Un texte de Pénélope GUILBAUD-GREFFIE,  ancienne Secrétaire Générale de l’Hérault du Mouvement des Jeunes Socialistes

Durant cette période des Ferias, jeux taurins, ou autre tauromachie, il semble nécessaire de rappeler pourquoi nous ne pouvons, en tant que socialistes, accepter, tolérer, apprécier la corrida.

La corrida qu’est ce que c’est concrètement ?

Tout d’abord, il s’agit d’un combat totalement inégal, où seulement un être sur deux fait le choix de se battre, l’autre n’ayant rien demandé. On sait évidemment lequel est lequel. Concrètement, le taureau est vulnérable, il subit ce qu’on lui impose. S’il le pouvait, étant donné sa nature et son instinct, il s’enfuirait, c’est ce qui engendre parfois le fait qu’il saute dans le public. En réalité c’est un animal inoffensif si l’on ne le provoque pas. Il faut donc prendre en compte cet aspect de vulnérabilité du taureau, soumis à une certaine situation à laquelle il tente de survivre, sans avoir demandé à y participer.

Ensuite, il est important de souligner le caractère inutile de cette pratique. Il s’agit là de souffrance et de morts inutiles. Certains diront que ce sont les traditions, qu’il s’agit d’art. Tout d’abord la corrida ne peut en aucun cas être considérée comme de l’art. Causer de la souffrance, tuer des êtres vivants de manière volontaire, n’est en aucun cas de l’art. Certains peuvent apprécier le spectacle, certains sadiques peut être, peuvent trouver ça beau, mais doit on tolérer souffrance et mort pour notre propre plaisir ? Si quelqu’un torture un chien ou un chat pour son propre plaisir, cette personne serait fortement punie par la loi, et je vous laisse imaginer la réaction de la population. Dans ce cas, pourquoi se scandaliser pour un chat, un chien, et ne pas sourciller pour un taureau ? Y’a
t’il une différence de « supériorité » entre les différentes espèces ? Est-ce qu’une vie vaut plus qu’une autre ? Personnellement je ne pense pas. Au même titre que le racisme et le sexisme, le non respect du vivant ne devrait pas exister.

Pour ce qui est des traditions, nous, êtres humains, avons beaucoup évolué au cours de notre existence. Il y a une époque où certaines populations étaient esclaves d’autres, où les femmes ne pouvaient pas travailler, voter, mettre de pantalons, où l’homosexualité était interdite, tout cela sur le dos de « traditions ». Je pense que ça suffit pour démontrer qu’on ne peut rien justifier sous prétexte de traditions. Nous sommes aptes à évoluer, il faut juste être capable de réfléchir aux conséquences de nos actes, de se remettre en question, et de se dire qu’effectivement certaines pratiques doivent cesser. Il n’y a donc, à mon humble avis, aucune utilité à la corrida. C’est un massacre inutile d’êtres vivants, et ce n’est pas tolérable.

Enfin, et c’est peut-être l’aspect principal de la corrida  : l’extrême violence. Les spectateurs se délectent de la souffrance d’un animal, entre les piques plantés dans son dos et la mise à mort finale. Je pense qu’il faut tendre au maximum vers la non violence, la violence n’étant jamais une bonne réponse, une bonne solution : c’est ce que l’on apprend pendant notre éducation. Il est évident qu’un tel « spectacle » incite à des réactions violentes, à la haine. Ce n’est pas une question d’aimer ou pas les animaux, il s’agit de respect : Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas quelqu’un qu’il faut le faire souffrir ou le tuer, ça semble logique mais ça ne l’est apparemment pas pour tout le monde. La violence n’est pas quelque chose de beau à voir, il y a assez d’horreurs dans notre
monde, il ne faut pas en rajouter sous prétexte d’art.

Pour toutes ces raisons, la corrida est indéfendable, il faut être fermes, déterminés à être entendus afin d’abolir cette pratique, surtout en tant que socialistes, au regard de nos valeurs, et d’autant plus lorsque l’on sait qu’en Espagne, berceau de la corrida, les socialistes et personnes de gauche font leur possible pour abolir la corrida. Les socialistes français, particulièrement dans notre région, devraient en prendre de la graine…

Pénélope GUILBAUD-GREFFIE,  Secrétaire Générale de l’Hérault du Mouvement des Jeunes Socialistes (Octobre 2015)

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