurin en plein désarroi ! Sébastien Castella se lâche…

Le 5 septembre dernier, un article figurant en bonne place dans le journal Sud Ouest révèle le grand désarroi de celui qui est considéré par beaucoup comme le plus grand torero français à l’heure actuelle :  Sébastien Castella.

Dans cet article édifiant, Sébastien Castella met en exergue, de manière explicite, l’efficacité des mouvements anticorrida qui combattent sa pratique cruelle. Que ce soit en France et surtout en Espagne. Merci à lui de nous rendre hommage, en quelque sorte…

Déjà, peu de temps auparavant, dans une lettre ouverte, ce même torero exprimait ses vives inquiétudes sur l’avenir de la corrida…

Et le 23 décembre 2012, à la stupeur générale, Sébastien Castella osait affirmer (vous ne rêvez pas !) qu’il ne supportait pas la souffrance animale

Il est vraiment temps qu’il change de métier !

De toute façon, la situation présente et à venir de la corrida s’en charge…

Le torero Sébastien Castella déprime…

Une “lettre ouverte” vite refermée…

Le tueur de taureaux (« matador de toros ») Sébastien Castella s’épanche dans une récente lettre ouverte principalement adressée au public espagnol, mais qui ne manque pas d’intérêt pour nous, abolitionnistes français.

Sur un mode larmoyant qui pourrait même susciter de la compassion chez ses lecteurs si l’auteur n’était pas un spécialiste largement rémunéré de la mise au supplice – et de la mise à mort – d’animaux innocents, Castella sanglote sur son honneur et sa fierté. Ceux ci seraient mis à mal selon lui par de méchantes critiques visant la corrida et ses exécutants déguisés !

« On porte atteinte à notre droit à l’honneur, on nous accuse jour après jour d’”assassins” et l’on nous prive de notre droit au travail en fermant des arènes »

Et non seulement ces critiques lui semblent de trop, mais même si aucun fait précis n’est cité dans cette lettre ouverte, c’est évidemment la multiplication des décisions visant à mettre un terme aux subventions publiques à la corrida, ou à désengager les communes de l’organisation de spectacles mettant en scène la maltraitance qui est au centre des préoccupations du tueur de taureaux vedette ! Car sous couvert d’un discours faisant l’éloge de la liberté, ce qui dérange profondément le monde de la tauromachie c’est justement que cette liberté s’exerce réellement et se répande. Et notamment que des élus, désignés démocratiquement par un électorat populaire conscient des enjeux, utilisent eux leur liberté de décision pour affecter l’argent des citoyens à des causes nettement plus utiles que le financement de spectacles indignes et archaïques dont une majorité de citoyens n’a plus cure !

Là où les pleurnicheries du torero nous concernent directement, c’est évidemment quand on comprend qu’il regrette que le libre droit de manifester ait court et qu’au nom de ce droit des opposants à la corrida fassent entendre leurs voix un peu trop près de ses fragiles oreilles. Le lobby taurin ne s’en cache pas : bafouer la liberté d’expression et arriver à empêcher l’exercice du droit constitutionnel à manifester est un de ses objectifs principaux. Les arrêtés municipaux liberticides (heureusement le plus souvent annulés grâce à l’action en justice des associations anti-corrida et de leurs avocats) en sont l’un des moyens, avec la provocation visant à provoquer des troubles ou les appels à la dissolution d’associations pourtant parfaitement légales et pacifistes.

« Cependant soit s’arrête le temps de la honte soit c’est le notre qui va s’arrêter. En premier l’on va restreindre notre liberté, pour ensuite mieux continuer avec d’autres. (…) Parce qu’aujourd’hui ce sont les arènes, mais demain ce sera toutes créations artistiques qui n’entrent pas dans leurs goûts. »

Pour tenter de défendre son « droit » à maltraiter et tuer pour le plaisir des animaux, Castella tente (évidemment) de confondre la violence des arènes avec la création artistique, et de tirer ainsi vers le bas la véritable culture pour la rabaisser au niveau de la barbarie, du culte du combat contre ce qui est différent, de la domination de celui qui ne peut comprendre les règles qu’on lui applique, et des exécutions publiques ! C’est une vieille rengaine que les taurins nous serine depuis longtemps déjà et qui au fil des ans ne convainc plus que ceux qui recherchent encore un alibi philosophique au spectacle de la souffrance. Mais Sébastien Castella n’en est pas à sa première tentative visant à se présenter au public l’image d’un torero « sensible » : en 2011 nous avions déjà eu droit à de surprenantes déclarations mettant en avant sa supposée sensibilité à la souffrance animale !

