Le FLAC 66 (association membre de la FLAC) vient de remporter deux victoires juridiques  face à des communes qui avaient tenté de faire taire l’opposition à la corrida en repoussant les manifestants abolitionnistes loin des arènes.

A Millas, au mois de juillet 2012, la municipalité avait émis un arrêté interdisant tout rassemblement anticorrida à moins de 500 mètres des arènes. Cet arrêté désignait d’office toute présence d’opposant à la corrida comme pouvant générer des provocations et troubler l’ordre public (la contradiction et la critique publiques de la corrida étant visiblement indésirables dans cette commune)… Un texte liberticide qui n’indiquait d’ailleurs même aucune date pour son application, l’opposition à la corrida étant à Millas une opinion véritablement hors-la-loi, partout et tout le temps !

Consultez ici le jugement du tribunal concernant Millas (PDF)

Le 4 novembre dernier le Tribunal administratif de Montpellier a rendu son verdict concernant cet arrêté que le FLAC 66 avait choisi d’attaquer en justice afin de défendre la liberté d’expression et de manifestation. Le Tribunal a considéré que la municipalité de Millas « ne pouvait, en se bornant à invoquer d’hypothétiques rassemblements susceptibles de troubler l’ordre public, prendre un arrêté interdisant de manière générale et sans limite dans le temps toute manifestation et rassemblement ». Verdict : la commune de Millas est condamnée à verser 1 500 € à l’association anticorrida FLAC 66  ! Damienne Beffara, maire de Millas, a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne ferait pas appel de cette décision de justice.

A Céret (autre ville des Pyrénées-Orientales), un arrêté similaire avait été pris en septembre 2012 (les maires de ces villes dites « de sang » se seraient concertés pour tenter de bâillonner l’opposition à la corrida dans leur département qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement…).

Consultez ici le jugement du tribunal concernant Ceret (PDF)

Cette fois, c’était le fait que deux ans auparavant des citoyens aient réussi à entrer dans les arènes pour venir y exprimer leur rejet de la barbarie tauromachique qui servait de prétexte pour tenter d’éloigner au maximum toute manifestation d’opposition à la corrida. Le Tribunal administratif ne s’est heureusement pas laissé berner non plus et a également annulé l’arrêté du maire de Céret et condamné la municipalité à verser 1500 au FLAC 66 ! Confirmant implicitement que ces arrêtés font bel et bien partie d’une stratégie collective visant à faire taire ou rendre le moins visible possible toute critique de la corrida, la ville de Céret s’en remet à la prochaine assemblée générale de l’UVTF (Union des Villes Taurines Françaises) pour décider si elle fera ou non appel de cette décision de justice…

Nous saluons la pugnacité et l’intelligence des actions menées par le FLAC 66. Il est vrai que ces deux villes de sang ont d’autres choses à se reprocher que des arrêtés municipaux. La violence exercée par certains représentants de l’aficion local a déjà attiré l’attention des médias, de même que l’utilisation de fonds publics destinés à subventionner les férias locales et servant à financer la corrida a déjà été dénoncée, notamment lors d’une spectaculaire intervention au Palais des Rois de Majorque, à Perpignan. Une utilisation de l’argent des contribuables que nous dénonçons avec force, aux côtés de nos amis qui luttent sur place pour mettre fin à ces pratiques.