Des organisations animalistes internationales s’adressent au président de l’Assemblée Constituante de Mexico

La lettre qui suit a été envoyée le 14 décembre 2016 au Président de l’Assemblée Constituante de Mexico pour lui demander, au nom de plusieurs dizaines d’organisations animalistes internationales – dont No Corrida et la FLAC pour la France – de soutenir l’inclusion de la Charte pour les droits des animaux, approuvée en séance plénière le 12 décembre 2016 à l’unanimité, dans la Constitution de la ville de Mexico. Une des conséquences de cette Charte serait l’abolition de la corrida à Mexico. Voici la lettre sous sa forme originale, sa traduction en français figure plus bas.

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Mexico, le 13 décembre 2016

A l’attention de

Député Alejandro Encinas Rodrigues
Président de l’Assemblée Constituante
Ville de Mexico

Députée Dolores Padierna Luna
Coordinatrice du PRD

Nous, les associations soussignées, représentant des dizaines de milliers de militants dans le monde, nous adressons à l’Assemblée constituante, notamment à Don Alejandro Encinas, afin d’étendre la Constitution de Mexico en y incluant une large reconnaissance des droits des animaux, sous la forme d’une Charte des Droits qui constitue un événement historique.

Un pourcentage important des citoyens de ce pays font confiance par leur vote au Parti de la révolution démocratique (PRD) pour ses politiques publiques annoncées précédemment en faveur des droits des animaux. Nous reconnaissons la grande efficacité de sa représentante, la députée constituante Elena Chavez Gonzalez, activiste au parcours et aux convictions fortes bien connus, pour le professionnalisme et l’honnêteté avec lesquels elle a soutenu le mouvement social majeur et mondial en faveur des animaux.

La rédaction de cette Charte est de portée internationale et historique, plaçant les Etats-Unis du Mexique au niveau de la Suisse et l’Allemagne pour leur vision de l’évolution et de l’éthique envers les droits des animaux dans sa Constitution.

Nous espérons pleinement que l’ensemble du Congrès en séance plénière confirmera la Charte rendue publique le 12 Décembre et adoptée à l’unanimité, assurant la protection, le bien-être ainsi qu’un traitement digne et respectueux envers tous les animaux.

Le monde entier regarde de ce qui se passe au Mexique. Nous sommes convaincus que la ville de Mexico va continuer à progresser sur ces questions qui sont d’une grande importance pour la société et cruciale pour une culture de paix.

Sincèrement,

liste-signataires

Copie : Assemblée Constituante de la ville de Mexico

AJOUT LE 13 JANVIER 2017 : Les droits des animaux reconnus par la Constitution de Mexico

Lascaux et corrida, on ne peut pas se taire !

A l’occasion de l’inauguration prochaine de Lascaux 4, la FLAC a lancé le 8 décembre 2016 une action visant à solliciter un certain nombre de préhistoriens pour les alerter, une fois encore, sur le détournement mensonger que subit la grotte de Lascaux par les lobbyistes tauromachiques depuis des années. Cette action consiste à envoyer un courriel dont le texte et les destinataires figurent ci-dessous. Nous vous encourageons à y participer.

To : roland.le-cardinal@culture.gouv.fr ; muriel.mauriac@culture.gouv.fr ; christine.prinet@culture.gouv.fr ; elodie.lacoste@ville-montignac.com ; jeanmax.touron@gmail.com ; a.barbe@semitour.com ; s.laporte@semitour.com ; j.clottes@wanadoo.fr ; pierre.clottes@orange.fr ; o.retout@dordogne.fr ; rachel.addra@encorb.fr ; contact@grotte-villars.com ; yves.coppens@college-de-france.fr ; pascal.picq@college-de-france.fr ; contact@filmer-lascaux.com

