La famille de Jean Moulin est farouchement contre la tauromachie sanglante !

Le 17 mai 2024, le président de la FLAC, Thierry Hely, recevait le courriel suivant de Gilbert Benoit, membre de la famille de Jean Moulin :

« Bonjour,

Oui, je veux bien afficher une position que l’on assume : je peux vous confirmer que tous les membres de la famille que j’ai interrogés sont farouchement opposés aux pratiques de la tauromachie sanglante, tauromachie sanglante que Jean Moulin n’a certainement jamais « adorée ».

Je vous remercie pour ces échanges en souhaitant la réussite de vos actions anti-corrida.

Cordialement,

Gilbert BENOIT »

Ainsi, Gilbert Benoit dément fermement les propos du maire de Béziers, Robert Ménard, selon lesquels Jean Moulin « adorait » la corrida. C’est particulièrement scandaleux au regard de ce grand résistant entré au Panthéon et mort sous la torture. Tout cela dans un seul but : Jean Moulin, doué pour la peinture, croquait volontiers des personnages dans la vie courante. Sur plus de 500 dessins, seuls 13 dessins représentaient des habitués des arènes et des toreros de manière peu flatteuse… Il n’en fallait pas plus pour que Robert Ménard exploite l’un d’eux afin d’en faire une affiche pour la Feria de Béziers en 2024. Affiche dénaturée, en plus…

Et le comble, avec cette métaphore de sa part parue dans la presse : « Jean Moulin incarne la résistance. C’était un fan de tauromachie ». Quelle récupération choquante ! En effet, comment peut-on affirmer avec une telle certitude que Jean Moulin « adorait » ce spectacle sanguinaire ? C’est cela aussi, la corrida…   

Avec l’autorisation de sa famille, nous allons informer les associations de résistants, des spécialistes de la résistance et des gaullistes de droite comme de gauche en insistant sur le fait que des panneaux représentant la caricature d’un torero dessiné par Jean Moulin seront affichés dans les rue de Béziers durant sa Feria. Laissant supposer qu’aux yeux du million de visiteurs, il était un fervent amateur de cette pratique cruelle. On ne peut pas laisser salir l’image de ce grand héros de la résistance dont la France est si fière !

Thierry Hély
Président de la FLAC

Opinions des Français, Espagnols et Portugais sur la corrida

Un sondage Ipsos, commandé par CAS International en collaboration avec le RIA, a été mené sur 7500 personnes vivant dans les trois pays européens qui pratiquent encore les corridas.

Les résultats de l’enquête sont illustrés par des infographies.

Les principaux résultats sont les suivants :

  • 77 % des répondants pensent que la corrida cause trop de souffrance aux taureaux
  • 65 % des répondants sont d’accord avec le fait que les moins de 18 ans devraient être interdits d’accès aux corridas
  • 67 % de tous les répondants ne sont pas d’accord avec le soutien d’argent public pour les corridas
  • 74 % de tous les répondants pensent que l’Union Européenne devrait protéger le bien-être animal au sein des traditions culturelles.
  • Seulement 17 % des répondants pensent que la corrida ne devrait pas être interdite
  • Seulement 11 % pensent que la corrida est une pratique agréable.

Dans l’enquête, il a été demandé aux participants pour quel parti ils avaient voté lors des dernières élections nationales dans leur pays et il s’est avéré que pour les déclarations sur la souffrance animale et les responsabilités de l’UE, la majorité des électeurs de tous les partis politiques étaient d’accord avec la déclaration. En outre, pour d’autres déclarations, les électeurs de gauche, de droite et du centre ont partagé leurs opinions critiques. Dans l’ensemble, les femmes étaient plus critiques à l’égard de la corrida que les hommes.

Les informations relatives à cette étude sont disponibles en anglais, espagnol, français et portugais sur le site de CAS International, ainsi que les résultats détaillés du sondage (en anglais).

Contact presse pour la France : Roger Lahana, président de No Corrida, secrétaire fédéral de la FLAC, rogerlahana@nocorrida.com, +33 611 540 283

Le ministère espagnol de la Culture a suspendu le Prix national taurin

Le Prix National taurin a été créé en 2011, pour rejoindre ceux des Beaux-Arts, du Théâtre, de la Musique et d’autres disciplines artistiques, avec une dotation monétaire de 30 000 euros, 10 000 de plus qu’un prix dans le domaine de la littérature, par exemple. Il a commencé à être décerné en 2013, mais il n’y aura pas de lauréat cette année. Le ministère de la Culture, dirigé par Ernest Urtasun, de Sumar, a entamé des démarches pour éliminer ce prix de la liste des prix culturels.

