Geneviève Gaillard (députée PS des deux Sèvres) et Muriel Marland-Militello (députée UMP des Alpes Maritimes) ont déposé un projet de loi interdisant les combats de coqs et la corrida en France, pratiques jugées “barbares” en ce début de XXIe siècle.
Elles se mobilisent pour mettre fin à la cruauté pratiquée dans les arènes et déposent une nouvelle proposition de loi visant à ce que la cruauté envers les animaux soit également punie, quelque soit la zone géographique et le lieu (dans une arène ou pas) où elle est pratiquée.

Conférence de presse

Muriel Marland-MilitelloPARIS (Reuters) – Deux députées de la majorité et de l’opposition annoncent le dépôt d’un projet de loi nº 2735 interdisant les combats de coqs et la corrida en France, pratiques jugées “barbares” en ce début de XXIe siècle.

Sûres d’avoir une majorité de Français derrières elles, la socialiste Geneviève Gaillard et l’UMP Muriel Marland-Militello espèrent obtenir un vote à l’Assemblée nationale pour interdire ces spectacles, “seules exceptions à la pénalisation des cruautés envers les animaux en France”. Chaque année dans le sud du pays, une centaine de corridas sont organisées, conduisant à la mise à la mort d’un millier de taureaux – dix fois moins qu’en Espagne, pays-roi de la corrida où les jeux taurins existent depuis le Moyen-âge.Des corridas sont organisées dans environ 75 villes et villages de France dont Nîmes, Arles, Béziers, Bayonne et Dax. Leurs défenseurs invoquent le poids de la tradition et les retombées économiques qui en découlent.Les combats de coq perdurent, eux, dans le Nord, où l’on construit encore des gallodromes.

“Ceux qui défendent la tauromachie sont terriblement agissants mais terriblement minoritaires”, a déclaré Muriel Marland-Militello lors d’une conférence de presse au Palais-Bourbon.”Il en va de l’honneur de notre pays, de notre Parlement”, a ajouté l’élue, pour qui “on ne peut invoquer la beauté pour permettre une barbarie physique”.

INDIGNE

La députée avait déjà déposé en 2004 un texte interdisant la corrida, qui était resté lettre morte. Le nouveau texte a obtenu le soutien d’une douzaine de députés de tous bords, dont Julien Dray (PS), Lionnel Luca (UMP) et Jean-Marc Roubaud, député UMP du Gard, département de tradition taurine.

“La tauromachie est une incongruité de notre époque”, estime Jean-Marc Roubaud. “Dans un monde déjà extrêmement violent, rajouter la violence à la violence est indigne”.

Devant la presse, élus et vétérinaires membres d’un collectif anti-corrida récemment constitué ont multiplié les arguments, dénonçant tour à tour “l’opacité financière” entourant l’organisation de ces événements, leur caractère “obsolète” et “cruel”.”L’homo sapiens est doué d’empathie. Soyons sérieux : arrêtons ces tortures”, a dit Marie-Claude Bomsel, professeur au Muséum d’histoire naturelle. Un vétérinaire espagnol était aussi présent pour témoigner du débat dans son pays à ce sujet, notamment en Catalogne, où la question est arrivée jusqu’à la tribune du Parlement début mars et pourrait faire l’objet d’un vote avant l’été. En France, la corrida fait régulièrement l’objet de débats et de manifestations – des dizaines de défenseurs des animaux nus et ensanglantés avaient par exemple manifesté en juin dernier sous la Tour Eiffel, à Paris.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

Le dernier sondage a été réalisé par l’institut de sondage Louis Harris pour la SPA au mois d’octobre 2007. Il donne les résultats suivants :  

Ensemble du territoire français

  • Pour la corrida : 18.2 % de la population
  • Contre la corrida : 72.2 % 
  • Ne se prononce pas : 9.5 % 

Région du Sud-Ouest

  • Pour la corrida : 21.6 % de la population
  •  Contre la corrida : 63.9 %
  • Ne se prononce pas : 14.4 %

Région du Sud-Est

  • Pour la corrida : 22.3 % de la population
  •  Contre la corrida : 71.8 % .
  •  Ne se prononce pas : 5.8 %