Cédric Villani signe le manifeste de la FLAC

Nous avons le très grand plaisir d’annoncer que Cédric Villani vient de signer le manifeste de la FLAC demandant l’interdiction d’accès des moins de 16 ans aux corridas et par conséquent l’interdiction des écoles de tauromachie. Il confirme ainsi son engagement, déjà montré au sein du groupe d’étude Condition animale présidé par Loïc Dombreval à l’Assemblée, dont l’une des vice-présidentes est Samantha Cazebonne.

Avant d’embrasser une carrière politique au sein de LREM et de présenter sa candidature à la mairie de Paris pour les prochaines municipales de 2020, Cédric Villani est devenu mondialement connu en tant que mathématicien. Titulaire en 2010 de la prestigieuse médaille Fields (équivalent du prix Nobel pour les mathématiques), il a plus précisément travaillé sur les problèmes issus de la physique statistique, de l’optimisation et de la géométrie riemannienne.

Il est issu d’une famille d’universitaires de haut niveau et d’artistes réputés. Concernant son parcours scolaire, ce surdoué a toujours eu les notes maximales en mathématiques dès le collège et a eu son Bac C avec 18 de moyenne générale. Il a été directeur de l’Institut Henri-Poincaré de 2009 à 2017, date à laquelle il a démissionné de son poste après avoir été élu député. Il est également membre de l’Académie des sciences, du Conseil stratégique de la recherche et du Conseil scientifique de Wikimédia France. Depuis 2010, il s’est investi dans la vulgarisation scientifique et mathématique au travers de diverses initiatives visant le grand public.

Colloque du 17 octobre 2019 à l’Assemblée nationale : Protection de l’Enfance contre toutes les formes de violence

Des animaux et des petits d’hommes

A la demande de Madame Samantha CAZEBONNE, députée, la FLAC1 est intervenue à l’occasion du Colloque sur la protection de l’Enfance contre toutes les formes de violence et nous tenons avant tout à la remercier pour la noblesse de son initiative. C’est pour nous un honneur qu’elle nous ait choisis pour l’accompagner dans son projet sur lequel Roger LAHANA, secrétaire de la Fédération, a travaillé. Lors de cet évènement, c’est David JOLY, trésorier de la Fédération – à qui nous devons de brillants dossiers relatifs aux diverses fraudes liées au milieu de la corrida – qui a présenté un dossier sur les mineurs exposés à la violence des corridas en tant que spectateurs ou en tant qu’acteurs (dans les écoles de tauromachie). La cause que nous portons est essentielle, fondamentale et il suffit de se référer aux paroles fortes prononcées à l’occasion de cet évènement, tout autant que de confronter celles-ci à la science pour s’en convaincre définitivement. Ainsi, combattre la corrida est un devoir moral incontestable. Madame Simone VEIL, à laquelle il est proprement indigne d’opposer l’absence de mobilisation humaniste envers ses semblables, tout comme de nier l’intense souffrance de sa destinée, s’était engagée par écrit en faveur de l’interdiction des mineurs aux corridas. Madame Samantha CAZEBONNE l’a d’ailleurs rappelé lors de son discours de clôture.

Des paroles fortes

Lorsque les simples mots font défaut pour traduire un phénomène, la métaphore vient au secours pour nommer les ressentis. Ainsi, Madame Laurence PARISOT2, en introduction à cette journée, a défini la tauromachie espagnole : « La corrida, c’est la pornographie de la cruauté […] c’est la manifestation d’une violence inouïe […] une exhibition de la barbarie ». Madame Claire BRISSET3 a appelé à « se mettre au niveau de l’enfant » et a indiqué que les plus jeunes « font peur aux adultes car ils nous rappellent que nous sommes mortels ». De fait, nous sommes ambivalents vis-à-vis des plus petits car nous tenons à distance ce que nous aimons le plus. Ambivalence consacrée également par le fait que s’ils nous rappellent la mort, ils sont aussi notre continuité.

Ainsi, « chaque enfant est le patrimoine suprême de l’Humanité » et Matthieu RICARD4 en appelle à la modestie puisqu’en ramenant l’existence de la Terre à 24 heures, l’Homme n’est présent que depuis… 5 secondes ! Il est donc parfaitement illusoire de penser que les créatures avec lesquelles nous partageons cette planète y ont été placées par rapport à l’Homme. Il établit un parallèle entre les enfants-soldats et la tauromachie et précise que les quatre premières années de vie sont les plus importantes et les plus formatrices.

