La FLAC a demandé au candidat pressenti du PS pour la présidentielle sa position quant à l’inscription de la tauromachie au patrimoine culturel immatériel de notre pays et à cette pratique. Voici les échanges d’emails.

Le 12 septembre 2011, Thierry Hely porte-parole de la FLAC, a écrit :

Monsieur le Député,

Merci pour votre réponse.

Manifestement, nous n’avons pas été suffisamment précis dans l’exposé de notre mail.

Il n’est absolument pas question pour nous de rejeter la feria et les traditions festives en règle générale ; mais de ne pas accepter la cruauté sous toutes ses formes. A fortiori quand elle est gratuite. Si celle-ci n’était pas présente dans la corrida, les anti-corridas n’existeraient pas.

Même si vous ne vous positionnez pas vraiment sur cette pratique, nous sommes tout de même très heureux que vous restiez ouvert sur ce sujet très sensible. Dans la perspective d’un débat équitable que vous appelez de vos voeux sur la corrida, nous vous adresserons un certain nombre de documents sur ses aspects les plus révoltants, soigneusement occultés par les taurins afin ne pas choquer l’opinion publique.

Nous estimons qu’en 2011, il est impensable de supplicier à mort des animaux juste pour le plaisir. A fortiori aux frais du contribuable. Compte tenu de votre personnalité, nous sommes convaincus que cette question éthique ne vous laisse pas insensible.

Veuillez croire, Monsieur le Député, à l’assurance de toute notre considération.

Thierry Hély
Chargé de communication de la FLAC
www.flac-anticorrida.org

Le 12/09/2011 14 :41, Francois HOLLANDE DEPUTE a écrit :

Monsieur,

J’ai bien reçu votre mail du 2 août dernier par lequel vous souhaitez connaître ma position quant à l’inscription de la tauromachie au patrimoine culturel immatériel de notre pays et à cette pratique.

Attentif à votre sollicitation, je sais que le spectacle de la corrida peut heurter certaines personnes, sensibles au sort malheureux réservé aux animaux, dont la mise à mort est reléguée au rang de divertissement et de spectacle.

Néanmoins il n’est pas contestable que la tauromachie est partie intégrante de la culture méridionale au même titre que la gastronomie ou le parler local. Les férias constituent des rassemblements populaires tout à fait majeurs dans ces régions et réunissent des populations de toutes origines sociales dans une même ferveur pour la tradition taurine, vieille de près de deux siècles.

Réminiscence sanguinaire des jeux du cirque pour certains, pratique sportive festive et identitaire pour d’autres, la question de la tauromachie suscite des débats passionnels dans notre pays comme ailleurs en Europe. L’exemple portugais peut être médité. La tourada locale y garde une place tout à fait prépondérante ; néanmoins la mise à mort en public y est interdite, le spectacle présentant un visage plus familial, moins brutal. Il conviendra de trouver un compromis entre deux appréciations aujourd’hui trop antagonistes.

Après cinq années de gouvernement du Président Sarkozy, beaucoup de travaux et de réflexions doivent être menés de front. Pour la plus grande majorité de nos concitoyens, de nombreux sujets autres que la tauromachie apparaissent d’une grande priorité. Aussi, je n’ai pas été amené avec mon équipe à conduire une analyse précise et étayée à ce sujet. Devra se réunir l’ensemble des acteurs de la question taurine afin d’apaiser les tensions et les ressentiments qui demeurent entre les différents partis.

Je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

François HOLLANDE
Député de la Corrèze
Président du Conseil Général
www.depute-francoishollande.fr