Subject : Lascaux 4

Mesdames, Messieurs,

A l’occasion de l’inauguration de Lascaux 4, le 10 décembre prochain et de son ouverture au public, le 15 décembre, la FLAC vous rappelle que le milieu tauromachique continue, dans ses conférences et ses écrits officiels, à prétendre que Lascaux serait le berceau de la corrida… Salissant ainsi l’image de cette merveille pariétale. Et ce, malgré les nombreuses protestations de spécialistes de la préhistoire et des grottes de Lascaux. Voir les deux articles ci-dessous.

http ://flac-anticorrida.org/tolle-contre-lappropriation-de-lascaux-par-la-corrida/

http ://www.parismatch.com/Actu/Societe/Corrida-Lascaux-n-est-pas-une-arene-789280

Nous précisons, et c’est très important, que la corrida vient d’être radiée définitivement du Patrimoine Culturel Immatériel de la France.

Encore une fois, nous comptons sur vous pour que cesse l’amalgame choquant de cette barbarie sanguinaire avec les valeurs que véhiculent les fresques de Lascaux. Nous ne le répéterons jamais assez, comme le disait le grand préhistorien Norbert Ajoulat :  “Lascaux, c’est la vie, la corrida, c’est la mort”.

Au nom de l’éthique, un grand merci à l’avance.

Veuillez croire, Mesdames, Messieurs, à l’assurance de nos pensées les plus respectueuses.

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Parmi les premières personnes à avoir participé à cette campagne, nous tenons à remercier Muriel Marland-Militello, qui fut la première députée en France à avoir déposé une proposition de projet de loi demandant l’abolition de la corrida. Voici le message qu’elle nous a fait parvenir :

“Au nom des valeurs humanistes de notre civilisation et au nom de l’honnêteté morale et intellectuelle que doit respecter tout citoyen du monde, je tiens à exprimer mon indignation envers toute récupération de la pensée de nos ancêtres pré historiques qui tendrait à nous faire croire que la tauromachie prendrait ses racines culturelles dans les cavernes d’homo sapiens dont la chasse était l’unique moyen de survivre.

C’est également grave que des individus de 2016 puissent  tenter de trouver une justification à  leur indifférence à la souffrance animale et à  leur appétence à la vue du sang versé dans une sois disant pratique qui remonte au temps pré historique.

Les progrès des civilisations humaines échappent visiblement à certains dans ce combat d’arrière garde qui dissimule un goût pour la violence sauvage et la torture animale derrière une reconstitution historique inventée de toute pièce ou une pseudo culture figée dans un passé brutal et révolu .”

Muriel Marland Militello
ancien député (2002 – 2012)

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Le courrier envoyé par Hubert Montagner :

Hubert MONTAGNER, dr.ès-Sciences (éthologie, psychophysiologie, développement de l’enfant)
Professeur des Universités en retraite
ancien Directeur de Recherche à l’INSERM
ancien Directeur d’une Unité de recherche à l’INSERM

aux

spécialistes de la Préhistoire et de Lascaux

Mesdames, Messieurs, chers collègues,

Ayant l’honneur de figurer dans le Comité d’Honneur de la FLAC, défenseur d’une éthique aussi irréprochable que possible, particulièrement soucieux de préserver les équilibres fondamentaux du « petit de l’Homme » dans ses différents lieux de vie et environnements, je me permets de vous suggérer de prendre fermement position au sujet des déclarations des « activistes » de la corrida qui prétendent que Lascaux serait le « berceau de la corrida ».

Alors que nos ancêtres de la Préhistoire nous ont légué des merveilles inestimables, en particulier pour le façonnement chez l’enfant de la sensibilité et de l’esthétique, pour la prise de conscience de son humanité à travers l’animalité, pour le développement imbriqué de son univers émotionnel, de sa sociabilité, de ses interactions sociales, de ses ressources intellectuelles et de sa pensée à tous les âges et dans tous les milieux, il me paraît nécessaire que vous   dénonciez l’imposture et la mystification des partisans « activistes » de la corrida. L’inauguration et l’ouverture au public de la nouvelle « réplique » de la grotte de Lascaux se prêtent à une telle initiative. Faut-il souligner que les enfants sont sensibles à la souffrance des animaux, notamment quand ils sont contraints d’assister à un « spectacle » de corrida, c’est à dire la souffrance, la torture et la mise à mort scénarisées d’un mammifère… que les humains de la Préhistoire ont représenté avec talent… et humanité, peut-être même avec une certaine tendresse, dans la quête d’un humanisme qui englobait le respect des différentes « formes » de vie ?

