La Catalogne a voté : MAJORITÉ ABSOLUE pour l’arrêt des atrocités dans les arènes

Le 28 juillet 2010 est un jour historique pour la Catalogne, mais aussi pour tous les pays dans lesquels sévissent les tauromachies espagnoles et portugaises. Le Parlement de Catalunya a approuvé, ce jour, la loi qui interdit les courses de taureaux sur le territoire de la Catalogne à partir de 2012, résultat d’une Initiative Législative Populaire (ILP) présentée par la plateforme PROU (Basta) avec le soutien de plus 180 000 signatures de citoyens catalans.

Le peuple catalan a en effet demandé à ses représentants parlementaires d’en finir avec les atrocités pratiquées dans les arènes au cours des spectacles appelés “Corridas”. Une majorité absolue s’est dégagée pour l’Abolition de ces spectacles en Catalogne. Cette Initiative Législative Populaire est aussi une véritable leçon de démocratie pour la France…

  • Pour : 68 (majorité absolue)
  • Contre : 55
  • Abstention : 9

Évènement historique de portée nationale et internationale au Parlement de catalan de Barcelone

Ce vote du Parlement va entraîner la modification de l’article 6 de la loi de protection animale, et interdire les corridas espgnoles et portugaises (spectacles mettant en scène la mort des animaux et utilisant des armes tels la pique, les banderilles et l’épée)…

Le débat a commencé avec l’intervention très remarquée d’Anna Mulà, membre de la plateforme PROU initiatrice de l’ILP.
Elle a interpelé les parlementaires pour leur dire que la société catalane du 21ème siècle devait évoluer, devait changer son comportement, devait faire preuve de plus de compassion vis à vis des animaux :

Nous avons fini notre travail et nous vous en transférons la responsabilité pour que vous puissiez décider si la Catalunya doit continuer à organiser des spectacles de mort ou si vous préférez que l’éthique, la compassion et la raison l’emportent.

C’est la seule question à laquelle devaient répondre les députés…

Sont ensuite intervenus les représentants des groupes parlementaires

  • pour la CiU (Convergence et Union – fédération des partis nationalistes Catalans – 48 députés), Josep Rull qui a déclaré soutenir l’ILP, mais son parti donnait toute liberté de vote. Résultat : 31 voix pour l’ILP, 7 contre l’ILP et 8 abstentions
  • pour le Parti socialiste Catalan (37 députés), David Pérez a déclaré qu’après avoir été contre l’ILP son parti laissait toute liberté de vote. Résultat : 31 voix contre l’ILP, 3 pour l’ILP et 3 abstentions
  • pour l’ERC (Gauche Républicaine Indépendantiste 21 députés) , Joan Puigcercós a déclaré que son parti soutenait totalement l’ILP. Résultat : 21 voix pour l’ILP
  • pour l’ICV-EUiA (Coalition Les Verts + Gauche Unie et Alternative – 12 députés), Francesc Pané a déclaré que son parti soutenait totalement l’ILP. Résultat : 12 voix pour l’ILP
  • pour le PPC (Parti Populaire – 14 députés), Rafael Luna a déclaré que son parti était totalement contre l’ILP. Résultat : 14 voix contre l’ILP
  • pour le Catalunya Som tots (3 députés), Albert Rivera a déclaré être contre toute interdiction et pour la liberté (de torturer certainement !). Résultat : 3 voix contre l’ILP

Quand les interventions des différents groupes politiques ont été terminées et que le moment du vote est arrivé, le silence s’est fait dans l’hémicile et toute l’attention des parlementaires et des auditeurs présents s’est concentrée sur le panneau d’affichage des résultats. Puis, à la vue des résultats, une énorme explosion de joie a fait suite au silence ! Les partisans de l’ILP, bien plus nombreux que les opposants se congratulaient, s’embrassaient, pleuraient de joie…

Si les plus nombreux manifestaient leur joie, une toute petite minorité de pro taurins qui assistaient au vote, dont le torérador Serafín Marín, pleuraient aussi, mais de tristesse.