« Science is on our side » – Marta ESTEBAN5

En effet, c’est avant 4 ans que « les impressions s’impriment » et, égratignant FREUD et LORENZ, Matthieu RICARD indique que bien loin de la croyance selon laquelle la violence serait innée, les études relatives à l’humain (et à l’animal) attestent que les enfants sont « de grands coopérants », avant tout portés par l’empathie et que la violence est un apprentissage. Marta ESTEBAN vient corroborer ce propos en démontrant, toujours selon des études scientifiques, que l’enfant a une tendance naturelle à protéger. Dès lors, comment un enfant vit-il le fait de voir son père frapper un chien, ou bien celui de voir ses parents applaudir devant un taureau agonisant ? En outre, la détection des psychopathes comprend, comme marqueur, les antécédents de cruauté sur les animaux selon l’enquête française BLITZ (2019), soutient Laurent BEGUE-SHANKLAND6. A contrario, la bienveillance envers les animaux est un marqueur d’empathie, y compris envers ses semblables.

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas » nous a légué LAMARTINE. Cette citation est désormais validée par la science. Le FBI a introduit les abus d’animaux dans ses fichiers et il a été établi qu’en Inde et aux USA, les zones les plus violentes sont celles où se trouvent des abattoirs. Certains Etats mexicains devenus abolitionnistes ont vu baisser leurs chiffres d’actes violents depuis la fin des corridas. La violence est une ; et porter attention et bienveillance aux animaux revient à apporter cette même attention et cette même bienveillance aux humains. A l’inverse, la violence envers l’Animal désensibilise à l’empathie, provoque une accoutumance à la violence – parfois mécanisme de défense face à la détresse émotionnelle provoquée par la cruauté exercée ou visualisée – qui se muera en fascination puis en addiction, définition même de « l’aficion » (passion de la corrida, les adeptes se définissant eux-mêmes « aficionados ») souligne Jean-Paul RICHIER7.

Combattre la corrida : un devoir moral

« Notre civilisation nous conduit à éliminer la barbarie […], interdire la corrida aux mineurs c’est le b.a-ba, c’est le bon sens, c’est faire de la protection de l’Enfance », affirme Laurence PARISOT qui enfonce le clou en souhaitant que la France cesse d’accepter l’ignoble « avec bonhommie et grivoiserie ». Marta ESTEBAN tient le même discours : non seulement développer la compassion envers les animaux est un antidote à la violence mais faire preuve de bienveillance est un puissant stimulant neuronal. Matthieu RICARD précise que la corrida est un « hiatus considérable », une réification de l’animal, qui, même s’il ne peut intellectuellement exprimer qu’il ne souhaite pas mourir, n’en est pas moins un « sujet de vie ». Nous sommes intrinsèquement des individus de justice et de morale ; est-il juste et moral de tuer un animal pour se divertir ? « Si vous trouvez un argument contre ça, je vous attends », termine Matthieu RICARD.

Pourtant, aussi invraisemblable que cela paraisse, les associations qui luttent contre la corrida doivent faire face à un prosélytisme des plus décomplexés à l’endroit de l’Enfance. Écoles taurines, présence d’enfants dans les arènes, exposés dans les établissements scolaires : le monde de la défense animale est laissé seul face au lobby pro-corrida. Pourtant, le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU a épinglé la France concernant la corrida et les mineurs, rappelle Philippe JAFFE8. Il précise que si la France se présentait à ce Comité, ce qui devrait intervenir prochainement, cela provoquerait immanquablement des « étincelles ». La protection de l’Enfance est mise en cause par la pratique de la corrida et, selon l’intervenant « la France se rend complice d’une inversion des valeurs ». Jean-Paul RICHIER cite les témoignages de personnes traumatisées durant l’enfance par ce « spectacle » et Thierry HELY corrobore ce fait par le témoignage de Marina RUIZ-PICASSO, petite-fille du célèbre peintre qui a adressé à la FLAC un billet émouvant où elle fait état de l’aversion et de la souffrance qu’elle ressent encore aujourd’hui alors que son père l’a « initiée » à la tauromachie espagnole.