En vous remerciant, je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, chers collègues, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Hubert Montagner

10e sommet international anticorrida au Pérou !

Le 10e Sommet international antitauromachie s’est tenu à Lima, Pérou, du 25 au 28 novembre 2016. Il s’agit d’un sommet annuel organisé depuis 2007 par le Réseau International Antitauromachie (RIA), qui regroupe une centaine d’organisations anticorrida dans le monde. Les intervenants, originaires de tous les pays concernés par la tauromachie, ont présenté les avancées obtenues depuis le précédent Sommet (Lisbonne, juin 2015). Des sujets de fonds ont également été traités, tels que les mesures de protection de l’enfance, les liens entre violence envers les les animaux et violences envers les humains, le rôle de l’Eglise et les stratégies globales et coordonnées à mettre en place pour l’année à venir afin de progresser le plus efficacement possible vers l’abolition générale de la corrida dans le monde.

Le financement du Sommet de Lima était assuré par divers sponsors de plusieurs pays : Animal Guardians (USA), Fondation Assistance aux Animaux (France), PETA (USA), SNDA (France), World Animal Protection (GB) et Tyto Alba (Portugal).

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L’article qui suit regroupe les avancées de la cause anticorrida depuis un an, dans les huit pays tauromachiques du monde. L’ordre dans lequel apparaissent les différents pays est celui dans lequel les présentations ont eu lieu.

Mexique (Elideth Fernandez, Movimiento Consciencia)

dsc00388pLa situation est complexe, mais évolue clairement vers l’abolition générale. Il existe un parti animaliste, ainsi que d’autres partis qui se positionnent contre la tauromachie et/ou contre l’accès des corridas aux mineurs. Les recommandations de l’ONU ont un poids mais doivent être intégrées à la Constitution pour devenir effectives.

Une initiative récemment présentée a été de mettre en avant le fait que la tauromachie est un vecteur de corruption pour les mineurs. Le parti d’opposition Morena (Movimiento Regeneracion Nacional) a clairement dénoncé le pouvoir de la mafia qui soutient la tauromachie et a lancé une campagne en ce sens.

L’appui du RIA est précieux. Les stratégies d’action doivent être interconnectées. En 2014, l’État de Veracruz a considéré que la cruauté envers les animaux était un crime, puis en 2015 une loi de protection de l’enfance a été adoptée, suivie de l’interdiction d’accès aux mineurs et de la protection complète des animaux. La corrida a été abolie dans l’État de Coahuila en août 2015. De même, la corrida a été interdite aux mineurs en 2015 au Michoacan et abolie début 2016 à Tzintzuza. D’autres actions sont en cours dans diverses autres villes.

Équateur (Carlos Campaña, Movimiento Ecuador Abolicionista)

dsc00389pLe recul de la tauromachie se poursuit. Le soutien du RIA s’est avéré crucial. De nombreuses actions ont été entreprises vers les villes moyennes et petites, en utilisant tous les motifs légaux possibles. Un exemple récent a été celui d’une corrida interdite pour non respect de certains règlements administratifs. La prohibition pour les mineurs de moins de 16 ans a un effet majeur. Lorsque les enfants ne peuvent pas entrer, ce sont souvent les familles entières qui renoncent à aller voir une corrida.

Un mouvement animaliste national a été créé. Il est représenté par plusieurs personnes, sans leader afin d’éviter tout problème d’égo. Le point fondamental est de combattre la violence sans utiliser la violence. Cette dernière ne doit être que du côté des procorrida, jamais des anti.

Le travail est collectif, il s’agit principalement de faire de l’information et de maintenir la population au courant de ce qui se passe, spécialement à Quito. Les actions sont variées, en particulier les happenings. Les trois-quarts de la population sont anticorrida.