Il fut étonnant d’entendre crier à l’extérieur du Parlement “Libertat ! Libertat !“. Mais de quelle liberté s’agit-il ? Simplement celle de pouvoir torturer des animaux. La liberté pour eux se résume à celle de pouvoir torturer des animaux, comme bon leur semble, comme ils l’ont toujours fait et comme leurs parents et grands parents l’ont fait avant eux ! La torture dans laquelle ils s’épanouissent et grâce à laquelle ils existent, génère chez eux un plaisir incommensurable. C’est de tout çà que va les priver cette ILP. Pour minimiser ou réduire la portée de l’évènement, ils déclarent que cette décision du Parlement catalan est une décision politique avec en toile de fond le rejet de l’Espagne par des autonomistes catalans en mal de catalanité. Bien entendu le vote de cette ILP n’est pas la fin des tracasseries, le PP a déclaré qu’il présentera un recours devant le tribunal constitutionnel… Il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils acceptent aussi facilement cet action éminemment démocratique et éthique qui remet en cause leurs privilèges. Du côté des pro-corridas français, on observe la même attitude et les mêmes arguments et déclarent à qui veut l’entendre que ce qui s’est passé en Catalogne ne peut pas avoir des conséquences sur l’activité des tauromachies espagnoles et portugaises en France….   Nous sommes bien entendu en désaccord avec cette interprétation de la répercussion en France qu’auront les évènements catalans.

A quand une Initiative Législative Populaire en France ?

Cette ILP n’est pas la première, mais la 4ème depuis 1995, ce qui donne une idée de la bonne santé de la démocratie en Catalogne. A quand une ILP en France ? Rien de comparable n’existe aujourd’hui dans le pays des Droits de l’Homme où le conservatisme s’est peu à peu installé. Rien de comparable à une ILP catalane n’est donc à attendre. Sur ce sujet, la France est en retard par rapport à d’autres pays européens, notamment de l’Espagne…

A l’issue de cet évènement sans précédent, une conférence de presse a été organisée par la plateforme PROU, à laquelle la FLAC a participé.

Deux députées courageuses se mobilisent pour mettre fin à la cruauté pratiquée dans les arènes !

Geneviève Gaillard (députée PS des deux Sèvres) et Muriel Marland-Militello (députée UMP des Alpes Maritimes) ont déposé un projet de loi interdisant les combats de coqs et la corrida en France, pratiques jugées “barbares” en ce début de XXIe siècle.
Elles se mobilisent pour mettre fin à la cruauté pratiquée dans les arènes et déposent une nouvelle proposition de loi visant à ce que la cruauté envers les animaux soit également punie, quelque soit la zone géographique et le lieu (dans une arène ou pas) où elle est pratiquée.

Conférence de presse

Muriel Marland-MilitelloPARIS (Reuters) – Deux députées de la majorité et de l’opposition annoncent le dépôt d’un projet de loi nº 2735 interdisant les combats de coqs et la corrida en France, pratiques jugées “barbares” en ce début de XXIe siècle.

Sûres d’avoir une majorité de Français derrières elles, la socialiste Geneviève Gaillard et l’UMP Muriel Marland-Militello espèrent obtenir un vote à l’Assemblée nationale pour interdire ces spectacles, “seules exceptions à la pénalisation des cruautés envers les animaux en France”. Chaque année dans le sud du pays, une centaine de corridas sont organisées, conduisant à la mise à la mort d’un millier de taureaux – dix fois moins qu’en Espagne, pays-roi de la corrida où les jeux taurins existent depuis le Moyen-âge.Des corridas sont organisées dans environ 75 villes et villages de France dont Nîmes, Arles, Béziers, Bayonne et Dax. Leurs défenseurs invoquent le poids de la tradition et les retombées économiques qui en découlent.Les combats de coq perdurent, eux, dans le Nord, où l’on construit encore des gallodromes.

