Cédric Villani intègre le Comité d’honneur de la FLAC

Cédric Villani nous a fait l’immense plaisir d’intégrer le Comité d’honneur de la FLAC le 17 mai 2021. Il avait signé le manifeste de notre fédération le 4 novembre 2019. Il s’est distingué depuis, le 8 octobre 2020, en soumettant à l’Assemblée une proposition de loi contre la maltraitance des animaux, qui avait subi un barrage honteux d’un certain nombre de députés faisant une obstruction systématique pour éviter que le texte puisse même aboutir à un vote.

Il a fait parvenir au président de la FLAC le message suivant :

Cher Monsieur Hély,

Il n’y a aucun problème à ajouter mon nom parmi les parrains de l’anti-corrida. Au contraire, j’en serai honoré.

Merci beaucoup, vous avez bien résumé les enjeux. Ma collègue Samantha Cazebonne est admirable dans son engagement et a mon inconditionnel soutien.

Très cordialement et à bientôt !

Bien cordialement

Cédric Villani

Qu’il soit très profondément remercié pour cet engagement supplémentaire en faveur de notre cause.

Nathalie Dehan, élue écologiste de Lyon métropole et de Vénissieux, signe le manifeste de la FLAC

Nathalie Dehan, militante animaliste de longue date et élue de Lyon Métropole et de Vénissieux depuis les dernières municipales, vient de signer le manifeste de la FLAC. Elle nous a fait parvenir le message qui suit.

Il y a un an, je signais une Charte qui contenait un article contre la corrida. Aujourd’hui élue et en charge d’une mission sur la Condition animale, je confirme mon engagement.

Dans les institutions et les territoires dont je suis élue, même si nous avons la chance de ne pas être envahis par cette anomalie légale, je veux ainsi montrer ma solidarité envers celles et ceux qui luttent dans leurs territoires.

Nous sommes un seul pays, nous devons avoir une seule loi.

Je signe donc très volontiers ce manifeste qui demande l’interdiction de la présence des enfants de moins de 16 ans dans les arènes lors de ces prétendus spectacles, qui n’enseignent que la cruauté et la bassesse.

Il est temps que l’État français prenne ses responsabilités, protège les enfants et refuse sur son territoire des activités indignes et irrespectueuses de la sensibilité des animaux.

Il est temps aussi que notre pays, pourtant capable de grandeur morale par ailleurs, en finisse avec cette scandaleuse rupture de l’égalité des Français devant la loi.

En vous remerciant pour votre engagement sans faille pour la dignité humaine, votre respect des enfants et votre compassion envers les animaux.

Merci aussi, par votre engagement citoyen, d’œuvrer ainsi en faveur de l’image de la France et de ses institutions.

Nathalie Dehan
Conseillère métropolitaine – Métropole de Lyon
Conseillère municipale – Vénissieux
Mission Condition animale

Liste des responsables politiques ayant signé le manifeste de la FLAC : cliquer ici.

Nous ne pouvons, en tant que socialistes, accepter, tolérer, apprécier la corrida

Un texte de Pénélope GUILBAUD-GREFFIE,  ancienne Secrétaire Générale de l’Hérault du Mouvement des Jeunes Socialistes

Durant cette période des Ferias, jeux taurins, ou autre tauromachie, il semble nécessaire de rappeler pourquoi nous ne pouvons, en tant que socialistes, accepter, tolérer, apprécier la corrida.

La corrida qu’est ce que c’est concrètement ?

Tout d’abord, il s’agit d’un combat totalement inégal, où seulement un être sur deux fait le choix de se battre, l’autre n’ayant rien demandé. On sait évidemment lequel est lequel. Concrètement, le taureau est vulnérable, il subit ce qu’on lui impose. S’il le pouvait, étant donné sa nature et son instinct, il s’enfuirait, c’est ce qui engendre parfois le fait qu’il saute dans le public. En réalité c’est un animal inoffensif si l’on ne le provoque pas. Il faut donc prendre en compte cet aspect de vulnérabilité du taureau, soumis à une certaine situation à laquelle il tente de survivre, sans avoir demandé à y participer.