Colombie (Carlos Crespo, Resistencia Natural)

dsc00401pUne tentative pour obtenir l’abolition vient d’échouer à cause d’une décision de la Cour Suprême. Le maire actuel de Bogota est anticorrida.

Une consultation a été lancée sur la question de l’accès aux mineurs des corridas. Les corridas ont été déclarées illégales dans plusieurs villes.

Le lobby tauromachique s’est organisé en consortium. Il met en avant des arguments basés sur la liberté d’expression et le statut de minorité opprimé. Il présente les anticorrida comme des fascistes qui essaient d’empêcher cette liberté et qui se comportent en oppresseurs.

Les narcotrafiquants soutiennent la tauromachie et rendent le combat antitauromachie difficile et périlleux.

Venezuela (Roger Pacheco Eslava, Animal Naturalis)

dsc00402pDans ce pays, le recul de la tauromachie est majeur. En vingt ans, le nombre d’États dans lesquels la corrida se pratique est passé de 23 à 6.

En mars 2016, un procès a abouti à la prohibition des traitements cruels des animaux, visant spécifiquement l’arène de Valencia qui est la deuxième plus grande arène du monde après celle de Mexico.

Il ne reste plus aujourd’hui que trois États qui pratiquent encore des corridas au Venezuela.

Caracas est la première capitale de la planète à s’être déclarée anticorrida.

Pérou (Rita Oyague et Luis Berrospi, Peru Antitaurino)

dsc00432pL’agglomération de Lima regroupe près de 10 millions d’habitants. La ville est en permanence engorgée par des embouteillages, il faut quatre heures pour aller d’un bout à l’autre. En conséquence, cinq secteurs autonomes ont été définis rien que pour la capitale : Centre, Sud, Nord, Est, Ouest. A cela s’ajoutent onze autres associations anticorrida qui agissent dans les autres régions du pays. Ces différents mouvements sont regroupés en un réseau péruvien antitauromachie.

Une difficulté vient de l’utilisation fréquente de petites arènes transportables qui sont installées n’importe où, y compris dans les écoles.

Un axe important utilisé dans ce pays est celui de la religion, mettant en avant que la cruauté envers les animaux, et plus spécifiquement les taureaux, est opposée à la foi chrétienne. Une enquête d’opinion menée au niveau national a montré en 2013 que 78 % de la population était opposée aux corridas.

France (Roger Lahana, SNDA – FLAC – No Corrida)

En France, le mécanisme de l’ILP (initiative législative populaire) n’existe pas. Le seul moyen d’obtenir l’abolition est de faire voter par les parlementaires l’abrogation de l’exception à la loi réprimant les sévices graves et actes de cruauté sur des animaux.

dsc00429pLes bonnes nouvelles viennent de l’aspect économique : la fréquentation des arènes a décru de 25 % en 2016 par rapport en 2015, les fraudes à la TVA ont été rendues publiques et les redressements fiscaux en cours peuvent conduire à la banqueroute certains des plus importants organisateurs de corridas en France. De plus, la radiation de la tauromachie du patrimoine culturel immatériel de la France en 2015 a fait l’objet d’un recours en 2016 devant le Conseil d’État, qui l’a rejeté.

Un point très important est la prise de conscience croissante du grand public sur les souffrances infligées aux animaux, grâce entre autres aux actions menées par L214, la FBB, la SNDA, la SPA, 30 Millions d’amis, One Voice, etc. Le problème majeur du combat antitauromachie est que les corridas se pratiquent sur 10 % du territoire, ce qui veut dire que 90 % du pays ne se sent pas concerné. Un exemple typique est l’impact médiatique des recommandations de l’ONU d’interdire l’accès des mineurs aux arènes rendues publiques en janvier 2016 pour le Pérou et la France. Au Pérou, plusieurs dizaines de journaux en ont parlé, alors qu’en France, seul une brève dans le Midi Libre s’en est fait l’écho.