« Nous comprenons que ces prix nationaux visent à donner de la visibilité à des secteurs culturels qui bénéficient d’un grand soutien social et nous considérons que le souci du bien-être animal a augmenté dans la société« , explique une source du ministère de la Culture, citée par le journal El País. Selon les données révélées par ce journal espagnol, seulement 1,9 % des Espagnols ont assisté à un spectacle ou à une fête taurine entre 2021 et 2022, soit une baisse de 5,9 points de pourcentage par rapport aux données de 2019, révèle Statistiques et Affaires taurines.

Le président de la Fondation Toro de Lidia, Victorino Martín, a accusé le ministre de la Culture de discriminer la tauromachie « pour des raisons idéologiques », estimant qu’Urtasun « ne remplit pas les obligations » pour lesquelles il a été élu. « Si vous n’aimez pas les taureaux, nous vous respectons, mais vous n’êtes pas un ministre pour faire ce que vous voulez, mais pour gouverner pour tous les Espagnols« , a ajouté cet éleveur, cité par EFE.

Martín a ajouté que sa fondation décernerait un prix en 2024. Et elle n’est pas la seule. Le président de la communauté autonome de Castille-La Manche, Emiliano García-Page (PSOE), a annoncé qu’il entamerait des contacts avec le monde taurin pour créer des prix régionaux. « Ces prix auraient pour ambition d’être coordonnés et partagés avec d’autres communautés autonomes, c’est pourquoi nous souhaitons qu’ils aient une portée nationale et internationale« , a-t-il écrit.

La suspension du prix ne peut surprendre que ceux qui ne connaissent pas Urtasun. « Ma position sur ce sujet est bien connue. La tauromachie est une grande tradition espagnole, mais, comme tout dans la vie, les traditions évoluent. Je l’ai dit à plusieurs reprises et je crois que la grande majorité de la société n’est pas d’accord avec la maltraitance des animaux« , a déclaré le ministre de la Culture, dans une interview accordée à El Pais, en mars. Le programme électoral de Sumar exprime sans équivoque cette opinion sous le titre « Protection et bien-être des animaux« , annonçant l’intention de « déroger à la loi 18/2013 sur la protection culturelle et patrimoniale de la tauromachie« , qui donnait force de loi au prix désormais suspendu.

Sumar a également annoncé son intention de limiter la participation des mineurs « aux spectacles de cruauté envers les animaux » et la suspension du financement public des spectacles taurins impliquant la mort d’animaux.

L’ancien ministre de la Culture, Miquel Iceta, du PSOE, avait tenté d’exclure la course de taureaux de l’Allocation Culturelle Jeune, qui donne 400 euros à tous les citoyens qui atteignent 18 ans pour les consacrer à la culture. C’est finalement la Cour suprême qui a annulé l’exclusion, permettant aux jeunes d’utiliser l’argent pour des spectacles de taureaux. Selon les statistiques citées par El País, seulement 0,17 % de l’allocation était consacré aux activités taurines.

Source : Jornal de Noticias (en portugais)
dpatation en français : RL

A lire en complément : « Avalanche de réactions dans les médias en Espagne et dans le reste du monde suite à la décision d’Urtasun« . No Corrida est citée sur le site de France Info !

Bourges, dont le Maire est anticorrida, devient Capitale européenne de la culture pour 2028 !

Bourges, dont le Maire est anticorrida, devient Capitale européenne de la culture pour 2028 !

Pour l’image de la culture, le symbole est très fort ! Aux yeux de Yann GALUT, Maire de Bourges, le supplice cruel d’animaux dans les arènes juste pour le plaisir ne peut être assimilé à de la culture. Ce qui est également le cas pour 19 personnalités de la culture dont un membre de l’Académie française, le Président de l’Académie Goncourt et une Prix Nobel de Littérature. 

Bien entendu, il nous est très difficile de mesurer un éventuel impact de la position publique du Maire de Bourges sur ce choix final. En revanche, nous pouvons vous affirmer que la FLAC avait adressé à deux reprises au jury européen, deux vidéos particulièrement insoutenables représentant des scènes de corrida, le 6 juin et le 11 décembre.

En tous les cas, une chose est sûre : seul, Yann GALUT, a refusé fermement d’amalgamer les corridas avec la culture, contrairement à ses trois concurrents malheureux qui ne se sont même pas prononcés sur la présence d’enfants confrontés aux atrocités des corridas.

Le Maire de Bourges, grand admirateur du chanteur RENAUD, soutien fervent de sa candidature, l’avait invité, avec la FLAC, dans sa cité. Nous le félicitons pour le titre prestigieux attribué à sa ville.

Salon du livre spirituel de Menton – Spiritualité et animaux, 23-24 septembre 2023

Le weekend des 23-24 septembre 2023 se tenait à Menton, dans le Grand Hôtel des Ambassadeurs, un salon du livre sous l’égide de Saint-François d’Assise, avec pour thème central celui d’explorer nos relations avec les animaux. L’événement était organisé par Liana Marabini, par ailleurs directrice de l’hôtel.