“Ceux qui défendent la tauromachie sont terriblement agissants mais terriblement minoritaires”, a déclaré Muriel Marland-Militello lors d’une conférence de presse au Palais-Bourbon.”Il en va de l’honneur de notre pays, de notre Parlement”, a ajouté l’élue, pour qui “on ne peut invoquer la beauté pour permettre une barbarie physique”.

INDIGNE

La députée avait déjà déposé en 2004 un texte interdisant la corrida, qui était resté lettre morte. Le nouveau texte a obtenu le soutien d’une douzaine de députés de tous bords, dont Julien Dray (PS), Lionnel Luca (UMP) et Jean-Marc Roubaud, député UMP du Gard, département de tradition taurine.

“La tauromachie est une incongruité de notre époque”, estime Jean-Marc Roubaud. “Dans un monde déjà extrêmement violent, rajouter la violence à la violence est indigne”.

Devant la presse, élus et vétérinaires membres d’un collectif anti-corrida récemment constitué ont multiplié les arguments, dénonçant tour à tour “l’opacité financière” entourant l’organisation de ces événements, leur caractère “obsolète” et “cruel”.”L’homo sapiens est doué d’empathie. Soyons sérieux : arrêtons ces tortures”, a dit Marie-Claude Bomsel, professeur au Muséum d’histoire naturelle. Un vétérinaire espagnol était aussi présent pour témoigner du débat dans son pays à ce sujet, notamment en Catalogne, où la question est arrivée jusqu’à la tribune du Parlement début mars et pourrait faire l’objet d’un vote avant l’été. En France, la corrida fait régulièrement l’objet de débats et de manifestations – des dizaines de défenseurs des animaux nus et ensanglantés avaient par exemple manifesté en juin dernier sous la Tour Eiffel, à Paris.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

Le dernier sondage a été réalisé par l’institut de sondage Louis Harris pour la SPA au mois d’octobre 2007. Il donne les résultats suivants :  

Ensemble du territoire français

  • Pour la corrida : 18.2 % de la population
  • Contre la corrida : 72.2 % 
  • Ne se prononce pas : 9.5 % 

Région du Sud-Ouest

  • Pour la corrida : 21.6 % de la population
  •  Contre la corrida : 63.9 %
  • Ne se prononce pas : 14.4 %

Région du Sud-Est

  • Pour la corrida : 22.3 % de la population
  •  Contre la corrida : 71.8 % .
  •  Ne se prononce pas : 5.8 % 

La FLAC aux universités d’été d’Europe Écologie les 20, 21 et 22 août 2009

Des anti-corrida chez les verts

La FLAC était présente aux “Universités d’été des Verts” qui se sont déroulées à Nîmes du 20 au 22 août dernier. Nous étions au rendez-vous et en effet les seuls représentants de la protection animale, avec l’association L214, à avoir été retenus par les organisateurs pour participer à ces journées.

Mais si nous sommes des “anti corrida”, ou contre les corridas, c’est seulement parce que les corridas sont des séances de maltraitance et de torture animale et que nous sommes contre toute torture animale et pour que l’application de la loi soit égale partout sur le territoire de la république, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Une torture est une torture quelque soit le lieu géographique où elle est pratiquée. Ce qui, selon la loi, est une délinquance au Nord l’est également au Sud… Le prétexte de la torture “tradition” faisant force de loi est tout simplement une honte pour ce pays.

Bien sûr, beaucoup de contacts ont été pris durant ces 3 jours. Résultat : 32 personnalités politiques ont signé notre manifeste particulièrement ciblé sur le scandale de la présence des enfants dans les arènes les jours de corridas, et à terme bien entendu l’abolition de celles-ci. Parmi les signataires : Noël Mamère, Yves Cochet, Pierre Rabhi, José Bové, Cécile Duflot

Tous ceux que nous avons rencontré nous ont félicité de participer à cet évènement mais aussi pour les actions que nous menons au quotidien et en particulier pour notre politique de rassemblement des associations dans l’objectif de renforcer la lutte contre la maltraitance et la torture d’animaux dans les arènes.

Deux médias ont relayé la présence de la FLAC chez les Verts : La Provence et Sud Ouest.