Il est donc crucial d’augmenter la prise de conscience spécifique sur cette barbarie auprès des populations qui ne s’y intéressent pas. La seule façon d’y parvenir est d’agir de façon globale et unie, au travers de la FLAC en France (200000 adhérents fédérés) et du RIA dans le monde. A cela s’ajoutent deux événements politiques majeurs en 2016 : la naissance du Parti Animaliste français et la plateforme Animal Politique lancée par 26 ONG de protection animale françaises (dont la FLAC et la SNDA, toutes deux représentées à ce sommet). Le lancement de No Corrida s’inscrit dans cette logique, en donnant des informations sur les avancées internationales du mouvement anticorrida pour le grand public, au-delà des cercles militants qui sont, eux, déjà convaincus. Le but de toutes ces initiatives est le même : avoir à terme une influence réelle sur les parlementaires et donc sur l’évolution de la loi.

Portugal (Sergio Caetano et Rita Silva, Animal)

Au Portugal, la tauromachie est officiellement représentée au sein du ministère de la Culture. Récemment, un anticorrida a obtenu de siéger également dans la même section.

dsc00483pLe premier congrès vétérinaire anticorrida portugais s’est tenu en 2016. Des plaintes systématiques ont été déposées lorsque les corridas ne respectaient pas la réglementation en vigueur, afin de les faire interdire. Une diminution importante du nombre de corridas a été observée. Des millions de téléspectateurs ont demandé à ce que les corridas ne soient plus retransmises par la télévision nationale. Beaucoup d’organisateurs de corridas sont à la limite de la liquidation.

Le précédent sommet antitauromachie a tenu l’une de ses sessions au sein même du parlement à Lisbonne, incluant des rencontres avec plusieurs députés de partis différents. Sara Oviedo, vice-présidente du Comité des Droits de l’Enfant à l’ONU, est venue présenter son action. Tous les parlementaires ont été contactés sans exception sur deux thèmes : la protection des mineurs et l’arrêt des subventions à la tauromachie, qui a fait l’objet d’un débat au parlement.

Les leaders anticorrida ont participé à des débats télévisés. Grâce au RIA, de nombreux documents, dont des photos de mineurs assistant aux corridas, ont été transmis aux parlementaires.

Espagne (Alessandro Zara, La Tortura No Es Cultura)

Le recul de la corrida en Espagne a commencé dans les années 80. D’un point de vue politique, le PP (droite) est largement procorrida, le PSOE (PS) est partagé et l’extrême-gauche est largement anticorrida. La situation a rapidement évolué avec l’arrivée de Podemos en 2011, qui est devenu un acteur important de la vie politique espagnole.

dsc00448pLe parti animaliste PACMA reste trop faible pour peser, même s’il joue un rôle important comme il a pu le montrer lors de mobilisations massives contre le toro de la vega. Une autre organisation agit de façon importante, l’association des vétérinaires anticorrida (AVATMA).

La stratégie actuelle des taurins est de tenter de faire croire qu’ils sont persécutés. Le but est d’obtenir un statut de minorité, ce qui leur permettrait d’être plus protégés par la loi. La pratique des corridas « de charité » est courante.

La pratique du toro de la vega a connu un fort recul, avec l’interdiction de mise à mort en public. Récemment, le tribunal constitutionnel a annulé l’abolition de la corrida votée par la Catalogne en 2012. Dans les faits, cela ne change rien grâce aux nombreuses voies permettant de rendre toute corrida impossible à organiser dans cette région. De plus, cette décision est perçue comme étant avant tout politique de la part du pouvoir central, ce qui provoque d’autant plus d’opposition de la part des Catalans.

Roger Lahana
Secrétaire fédéral de la FLAC

Le manifeste Animal Politique

Les 30 propositions de 26 organisations de protection animale

Communiqué de presse, 22 novembre 2016 – Dans la perspective des échéances électorales de 2017, vingt-six organisations de protection animale, dont la FLAC, se sont rassemblées au sein du Collectif AnimalPolitique, mutualisant ainsi et de manière totalement inédite dans leur histoire, leurs expertises et leurs expériences. L’objectif est clair : contribuer, à travers trente propositions concrètes, réalistes et immédiatement applicables, à imposer la question animale au cœur des préoccupations des politiques français.