Ensuite, il est important de souligner le caractère inutile de cette pratique. Il s’agit là de souffrance et de morts inutiles. Certains diront que ce sont les traditions, qu’il s’agit d’art. Tout d’abord la corrida ne peut en aucun cas être considérée comme de l’art. Causer de la souffrance, tuer des êtres vivants de manière volontaire, n’est en aucun cas de l’art. Certains peuvent apprécier le spectacle, certains sadiques peut être, peuvent trouver ça beau, mais doit on tolérer souffrance et mort pour notre propre plaisir ? Si quelqu’un torture un chien ou un chat pour son propre plaisir, cette personne serait fortement punie par la loi, et je vous laisse imaginer la réaction de la population. Dans ce cas, pourquoi se scandaliser pour un chat, un chien, et ne pas sourciller pour un taureau ? Y’a
t’il une différence de « supériorité » entre les différentes espèces ? Est-ce qu’une vie vaut plus qu’une autre ? Personnellement je ne pense pas. Au même titre que le racisme et le sexisme, le non respect du vivant ne devrait pas exister.

Pour ce qui est des traditions, nous, êtres humains, avons beaucoup évolué au cours de notre existence. Il y a une époque où certaines populations étaient esclaves d’autres, où les femmes ne pouvaient pas travailler, voter, mettre de pantalons, où l’homosexualité était interdite, tout cela sur le dos de « traditions ». Je pense que ça suffit pour démontrer qu’on ne peut rien justifier sous prétexte de traditions. Nous sommes aptes à évoluer, il faut juste être capable de réfléchir aux conséquences de nos actes, de se remettre en question, et de se dire qu’effectivement certaines pratiques doivent cesser. Il n’y a donc, à mon humble avis, aucune utilité à la corrida. C’est un massacre inutile d’êtres vivants, et ce n’est pas tolérable.

Enfin, et c’est peut-être l’aspect principal de la corrida  : l’extrême violence. Les spectateurs se délectent de la souffrance d’un animal, entre les piques plantés dans son dos et la mise à mort finale. Je pense qu’il faut tendre au maximum vers la non violence, la violence n’étant jamais une bonne réponse, une bonne solution : c’est ce que l’on apprend pendant notre éducation. Il est évident qu’un tel « spectacle » incite à des réactions violentes, à la haine. Ce n’est pas une question d’aimer ou pas les animaux, il s’agit de respect : Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas quelqu’un qu’il faut le faire souffrir ou le tuer, ça semble logique mais ça ne l’est apparemment pas pour tout le monde. La violence n’est pas quelque chose de beau à voir, il y a assez d’horreurs dans notre
monde, il ne faut pas en rajouter sous prétexte d’art.

Pour toutes ces raisons, la corrida est indéfendable, il faut être fermes, déterminés à être entendus afin d’abolir cette pratique, surtout en tant que socialistes, au regard de nos valeurs, et d’autant plus lorsque l’on sait qu’en Espagne, berceau de la corrida, les socialistes et personnes de gauche font leur possible pour abolir la corrida. Les socialistes français, particulièrement dans notre région, devraient en prendre de la graine…

Pénélope GUILBAUD-GREFFIE,  Secrétaire Générale de l’Hérault du Mouvement des Jeunes Socialistes (Octobre 2015)

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À Nîmes, le sang et l’argent public continuent de couler à flots

Le 15 avril dernier, le Midi libre nous apprenait qu’une réunion avait eu lieu entre Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et Simon Casas, directeur des arènes de la même ville. Objet de cette réunion : l’organisation des prochaines séances de torture de la commune.

Ajouter de la mort à la mort

En raison du contexte sanitaire que nous connaissons depuis maintenant plus d’un an, la traditionnelle féria de Pentecôte n’aura pas lieu en 2021, à l’image de 2020. S’il est envisageable aux yeux de l’édile local que les commerçants de sa commune se voient privés d’une importante manne financière (nous y reviendrons un peu plus tard), il est en revanche insupportable de se faire à l’idée que pas un seul bovin ne sera trucidé sur le sable des arènes.

C’est ainsi qu’il est donc envisagé de maintenir, malgré les risques inhérents, un week-end taurin où les amateurs de sévices graves et actes de cruauté pourront emplir leurs yeux d’images d’effusion d’hémoglobine et assouvir leur besoin de se repaître du supplice d’un herbivore. Habituellement, il est déjà effarant de se dire que de tels spectacles anachroniques et dégradants, en total déphasage avec le degré de civilisation qui est censé caractériser notre société, puissent encore se tenir en 2021. Mais ici, ces actes barbares vont prendre une dimension supplémentaire dans l’horreur au sein de laquelle ils s’inscrivent traditionnellement.