La science a abondamment démontré que la violence a des effets importants et durables sur la santé. Somatisation, augmentation du rythme cardiaque, détresse émotionnelle, traumatismes, angoisses, dépression jusqu’à impacter l’épigénétique. Les violences exercées sur les animaux sont de la même veine que les violences exercées sur l’homme. Celui qui fait preuve de cruauté envers un animal exerce, en réalité, sa cruauté sur son semblable. La corrida n’a aucune justification éthique et la science ne fait que démontrer le lien qui unit l’homme – et particulièrement l’enfant – à l’animal. Si notre nature profonde est bienveillante, la violence est acquise et non pas innée. Ainsi, nul besoin de se « purger » d’une prétendue violence accumulée de façon naturelle : en d’autres termes, la violence a des causes et peut – doit – être éliminée. Les valeurs cathartiques prêtées à la corrida ne sont qu’un mythe et « l’aficion » n’est que la manifestation d’une addiction à la violence. « L’Enfance » ne concerne pas uniquement l’enfant en tant que tel, elle est une notion qui appartient à l’Humanité et qui concerne chacun d’entre nous au plus profond de sa personne. Or, l’intérêt supérieur de l’enfant prime sur l’autorité parentale, sur la liberté des parents d’éduquer leurs enfants, ainsi que cela est consacré par des textes sur le tabac, l’alcool, ou encore la sécurité routière. Suite à ce colloque, Madame Samantha CAZEBONNE annonce déposer une proposition de loi relatif à la protection de l’Enfance et notamment pour protéger ces derniers de la cruauté exercée sur les animaux lors des corridas. Notons le soutien extrêmement important apporté par Gilles LE GENDRE, président du groupe LREM à l’Assemblée, qui est venu s’exprimer en ce sens en conclusion du colloque.

Il est de la responsabilité de la société de se prononcer de façon claire et de ne plus laisser les associations seules à lutter pour faire reculer la barbarie. En conséquence, nous restons déterminés et mobilisés avec une attention soutenue quant à la suite qui sera réservée à ce texte par les politiques.

Les mineurs et la tauromachie au coeur des débats du Colloque Protection de l’Enfance du 17/10/19

Colloque international Protection de l’Enfance à l’Assemblée nationale (Paris), organisé par Samantha Cazebonne le 17 octobre 2019.

Une table ronde sera dédiée à la question des mineurs exposés aux maltraitances animales, et en particulier à la violence de la tauromachie et des écoles taurines.

Plusieurs intervenants prendront la parole autour de ces questions, dont Roger Lahana (président de No Corrida et secrétaire fédéral de la FLAC), Jean-Paul Richier (fondateur du collectif Protégeons les enfants des corridas, Matthieu RicardNúria Querol Viñas, ainsi que, dans une autre session, Sara Oviedo, ex vice-présidente du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU à qui on doit les recommandations d’interdiction d’accès à la tauromachie pour les mineurs dans plusieurs pays dont la France.

Inscription (obligatoire) avant le 5 octobre 2019 sur http ://www.samantha-cazebonne.com/colloqueenfance

La cause anticorrida présente au cœur des Journées d’été de EELV à Toulouse !

Durant ces trois jours, notre cause éthique fut étalée au grand jour et sans concession. Un grand merci à Europe Écologie Les Verts de nous avoir permis de l’exprimer ! Et pardon d’avoir choqué, par nos descriptions de toutes ces atrocités, un certain nombre de visiteurs et d’élus venus nous rencontrer sur notre stand. Mais il faut dire la vérité !  Exemple :  nous avions eu la riche idée d’apporter l’extrémité de l’effroyable pique du picador. Il fallait voir leur expression saisie de stupeur à la découverte de cet instrument de torture. A fortiori quand nous expliquions que celle-ci pouvait pénétrer, en vrillant, jusqu’à 14 cm de profondeur dans la chair du taureau afin de l’affaiblir et de le faire souffrir le plus possible. Et comble de l’horreur, devant des enfants souvent apeurés et effrayés par tout ce bain de sang… Sans parler des pauvres chevaux de corrida, qui, eux aussi, paient un lourd tribut dans cette barbarie indigne d’un pays civilisé.

Les trois ministres en exercice assistant à des corridas furent également évoqués ainsi que le souhait de la porte-parole de LREM d’interdire l’accès des moins de 16 ans dans les arènes lors de corridas. Le formidable travail de One Voice, vidéo à l’appui, dénonçant les écoles taurines où l’on apprend à de jeunes de toreros dès l’âge de 13 ans à torturer à mort de jeunes animaux fut aussi soigneusement expliqué. Autre aspect qui intéressa certains enseignants en histoire : la proximité de la corrida avec le franquisme… Ces spécialistes ne le démentirent jamais… L’ancienne ministre, Delphine Batho, demanda à ce qu’on lui  adresse des documents sur Victor Hugo et Emile Zola, entre autres, attestant leur opposition à la corrida. Deux représentantes des associations membres de la FLAC, FLAC 66 et CCAC étaient venues nous rejoindre pendant une demi-journée. A cette occasion, elles mirent en exergue les scandaleuses subventions publiques accordées aux corridas. Un tract de No Corrida (membre de la FLAC), très pertinent, était également sur notre stand.