Ces propositions, regroupées en six thématiques dans un Manifeste, sont destinées aux candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives pour qu’ils prennent position publiquement, et démontrent ainsi leur implication et leur intérêt pour une question qui ne doit plus rester le parent pauvre du débat citoyen. Le Collectif se mobilisera dans les semaines à venir pour que la cause animale soit incontournable dans le débat présidentiel.

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De l’engagement des politiques français dépend le sort de plusieurs milliards d’animaux utilisés pour leur chair, leur peau, leur pelage, leur plumage, pour l’expérimentation scientifique, l’enseignement, le divertissement, ou encore leur compagnie. La qualité du lien entre l’humain et l’animal est un des enjeux majeurs de nos sociétés et de notre pays. La tradition humaniste de notre pays doit s’étendre au respect de la vie animale.

Il est aujourd’hui du devoir de chaque acteur de la vie politique de s’engager pour améliorer rapidement et durablement les conditions d’existence des animaux.

Télécharger le manifeste en cliquant ici.

Le Collectif AnimalPolitique

Le collectif AnimalPolitique a été fondé par 26 organisations de protection animale suite à des rencontres organisées pour répondre au décalage entre la préoccupation croissante des citoyens pour les animaux et l’engagement insuffisant des politiques. Ces rencontres, qui ont aussi donné lieu à un colloque le 2 juin dernier, ont été initiées par les députées Laurence Abeille et Geneviève Gaillard, membres du groupe d’études sur la protection des animaux à l’Assemblée nationale.

Les membres du collectif sont : Alliance Anticorrida, Antidote Europe, ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages), Association Stéphane Lamart, C’est Assez !, CIWF France (Compassion In World Farming), CNSPA (Confédération Nationale des SPA de France – Défense de l’Animal), Code animal, CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida), FLAC (Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas), Fondation Assistance aux Animaux, LFDA (La Fondation Droit Animal, éthique et sciences), Fondation Brigitte Bardot, Fondation 30 millions d’amis, FUDA, IFAW France (Fonds international pour la protection des animaux), L214, OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs), One Voice, PETA France (People for the Ethical Treatment of Animals), Pro Anima, Sea Shepherd, SNDA (Société Nationale pour la Défense des Animaux), la SPA (la Société Protectrice des Animaux), 269 Life France, WELFARM.

Communiqué de La Tortura No Es Cultura au sujet de l’annulation de l’abolition de la corrida en Catalogne

Le tribunal constitutionnel espagnol vient d’annuler l’abolition de la corrida en Catalogne

20 octobre 2016 – La plateforme La Tortura No Es Cultura (LTNEC, rassemblant une quarantaine d’associations de protection animale en Espagne) estime que cette décision du Tribunal constitutionnel (TC), dont l’impartialité des membres a été mise en cause à de nombreuses occasions, est basée sur des considérations politiques. La preuve en est que dans les îles Canaries, les corridas ont été supprimées il y a de nombreuses années et que cela n’a posé aucun problème constitutionnel à personne, ni qu’aucun recours en justice n’a été lancé.

Cette décision est profondément malheureuse en ce qu’elle affecte la plus haute expression démocratique, une initiative populaire législative, qui n’est pas contestable. Un recours devant des courts internationales est prévu pour défendre ce droit fondamental.

Les corridas ne seront pas de retour en Catalogne à court et moyen terme pour trois raisons principales :

1 – L’arène Monumental est régie par une ordonnance qui n’autorise aucune corrida, comme vient de le confirmer la maire Ada Colau ; les deux autres arènes possibles, Olot et Tarragona, ne sont pas aux normes, ce qui signifie qu’elles devraient demander une rénovation.