Il est des symboles qui en disent long sur l’état d’esprit et l’empathie des individus qui en sont à l’origine. Des symboles qui, s’ils n’ont aucun impact d’un point de vue physique ou sanitaire, sont porteurs d’un message d’espoir dont le bienfait psychologique est indéniable. C’est ainsi que nous apprenions mi-avril que la ville portugaise de Viana do Castelo détruisait ses arènes afin, selon les propres mots du maire de cette commune, que ce lieu de mort devienne une place de vie, destinée au sport et à la formation des enfants, des jeunes et des adultes.

Utiliser les arènes pour ne plus jamais en faire un lieu de mort, nous en sommes à des années-lumière du côté de Nîmes. Au regard de la pandémie qui a coûté la vie à plus de 100 000 de nos concitoyens à ce jour, il aurait été cependant judicieux de s’abstenir de la tenue de spectacles dont l’objectif est d’ôter la vie, quelle que soit la victime.

Mais non, là où ailleurs on tente de redonner de l’importance et du respect à cette vie, à Nîmes on ajoute de la mort à la mort, de la torture à la douleur, de la barbarie à la souffrance.

Et on dilapide l’argent public pour cela.

La fraîche pour Casas, l’ardoise pour les Nîmois

Depuis plusieurs années, la société Simon Casas Production organise les séances de torture tauromachique de la ville de Nîmes en raison de la délégation de service public (DSP) dont elle bénéficie. La convention liée à cette DSP a été renouvelée fin 2018 pour la période 2020-2024. Et c’est de nouveau Simon Casas qui a été retenu.

La première année de cette délégation a bien entendu été marquée par la pandémie de Covid-19 qui a conduit à un confinement strict du 17 mars 2020 au 11 mai 2020, puis par la suite à un enchaînement de mesures et d’interdictions de rassemblement plus ou moins strictes selon l’évolution des contaminations et hospitalisations observées. C’est ainsi que la traditionnelle féria de Pentecôte n’a pu se tenir. Ce qui s’est traduit par une perte importante de chiffre d’affaires pour les commerçants locaux, et bien entendu pour l’organisateur des corridas.

Mais ce dernier peut, lui, compter sur la générosité du maire de Nîmes qui n’hésite pas à sortir le carnet de chèques de la commune dès lors qu’il s’agit d’aider le secteur de la tauromachie.

On apprenait ainsi, en début d’année 2021, qu’il avait été voté lors du conseil municipal du 19 décembre 2020, une délibération octroyant la somme de 201 587,54 € à la société Simon Casas Production, au titre de préjudice lié à la crise sanitaire.

Une somme extrêmement précise, dont le calcul découle forcément d’une rigueur financière irréprochable. Oui mais non. Car lorsque les élus d’opposition communistes ont demandé les justificatifs relatifs à cette somme, ils n’ont obtenu aucun élément. Et après avoir insisté à plusieurs reprises, la municipalité a été contrainte de fournir les éléments demandés. Et de revoir alors l’aide octroyée à hauteur de ce qui était en sa possession, puisque sur les 201 587,54 €, seuls 123 980,13 € faisaient l’objet de justificatifs.

Nous nous réjouissons bien entendu de constater qu’il existe encore des élus soucieux de l’utilisation de l’argent public. Cet épisode interpelle cependant à plus d’un titre sur la gestion financière de la municipalité. En effet, il suffit de sortir la calculette pour constater qu’il existe précisément un écart de 77 607,41 € entre l’aide initialement décidée et le montant finalement octroyé.

Nous sommes donc en présence d’une majorité municipale qui soit est dotée d’une incompétence exemplaire quand il s’agit d’additionner des chiffres, soit est prête à verser de l’argent public de manière totalement injustifiée. Situation plus qu’inquiétante pour les citoyens nîmois.

Mais surtout la question essentielle qui se pose est : la municipalité avait-elle l’obligation ou le besoin de verser quoi que ce soit à Simon Casas ?