La FLAC était invitée d’honneur de cette édition, avec non seulement un stand, mais aussi une conférence animée par Roger Lahana sur la barbarie de la corrida et, plus particulièrement, ses relations avec les différentes religions, à commencer par le catholicisme qui imprègne profondément cette pratique depuis sa naissance en Espagne au 16e siècle.

Une description détaillée a d’abord été exposée au public, afin de bien expliquer en quoi consiste une corrida ou ses variantes, quelles sont les principales tricheries qui l’accompagnent, quel est le contexte politique et législatif en France, quels sont les départements concernés puis, plus généralement les sept autres pays du monde où la corrida a toujours cours (tous sous influence des racines espagnoles de ce divertissement barbare par le biais des invasions colonisatrices menées par les conquistadors en Amérique Latine), quelles subventions massives sont versées pour soutenir cette activité lourdement déficitaire partout, que sont les écoles de tauromachie en France, quelles recommandations très précises mais non appliquées ont été promulguées par l’ONU pour différents pays tauromachiques dont le nôtre pour protéger les mineurs de la violence des corridas et, enfin, une analyse détaillée de la position des principales religions mondiales vis-à-vis de cette pratique.

La conférence a consacré une large place au catholicisme, qui entretient des liens étroits avec la corrida du fait de ses origines historiques espagnoles à l’époque où cette religion dominait très largement tout ce qui se faisait en Espagne. Tout aurait dû être simple à ce sujet puisque, dès le 12e siècle, Saint-François d’Assise avait professé un amour total pour toutes les formes de vie, rejoint en cela par le pape Pie V au 16e siècle qui exprimait, dans sa bulle De salute gregis dominici (1567), sans aucune ambiguïté, le rejet total des corridas auquel devaient se conforter les Catholiques, menacés d’excommunication s’ils pratiquaient une corrida ou même, simplement, y assistaient. Cette encyclique sombra rapidement dans l’oubli, les corridas faisant leur retour en force dès la disparition de Pie V.

Aussi, lorsque le pape François prit ses fonctions, en se réclamant par son nom de Saint-François d’Assise, le monde anticorrida eut l’espoir qu’enfin une condamnation sans équivoque des corridas serait à nouveau édictée. Malheureusement, seule une phrase très vague figurait dans sa première encyclique Laudato Si (2015) : “Toute cruauté sur une quelconque créature est contraire à la dignité humaine”.

Malgré de multiples tentatives écrites auprès du Pape en vue de lui faire préciser sa pensée de façon explicite concernant les corridas, les seules rares réponses obtenues ne faisaient rien d’autre que citer à nouveau cet extrait de son encyclique. En revanche, le Pape a accordé une audience la même année au matador Padilla lors de laquelle ce dernier lui a offert une photo de lui en train de torturer et de tuer un taureau, sans que cela ne provoque aucun élément de rejet de la part du pontife.

Et, pendant ce temps, les corridas ont continué à se réclamer d’un culte voué à Marie. Certaines corridas sont bénies lors de messes dans les arènes (Béziers, Espagne). Et la plupart des arènes ont une chapelle réservée aux toreros. Sans oublier l’obscénité (au sens étymologique du terme) de voir un curé en soutane se divertir de faire des passes avec des génisses dans une arène – l’abbé Teissier, aumônier des arènes de Nîmes depuis des décennies.

Les autres grandes religions ont une position parfaitement claire de condamnation des corridas. Pour les Protestants, il s’agit d’une « fête païenne » à laquelle il est déconseillé d’assister. Pour l’Islam, il est strictement interdit de faire souffrir un animal pour l’unique raison de s’en divertir. Pour le Judaïsme, cette pratique émane de « gens dépravés, fauteurs et de la plus grande cruauté ». Quant au Bouddhisme, il réprouve toute forme de souffrance infligée à des êtres sensibles.

Les questions qui ont suivi la conférence étaient fort intéressantes, de nombreux participants n’ayant eu jusque-là qu’une connaissance très superficielle de ce qu’est une corrida et de la position des religions à cet égard. Citons en particulier les échanges très riches avec un prêtre dominicain – totalement anticorrida – qui découvrait une mystification éhontée entre cette barbarie et la foi chrétienne, et qui a insisté pour que nous le fassions savoir le plus largement possible autour de nous (ce que nous nous employons à faire dans le cadre de notre engagement).

De gauche à droite : Stéphanie Lahana, Roger Lahana, Mme Juhel, Yves Juhel maire de Menton, Thierry Hély, Liana Marabini

La conférence s’est terminée par un merci au nom des taureaux victimes de l’horreur des corridas. Plusieurs personnalités locales ont assisté à différentes parties du Salon, dont le maire de Menton avec qui nous avons eu plaisir à échanger.