2 – La réglementation des corridas reste définie par les Communautés Autonomes, qui peuvent modifier les règles de sorte à rendre cette pratique sans intérêt pour les spectateurs.

3 – Le Gouvernement Catalan a déjà fait savoir qu’il n’appliquerait pas une telle décision.

Le Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies a explicitement requis dans ses rapports concernant plusieurs pays tauromachiques de protéger les enfants et les adolescents des violences physiques et mentales des corridas.

La plateforme LTNEC travaillera en coordination avec le mouvement animal catalan PROU, à l’origine de l’initiative législative populaire qui a abouti à l’abolition de la corrida en Catalogne.

Nous trouvons extrêmement grave que le juge Encarna Roca et le TC aient ignoré les intérêts des enfants et les recommandations spécifiques de l’ONU. Nous sommes convaincus que Barcelone, reconnue par l’Unicef ville amie des enfants depuis 2007, restera une pionnière dans les politiques publiques sur la protection des animaux et l’enfance, et prendra les décisions nécessaires pour continuer à rester un exemple en la matière.” a déclaré le Dr Núria Querol, Professeur à l’Université de Barcelone et conseillère experte sur la violence pour le FBI.

La présidente de LTNEC, Marta Esteban, a déclaré : “Ceci est une attaque contre la plus haute expression de la démocratie, ce qui est une honte pour nous au niveau mondial. Il s’agit d’une décision prise par un tribunal dont l’impartialité a été mise en cause à de multiples reprises. Le temps montrera que la volonté du peuple ne peut pas être sapée et que les corridas ne reviendront jamais en Catalogne.”

Le responsable des relations institutionnelles de LTNEC, Sergio Torres, pense que “si l’opinion de la population, qui a librement exercé son droit démocratique par une ILP (initiative législative populaire) afin de supprimer des spectacles cruels, est remise en cause, la protection de la culture imposée par l’Etat central ne peut pas être une excuse pour protéger cette industrie rejetée par une majorité sociale.”

LTNEC va prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer que s’imposeront la volonté du peuple, qui exige chaque jour partout en Espagne toujours plus de protection contre les sévices subis par les animaux lors de spectacles, ainsi que la protection de l’enfance de la violence des corridas comme requis par le Comité des Droits de l’Enfat de l’ONU et la dénonciation de l’utilisation de fonds publics pour subventionner cette activity cruelle et malfaisante.

La plateforme LTNEC est composée des organisations suivantes : ADDA, ALBA, ALMA ANIMAL, ANAA, ANDA, ANIMANATURALIS, APAP ALCALÁ, APADAT Toledo, ASOCIACIÓN ANADEL, ASOCIACIÓN ANIMAL, ASOCIACIÓN CIUDADANA DE DEFENSA DE LOS DERECHOS DE LOS ANIMALES (ACDDA) ASOCIACIÓN UNIVERSITARIA CONTRA EL ESPECISMO (AUCE), ASOCIACIÓN LAS NIEVES, ASOCIACIÓN RESCATE DE CABALLOS WINSTON, ASSOCIACIÓ ANIMALISTA DE MANLLEU, AVATMA, CAS INTERNACIONAL, CEPA, ECOLOGISTAS EN ACCIÓN, EQUO, EVOLUCIÓN, FUNDACIÓN DE AYUDA A LOS ANIMALES (FAA), FAADA, FEDERACIÓN DE ASOCIACIONES DE PROTECCIÓN ANIMAL DE LA COMUNIDAD DE MADRID (FAPAM), FEBA, FUNDACIÓN ALTARRIBA, GALGOS SIN FRONTERAS, GEVHA, JUSTICIA ANIMAL, LA VOZ ANIMAL, MIS AMIGAS LAS PALOMAS, PERRIGATOS EN APUROS, PLAGDA, PLATAFORMA DIGNIDAD ANIMAL, PLATAFORMA DEFENSA ANIMAL EXTREMEÑA, PARTEI MENSCH UMWELT TIERSCHUTZ, PROA, SOS GALGOS Y SPAP MADRID.

Traduction en français : Roger Lahana