« nous qui faisons parti du monde des toros, professionnels ou aficionados, nous sommes des citoyens de seconde catégorie, à qui l’on restreint notre liberté d’expression et de création artistique »

De manière particulièrement cynique, le torero tente d’inverser la situation en se présentant comme un « citoyen de seconde zone »… On appréciera ce passage sachant que nos tentatives de débat avec les taurins nous ont souvent amené à entendre de leur part que les habitants des « villes de sang » où sévit encore la corrida n’ont qu’à aller vivre ailleurs si ils ne supportent pas ces pratiques !

Soyons clairs : il n’y pas de citoyens de première ou seconde zone à nos yeux. Par contre, Monsieur Castella, ses collègues et confrères, sont effectivement les auteurs multirécidivistes d’actes de cruauté et sévices graves sur animaux. En France ils n’échappent aux peines prévus par la loi (2 ans de prison et 30 000 euros d’amende) que grâce à l’existence d’un alinéa honteux qui effectivement les exempte des sanctions légales mais ne change en rien le caractère violent et cruel de leurs activités ! C’est ainsi et toutes les lettres ouvertes ne peuvent rien y changer.

Impact des corridas sur les mineurs ! Par le docteur Jean-Paul RICHIER.

Nous portons à votre attention cet article du docteur Jean-Paul Richier, psychiatre et animateur du collectif PROTEC – PROTégeons les Enfants des Corridas, publié dans la revue de la Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences – LFDA.

Ce texte fait le point sur une question prioritaire à nos yeux, celle des enfants confrontés à la violence de la corrida. Une question on ne peut plus d’actualité pour toutes les personnes concernées par l’impact de cette violence sur les enfants, et notamment dans un pays comme la France où la corrida existe encore !

Cette problématique particulièrement délicate sera abordée prochainement lors d’une conférence-débat organisée par la FLAC à Béziers, le samedi 20 juin.

CorrMinLFDA

Un peu de décence…

En France eIMG_20150122_055043t dans le monde entier, nul aujourd’hui n’est totalement à l’abri du terrorisme et de son sinistre cortège de morts, blessés et tragédies touchant au plus profond de leur chair et leur vie de trop nombreuses personnes, leurs familles, leurs amis.

En parallèle, les défenseurs de la cause animale en général, et plus particulièrement les citoyens demandant l’abolition de la corrida, se voient désignés régulièrement par ceux dont ils dérangent les loisirs cruels comme des “terroristes”, des “extrémistes”, ou des “talibans” !

Les tragiques événements survenus à Paris, contre le journal Charlie Hebdo et contre les clients d’un supermarché casher, viennent démontrer à tous qu’il existe un véritable abîme entre un manifestant porteur d’une banderole dénonçant la corrida, et un tueur fanatique armé d’un fusil mitrailleur.

Il est absolument scandaleux de voir et entendre des amateurs et promoteurs de spectacles mettant en scène le supplice et la mise à mort d’animaux taxer leurs contradicteurs de “terrorisme”. C’est honteux, bien évidemment pour toutes celles et ceux qui manifestent, pétitionnent et s’expriment dans l’espoir de sauver des vies et d’enlever une part de cruauté à ce monde.  Mais c’est encore plus honteux vis à vis de toutes les victimes du véritable terrorisme, morts, blessés, amputés, et leurs familles évidemment meurtries par les agressions.

Comment oser comparer et mettre sur le même plan un enfant tué par une bombe, des journalistes mitraillés et des spectateurs de corrida sortant de table pour applaudir devant la souffrance d’un jeune bovin ? Comment oser minimiser à ce point les souffrances des populations en estimant qu’un aficionado qualifié de sadique au détour d’une manifestation relèverait du même statut de “victime du terrorisme” ? Il s’agit d’une véritable insulte à l’encontre de ceux qui souffrent réellement du véritable terrorisme, à leur douleur et à leur détresse.

La journaliste Luce Lapin tient une chronique régulière dans Charlie Hebdo, “Les puces”, bien connue des amis des animaux. Luce a échappé de peu à la mort… Présente lors de la conférence de rédaction de Charlie, elle s’est absentée quelques minutes de la salle de réunion, juste avant que le massacre n’ait lieu. C’est une survivante, qui a entendu tous les bruits de la tuerie, a vu ses amis et collègues mourir.  A ce titre, elle est particulièrement scandalisée de continuer à lire et entendre de la part de ceux qui tirent profit ou plaisir de la souffrance animale les mêmes déclarations abjectes…

Voici son message :

“Aux associations de protection animale qui se font parfois traiter de “terroristes” (je pense entre autres au CRAC Europe), répondez que Luce Lapin, présente dans les locaux de son journal Charlie Hebdo le jour de l’attentat et qui est survivante, se fera un plaisir d’expliquer ce que sont vraiment des… terroristes.”

A se demander si les auteurs de ces déclarations infâmes sont ou pas en capacité de faire preuve de décence, de dignité et d’honnêteté sur ce sujet… Nous l’espérons, mais pour certains d’entre eux que nous avons appris à connaître on pourra en douter…