À Nîmes, Simon Casas sent également le vent tourner…

À l’image de Robert Margé, son ami organisant les séances de torture biterroises, Simon Casas, délégataire des sévices graves et actes de cruauté nîmois, commence à prendre conscience que le détournement d’argent public n’est peut-être pas un jeu sans fin où l’on gagne à tous les coups.

D’autant plus que Nîmes n’a pas été durant l’année 2015, selon les comptes que sa société a déposés, l’exception qui confirme la règle. Ici aussi le chiffre d’affaires a connu une chute vertigineuse, diminuant de 20 %. Simon Casas nous explique, dans son rapport de gestion, que cette variation ne veut rien dire puisque l’année 2015 est la première année d’application du nouveau contrat de délégation de service public, signé avec la municipalité et prévoyant un nombre de spectacles inférieur.

Plus les années passent et plus la municipalité diminue le nombre de corridas à organiser. C’est dire l’intérêt que peuvent avoir les Gardois pour cette importation espagnole. Le résultat de la société de Simon Casas devrait donc lui aussi s’effondrer. Eh bien non, on s’aperçoit qu’il s’est même légèrement bonifié par rapport à l’année précédente, alors que la charge d’impôt sur les sociétés a plus que quadruplé, passant de 11 000 € à 48 000 €. À ce train-là, nous ne pouvons qu’inviter Simon Casas à exiger l’abolition de la corrida au sein des arènes nîmoises, ce qui lui garantira de finir multimillionnaire.

Bon, on en est encore loin. Parce que pour l’instant, même si sa société affiche un bénéfice confortable de 110 000 € pour 2015, les millions d’euros, c’est plutôt Simon Casas qui est censé les restituer au fisc. C’est une autre caractéristique qu’il partage avec Robert Margé : une fraude à la TVA réalisée de 2011 à 2014 qui lui permet à ce jour de garder dans sa poche une somme colossale (un peu plus de deux millions d’euros). Car malgré que le contrôle fiscal ayant débouché sur le redressement de cette somme ait eu lieu voilà près de deux ans, Simon Casas n’avait toujours pas remboursé un seul centime au 31 décembre 2015. La même question que pour le cas de Béziers se pose donc : pourquoi y-a-t-il un tel régime de faveur de la part de la Direction régionale des finances publiques, alors que l’on nous rabâche depuis maintenant près de dix ans que le pays est en crise et que ses caisses sont vides ?

En attendant d’obtenir une éventuelle réponse, admirons une fois de plus l’esprit logique de la société et de son dirigeant. Dans l’annexe des comptes, il nous est resservi le traditionnel charabia qui est censé prouver que la corrida relève de la TVA au taux réduit du fait de son inscription au patrimoine culturel immatériel de la France. Argument qui, comme nous l’avons systématiquement souligné, a toujours été rejeté par les services de Bercy, et qui devient aujourd’hui d’un ridicule inégalable après les conclusions de la Cour administrative d’appel de Paris et du Conseil d’État sur le sujet.

Et le premier à le savoir, c’est Simon Casas lui-même qui, certain des arguments qu’il avance, a donc appliqué en 2015 une TVA au taux… normal. Preuve de schizophrénie ou bel aveu d’imposture de la théorie fumeuse servie depuis 2011 ? Toujours est-il que le sieur Casas ne veut absolument pas perdre la face, ce qui l’amène à écrire noir sur blanc, dans son rapport de gestion annuel (et là, défense de rire) que « Nous devons noter que nous avons décidé à compter du 1er janvier 2015, d’appliquer le taux normal de TVA sur les recettes des spectacles tauromachiques tout en poursuivant le contentieux fiscal tendant à revendiquer l’application du taux réduit de TVA. Nous solliciterons en conséquence le remboursement du différentiel de taux dans le respect des règles et délais de procédure fiscale. »

Oui, vous avez bien lu : Simon Casas le bon samaritain, le patriote, sait qu’il a raison depuis le début mais, conscient que son pays est en délicatesse financière, décide de faire un geste en versant plus de TVA qu’il ne devrait, avance qu’il récupérera plus tard.

Il fallait oser. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est le genre de situation qui me fait tout de suite penser à une célèbre réplique des Tontons flingueurs…

David Joly
Vice-président de la CVN et membre de la FLAC

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Un colloque soutenant les maltraitances animales accueilli au Sénat

Tout le monde s’en indigne sur les réseaux sociaux depuis des semaines, à commencer par la FLAC : un colloque surréaliste d’amateurs de torture animale va se tenir au Sénat le 4 octobre. Inutile de vous demander si vous pourrez y assister, les places sont bien sûr strictement réservées aux zélotes de la corrida. C’est une petite célébration sévèrement bordée, entre zélotes du culte de la souffrance animale et de la mort violente, pas un débat, il ne faut pas rêver.

