L’amour et le respect du taureau… Peut-être l’argument le plus insupportable des taurins !

A l’heure où le plus médiatique organisateur de corridas français, Bernard Dombs, alias, Simon Casas, obtient la direction des arènes de Madrid, cette photo illustre à merveille  l’amour et le respect qu’il porte à ce splendide animal… On peut le voir dans le callejon, hilare, en contemplant un pauvre taureau agonisant. Idem pour le torero français en collants roses, Juan Bautista. Drôle d’amour et curieux respect ? Afin de dénoncer ce cynisme insupportable auprès des profanes susceptibles de se laisser influencer par le discours fallacieux des aficionados, il faut absolument que cette photo édifiante circule le plus possible !

Merci à l’avance.

Corridas de Béziers : la débandade continue !

Comme la loi le lui impose, Robert Margé, Président de la société du Plateau de Valras, organisatrice des séances de torture biterroises, a récemment déposé les comptes annuels de cette dernière au titre de l’année 2015. Dépôt révélant de nouvelles informations intéressantes, tant au niveau de l’activité que de sa tradition de fraude à la TVA.

Tout d’abord, il est intéressant de relever que le premier dépôt de comptes réalisé par la société fut retoqué par le greffe du tribunal de commerce dont elle dépend, au motif que ce dépôt était incomplet. En effet, le rapport annuel du commissaire aux comptes, qui doit légalement en faire partie, avait été zappé. Oubli involontaire ou tentative de dissimulation des informations qu’il contient ? Nous y reviendrons un peu plus bas.

La bonne nouvelle que nous pouvons tirer de la lecture de ces comptes est que la corrida continue d’attirer de moins en moins de monde dans les arènes biterroises. En effet, après une baisse de chiffre d’affaires de 8 % constatée en 2014, c’est une nouvelle diminution de 12 % qui apparaît en 2015. Et ce n’est apparemment pas l’année 2016 qui va permettre d’inverser la tendance, bien au contraire, Robert Margé lui-même avouant une fréquentation des arènes à nouveau amputée de 25 %.

Une tendance au déclin qui se confirme donc de plus en plus mais qui n’empêche aucunement le dirigeant de la société de voir sa rémunération suivre exactement le chemin inverse : s’étant déjà octroyé une augmentation de 13 % en 2014, Robert Margé a vu celle-ci de nouveau bondir de 27 % en 2015, pour s’établir à 89 000 € ! La priorité du Président de la société biterroise serait-elle donc son enrichissement personnel et non la survie de son entreprise ?

Ce comportement kamikaze est d’autant plus étrange que, suite au résultat catastrophique de l’année 2014 (une perte de 346 000 €), la société avait besoin d’une bonne rentrée de fraîche si elle ne voulait pas disparaître à très court terme. Cette bulle d’oxygène financière est apparue sous la forme d’une augmentation de capital de 80 000 €, assurée par l’un des actionnaires historiques : la SARL Groupe M. Une autre société au sein de laquelle on retrouve un certain… Margé Robert. C’est ce qui s’appelle déshabiller Paul pour habiller Jacques.

Mais revenons à l’année 2015 : la situation pour cet exercice paraît, à première vue, saine puisque d’une part la société affiche un bénéfice de 32 969 €, et d’autre part on apprend que, pour la première fois depuis 2010, elle ne s’est pas livrée à de la fraude sur la TVA.

En effet, de 2011 à 2014, Robert Margé s’estimait en droit d’appliquer le taux réduit de TVA à la place du taux normal, ce en raison essentiellement de l’inscription de la corrida, en avril 2011, au patrimoine culturel immatériel de la France, par une commission occulte du ministère de la Culture. Bien que cette inscription ait été abrogée par la Cour administrative d’appel de Paris en juin 2015 (décision confirmée de manière définitive par le Conseil d’État en juillet 2016), les services de Bercy ont depuis le début de cette affaire conservé la même position : les spectacles de corrida relèvent du taux normal de TVA. C’est ce qui avait valu à la société biterroise plusieurs notifications de redressement, pour un total de 643 000 €.

La SAS du Plateau de Valras semble donc avoir respecté en 2015 le cadre fiscal auquel elle est soumise. C’est en tout cas ce que laisse entendre le rapport du commissaire aux comptes qui ne mentionne pas de récidive de fraude à la TVA.