Simon Casas Production a subi économiquement, comme n’importe quelle autre société, les effets de la pandémie de Covid-19. Et comme n’importe quelle autre société, elle a bénéficié des dispositifs de soutien mis en place par le Gouvernement : prise en charge quasi-intégrale du coût de son personnel via le dispositif d’activité partielle et octroi de fonds de solidarité (jusqu’à 10 000 € par mois) pour compenser la perte de chiffre d’affaires.

La société de Simon Casas n’était donc pas moins bien lotie que n’importe quel restaurant, cinéma ou autre structure nîmoise ne pouvant plus accueillir de public. Ces derniers ont-ils bénéficié d’une enveloppe municipale à hauteur de celle du sieur Casas ? Et surtout, lorsque l’on se réfère à la convention de délégation de service public dont la FLAC a demandé et obtenu un exemplaire, il est bien indiqué noir sur blanc :

  • au sein de son article 2 que le délégataire, responsable du fonctionnement du service, l’exploite à ses risques et périls et prendra en charge toutes les conséquences dommageables qui pourraient en résulter ;
  • au sein de son article 28 que la rémunération du délégataire est constituée par les ressources tirées de l’exploitation du service délégué et que la ville de Nîmes n’apporte aucune contribution financière à l’exploitation du service public.

Quoi de plus normal ? Les principes fondamentaux d’une délégation de service public reposent sur le fait que la mise en œuvre dudit service public est prise en charge par un acteur du secteur privé qui conservera les bénéfices qui en découlent, mais assumera également les pertes qui pourront en résulter.

La municipalité de Nîmes s’assoit sur ces fondamentaux et sur la convention qu’elle a signée puisque, si elle laisse à la société de Simon Casas la pleine possession des bénéfices, elle prend en charge une partie des pertes lorsque celles-ci apparaissent.

Certains diront que nous faisons face à une situation exceptionnelle. Ce à quoi nous répondrons qu’ils ont entièrement raison mais que, dans ce cas de figure, ce n’est pas le rôle de la municipalité que d’utiliser les deniers publics pour compenser les pertes, mais celui des assurances qui ont éventuellement été souscrites par le délégataire.

Et il est bien surprenant qu’une municipalité vienne en aide à une société qui n’en a que faire de la loi, du Code général des impôts et du Code de commerce. Après l’épisode à rebondissements où la société Simon Casas Production a tenté de détourner pas moins de 2 millions d’euros de TVA, elle n’a même pas déposé à ce jour ses comptes annuels 2019, ce qu’elle aurait dû faire le 30 septembre dernier au plus tard.

Mais à la mairie de Nîmes, on n’est pas à ça près. On y maîtrise également le vice de forme, puisque la convention de délégation de service public récupérée par la FLAC n’est même pas datée et est paraphée par un seul des signataires. Et tandis qu’elle a été enregistrée en Préfecture le 19 février 2019, on peut y lire noir sur blanc que Jean-Paul Fournier a été dûment habilité pour représenter la ville de Nîmes et signer en son nom par une délibération du conseil municipal du 14 décembre… 2020.

Fans de « Retour vers le futur », ne cherchez plus le propriétaire actuel de la DeLorean capable de voyager dans le temps : il se trouve à l’hôtel de ville nîmois.

David Joly
Trésorier FLAC et No Corrida

Anne Vignot, maire de Besançon, signe le manifeste de la FLAC

Anne Vignot est l’actuelle maire EELV de Besançon. Elle a fait des études supérieures à l’université de Franche-Comté à Besançon où elle a obtenu un DEA de géographie. En 1984, elle entre au CNRS. Elle est directrice du jardin botanique de Besançon de 2006 à 2014.

Elle entre en politique en 2010 en rejoignant la liste EELV menée par Alain Fousseret aux élections régionales de 2010. Elle est élue conseillère régionale de Franche-Comté. En 2014, le maire de Besançon la nomme adjointe chargée du développement durable, de l’environnement, du cadre de vie et de la transition énergétique. Lors des municipales de 2020, elle devient maire de Besançon, puis, quelques semaines plus tard, elle est élue présidente de Grand Besançon Métropole par le conseil communautaire.

Nous la remercions chaleureusement pour son soutien à notre cause, ainsi que celui de son adjointe Fabienne Brauchli et sa conseillère municipale déléguée à la Condition animale, Marie-Thérèse Michel, qui ont également signé le manifeste de la FLAC.

La liste complète des personnalités politiques ayant signé le manifeste est ici.