Précisons que le fait de tenir un colloque au Sénat n’a aucune signification politique : le palais du Luxembourg loue ses salles pour les séminaires privés à qui en fait la demande. En revanche, le fait que ce soit Gérard Larcher, président du Sénat, en personne qui accueille les invités de l’ONCT avec le soutien de l’UVTF est bien sûr lourd de sens – non pas sur le Sénat, mais sur la collusion largement démontrée entre le lobby torturomachique et les plus hautes sphères du pouvoir, toutes couleurs politiques confondues.

Larcher est bien connu comme étant un fervent soutien de multiples formes de maltraitances animales : chasse au fusil ou à la glu, persécution de blaireaux (qualifiés de nuisibles), gavage d’oies et, bien sûr, corrida comme il vient de le confirmer avec éclat. Pourtant, il est vétérinaire et, à ce titre, devrait se préoccuper avant tout du bien-être de tous les animaux. Le Conseil de l’Ordre des Vétérinaires vient d’ailleurs de déclarer de façon extrêmement forte son opposition totale à la corrida, après avoir été sollicité en ce sens par le COVAC, collectif des vétérinaires anticorrida, rassemblant environ 2000 praticiens. Avec cet avis émis par le Conseil, ce sont les 18000 vétérinaires français qui sont appelés à faire primer leur respect de la vie animale sur leur éventuel goût pervers pour des spectacles de torture. Larcher méprise évidemment ces considérations bassement éthiques. Son attachement aux recommandations de son Conseil de l’Ordre est inexistant. Protéger la vie des animaux ? Quelle blague… Tout imbu de sa fonction de président du Sénat, jamais repu de tueries injustifiables dans notre monde en théorie moderne, il se réjouit d’inaugurer cette célébration des adeptes du sang versé – pas le leur, celui de ruminants victimes de leur folie sadique.

Pour les cerveaux sérieusement perturbés des concepteurs du colloque, la problématique des relations entre « L’Homme et les animaux », niant par ce titre-même que l’Homme est un animal parmi d’autres, se caractérise par une « idéologie de tendance globalisante sinon totalitaire », s’appuyant sur « des campagnes agressives et discriminatoires » visant à exclure toute exploitation des animaux non-humains pour le seul bénéfice des humains. Pour eux, la seule chose qui compte est d’affirmer que le sort naturel, voire sacré, des animaux est de servir aux besoins et aux plaisirs des humains, à commencer par les taureaux qui sont, à leurs yeux, nés pour être torturés et tués pour la jouissance malsaine de ceux qui viennent assister à leur agonie truquée.

Manifestation d’opposition à ce colloque devant le Sénat le 4 octobre de 10 h à 15 h.

Roger Lahana
Secrétaire fédéral de la FLAC

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Le Conseil de l’Ordre des vétérinaires se positionne contre la corrida

L’Ordre des vétérinaires français a répondu à la demande du COVAC portant sur l’engagement de certains vétérinaires pour la corrida par la voix de son président le Dr Michel Baussier. Il se positionne clairement contre la corrida, et invite chaque vétérinaire à s’interroger sur sa position face à la corrida, du point de vue de l’éthique personnelle comme du point de vue de la dignité de la profession.

Le Conseil national reformule notre interpellation de la manière qu’il pense adaptée, à savoir «lui demander de prendre position sur la souffrance des animaux lors de corridas en général et sur la question de la caution que les vétérinaires peuvent ou ne peuvent pas apporter à un tel spectacle.»

Il y répond en particulier dans les deux extraits ci-dessous :

La pratique de la corrida est-elle compatible avec le respect du bien-être animal ?

« Dans les spectacles taurins sanglants, la douleur infligée aux animaux n’est pas contestée. Dans la pratique de la corrida, c’est précisément cette douleur qui augmente les réactions défensives des animaux, leur stress psychologique et physique et donc leur agressivité. Elle conditionne ainsi le succès du spectacle. La courte durée du spectacle (20 mn) et la sélection d’animaux agressifs et génétiquement prédisposés à combattre paraissent une atténuation peu significative de l’intensité des souffrances physiques forcément ressenties par les animaux.