Nous avons eu la chance d’avoir à nos côté pendant une journée un reporter qui tournait un long documentaire sur la cause animale. Mais là, en la circonstance, il se consacra uniquement à la corrida… Avec des interviews décapants et particulièrement indignés d’un certain nombre de personnalités politiques : Damien Carême, Claude Gruffat, Jacques Boutault et Gérard Onesta.

Quant à moi, j’ai pu intervenir lors d’un atelier consacré à “L’empathie et le respect des animaux chez les enfants”. Et bien évidemment, j’ai évoqué ces enfants spectateurs ou acteurs de corridas à qui l’on apprend à martyriser légalement et de la manière la plus cruelle certains animaux dans les arènes…

Je tiens à remercier particulièrement Martial Mouqueron, adhérent EELV/Amiens, qui resta avec moi pendant ces 3 jours. Grâce à lui, qui connait parfaitement ce mouvement politique et ses visages, j’ai pu m’entretenir avec beaucoup de parlementaires de manière très constructive. D’autant que lors d’une seule journéee, nous avons pu compter jusquà 2000 personnes !

Liste des personnalités signataires à l’occasion de ces Journées de EELV (par ordre alphabétique) :

  • Delphine Batho (Députée et ancienne ministre)
  • Damien Carême (Député Européen)
  • David Cormand (Député Européen et Secrétaire national de EELV)
  • Benoît Biteau (Député écologiste au Parlement Européen. Paysan)
  • Brigitte Gothière (Directrice de L214)
  • Rosy Inaudi (Conseillère Départementale des BDR)
  • Ingrid Levavasseur (Ancienne Figure des Gilets Jaunes)
  • Eric Piolle (Maire de Grenoble)
  • Inès Rau (Mannequin/Top Model/Ecologiste)
  • Sandra Regol Porte-parole nationale de EELV)
  • Michèle Rivasi (Députée Européenne)
  • Caroline Roose (Députée Européenne)
  • Mounir Satouri (Député Européen)
  • Nicolas Thierry (Elu Régional Nouvelle-Aquitaine)
  • Marie Toussaint (Députée Européenne)
  • Claude Gruffat (Futur Député Européen après le Brexit)
  • Véronique Vinet (Conseillère Régionale Occitanie)

Nous rappelons que Yannick Jadot était déjà signataire.

Je terminerai sur une petite note d’émotion :  sur une estrade en plein air, Yannick Jadot et Allain Bougrain-Dubourg conversaient au micro face au public. A la fin, Yannick Jadot demande à Allain Bougrain-Dubourg de clore avec une anecdote. Petit flottement de la part d’Allain… Je lui souffle, Théodore Monod, toi qui l’as bien connu ! En effet, me répond-il. “Quatre jours avant son décès, j’étais dans sa chambre au bord de son lit. Il avait ses petites lèvres gercées, et son visage creusé par l’âge et ses innombrables traversées du désert. Il m’a serré une dernière fois mon poignet en me disant : il faut toujours marcher, toujours, toujours… En même temps, j’observais les yeux de Yannick Jadot. L’émotion était palpable… Nous rappelons que Théodore Monod est le président d’honneur de la FLAC.

“La corrida est le symbole cruel de l’asservissement de la nature par l’homme”. Théodore Monod.

Encore merci à EELV de nous avoir accueilli avec tant de chaleur et bienveillance. Et n’oublions jamais que cette pratique cruelle n’a jamais connu un tel déclin !

Thierry Hély
Président de la FLAC
http ://flac-anticorrida.org/

L’ex-maire de Carcassonne condamne les corridas

Jean-Claude Perez, maire de Carcassonne de 2009 à 2014 et député de l’Aude de 1997 à 2017 vient de prendre fermement position sur Facebook contre la tenue de corridas à Carcassonne, malgré son passé d’aficionado. Il appelle deux autres politiques à faire de même d’ici les prochaines municipales..

Corrida Carcassonne : Il faut régler cette question lors des prochaines élections municipales…..j ai été à titre personnel un aficionado pendant de nombreuses années, dans ma mandature de Maire, je n’ai pas financé la corrida ( même si c était un peu hypocrite)…. mais aujourd’hui je signe, et je persiste……je suis ABSOLUMENT CONTRE LES CORRiDAS ! Et je déclare que CARCASSONNE ne doit plus organiser de mise à mort ! ! ! ! J’attend Que LARRAT et RIVEL expriment une position aussi claire…..”

Jean-Claude Perez ne mâche pas ses mots. Il déclare qu’il est “absolument contre les corridas” et “que Carcassonne ne doit plus organiser de mise à mort”.

Il interpelle ensuite Tamara Rivel et Gérard Larrat et les exhorte à exprimer “une position aussi claire”.

Nous attendons leur réaction avec impatience et espoir.