Les spectacles taurins sanglants, entraînant, par des plaies profondes sciemment provoquées, des souffrances animales foncièrement évitables et conduisant à la mise à mort d’animaux tenus dans un espace clos et sans possibilité de fuite, dans le seul but d’un divertissement, ne sont aucunement compatibles avec le respect du bien-être animal. »

Les vétérinaires et la corrida

« Même s’ils n’en avaient pas pris la mesure, tous les vétérinaires vont devoir, dans le cadre du code de mars 2015, s’interroger sur leur position de vétérinaire, professionnel reconnu du bien-être animal, face à diverses activités humaines susceptibles de lui porter atteinte, la corrida constituant manifestement un des cas les plus marquants, et sur la caution que chacun d’eux, consciemment ou non, leur apporte ou ne leur apporte pas. Ils seront bien inspirés de le faire avec le sens de la juste mesure.

Ils vont devoir le faire, y compris et plus encore les vétérinaires « taurins », parce que le code de déontologie, partie intégrante du code rural et de la pêche maritime, pris par décret en Conseil d’Etat, leur impose de respecter l’animal mais surtout parce qu’en son article R242-48 il impose dorénavant à chaque vétérinaire tenu au respect de ce texte, lorsqu’il se trouve en présence d’un animal blessé, qui est en péril, de s’efforcer, certes dans les limites de ses possibilités et certes en présence d’une demande effective, d’atténuer la souffrance de l’animal.»

Article complet sur le site du COVAC

Podemos dépose un projet de loi abrogeant les « fêtes taurines » telles que toro de la Vega et becerradas

16 septembre 2016 – Le groupe parlementaire Podemos a déposé une proposition de loi demandant le retrait de « fêtes taurines » telles que le toro de la Vega ou Medinaceli

Le groupe parlementaire Podemos a déposé une proposition de loi demandant l’abolition des combats de taureaux tels que le Toro de la Vega, le taureau Medinaceli, le taureau de Coria ou les festivités de Benavente. Il a également demandé l’abolition de spectacles taurins où les animaux sont âgés de moins de deux ans.

De plus, le groupe Unidos Podemos-En Comú Podem-En Marea au Sénat a déposé une motion exigeant le respect des règlements en vigueur.

Cette proposition reprend la demande de la plateforme La Torture No Es Cultura (LTNEC), de l’AVATMA (association des vétérinaires contre les corridas et autres maltraitances animales) et sur une pétition qui a réuni plus de 100 000 signatures. La proposition de loi contient un certain nombre d’initiatives visant à éliminer les spectacles basés sur des taureaux, qui génèrent un très fort rejet dans la société espagnole.

Suite ici : http ://www.elmundo.es/cultura/2016/09/16/57dbef76268e3e17568b45e4.html

Le Dalaï Lama, anticorrida bien sûr

Alors que le Dalaï Lama est en visite en France en cette mi-septembre 2016, il est bon de rappeler que le 15 août 2011, Muriel-Marland Militello, première députée à avoir déposé une Proposition de Loi pour l’abolition de la corrida, le rencontra afin de le remercier pour sa dénonciation sans faille de cette ignoble cruauté. Evidemment, les aficionados ne s’en vantent pas…

Madame Militello avait remis au Dalaï Lama une statue représentant un taureau blanc, en signe de son engagement continu pour la lutte contre toute forme de cruauté envers les animaux, et en particulier pour l’abolition de la corrida. Cette statue lui a été remise au nom des associations de protection animale et des 108 parlementaires abolitionnistes français.

Lors de sa visite à Toulouse, le Dalaï Lama a, par ce symbole, réaffirmé son engagement viscéral contre la tauromachie, « pratique cruelle » qu’il juge « en contradiction avec l’esprit d’équanimité qui est en train de se développer de nos jours dans les sociétés ».

Cette remise a eu lieu à l’issue d’une audience où Muriel Marland-Militello représentait le groupe d’amitié France-Tibet de l’Assemblée nationale lors de cette audience. Le Dalaï Lama a rappelé que la culture ne pouvait en aucun cas être un prétexte à la violence et à la cruauté.

En cette année où, sur la scène nationale, une obscure commission administrative cherche, de manière infamante pour la culture, à inscrire la tauromachie au patrimoine culturel immatériel, cette cérémonie a mis en lumière combien l’abolition de cette pratique d’un autre âge constitue un combat humaniste dont dépendent l’image et la crédibilité de la France dans le monde.

Ce taureau blanc, sculpté par la prestigieuse maison portugaise Vista Alegre, remis au Dalaï Lama par une parlementaire française, rappelle que la lutte contre la torture tauromachique unit, dans le monde entier, une majorité de plus en plus importante d’êtres humains.

Le bouddhisme est, par essence même, opposé à toute forme de maltraitance animale et donc anticorrida, comme le rappelle entre autres le moine-philosophe Matthieu Ricard, traducteur officiel du Dalaï Lama, dans son livre « Plaidoyer pour les animaux – Vers une bienveillance pour tous » et lors de ses nombreuses conférences.