En revanche, ce même rapport rappelle la réserve maintenue sur l’exercice précédent puisqu’à l’époque, bien que contrôlé et redressé au titre des exercices 2012 et 2013, Robert Margé avait continué, comme si de rien n’était, sa pratique de fraude à la TVA. Montant de la somme non reversée au fisc pour 2014 : 204 000 €.

À l’image des exercices précédents, cet argent revenant au Trésor public, donc à l’État, donc à l’ensemble des citoyens de ce pays, devra forcément être tôt ou tard reversé. Cette régularisation à venir aurait dû, selon les normes comptables en vigueur, faire l’objet d’une provision, ce qui n’a pas été fait.

Traduction pour les non-initiés : le résultat 2015 aurait dû être moins élevé de 204 000 €, c’est-à-dire que le résultat réel de la société n’est pas un bénéfice de 33 000 € mais bien une nouvelle perte de 171 000 €.

Lorsque ce énième redressement interviendra, le risque de faillite se présentera de nouveau, cette fois-ci beaucoup plus élevé que lors des redressements précédents.

Ce qui, avouons-le, ne serait pas pour nous déplaire. Nous pouvons cependant nous poser les questions de savoir à quel moment interviendra ce redressement, et surtout si les organisateurs de corridas sont des personnes privilégiées face à l’impôt. En effet, alors que tout citoyen ou société lambda sont très vite rappelés à l’ordre par le fisc lorsqu’ils n’ont pas honoré l’une de leurs échéances, l’administration fiscale fait preuve d’une lenteur exemplaire pour aller rechercher, dans les caisses des gestionnaires de sévices graves et actes de cruauté érigés en spectacle, l’argent qui lui revient.

En effet, les 240 000 € issus du redressement opéré par le fisc en début d’année 2012 et relatifs à l’exercice 2011 n’ont été réglés par Margé… qu’en octobre 2014, sur ordonnance du tribunal administratif de Montpellier.

Quid à ce jour des 403 000 € redressés en 2014, au titre des exercices 2012 et 2013 ? Au vu de la dette fiscale et sociale pharaonique que présente le bilan 2015 (667 103 €), il y a de très grandes chances que pas un seul euro n’ait été déboursé.

Quant à la rétention de 204 000 € réalisée en 2014, le fisc ne s’en est même pas encore soucié : prévenue dès début août 2015 de cette nouvelle fraude à la TVA, la Direction régionale des finances publiques dont dépend la société de Robert Margé nous indiquait fin juin 2016 qu’un examen attentif du dossier allait être mené.

Il est donc urgent de prendre son temps. Cela pourrait prêter à sourire, si ce n’est que cette lenteur administrative, volontaire ou non, est synonyme de la poursuite d’actes de barbarie envers des êtres sensibles.

Les avocats de la FLAC ne manqueront pas de demander à l’administration fiscale pourquoi, en temps de crise économique et budgétaire, elle ne semble pas plus intéressée que cela d’aller rechercher ces centaines de milliers d’euros qui servent ainsi de fonds de roulement à la torture des arènes biterroises.

David Joly
Vice-président de la CVN et membre de la FLAC

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La corrida est radiée définitivement du Patrimoine Culturel Immatériel !

Pour le monde de la corrida, le coup est rude…

Depuis 2011, ce monde brutal et cruel si “particulier” où le mot “compassion” n’a guère de sens dans les arènes, clamait partout haut et fort que la corrida était inscrite au Patrimoine Culturel Immatériel de la France. Ce temps est maintenant définitivement révolu… Et encore moins l’espoir de voir un jour cette dernière inscrite à l’UNESCO… Après l’ONU qui vient de demander officiellement cette année à la France d’éloigner les enfants de ce spectacle sanguinaire où la violence n’est pas virtuelle mais bien réelle, cela commence à faire beaucoup…

Conclusion : la torture animale est extraite de notre Patrimoine culturel !

Ce formidable résultat, nous le devons au CRAC Europe (association membre de la FLAC) et à l’association Droit des animaux. Au nom de l’éthique, BRAVO à eux !

Ci-dessous, un article détaillé revient sur cette magnifique victoire :

Le 1er juin 2015, après une bataille judiciaire de plus de quatre ans menée par les associations CRAC Europe et Droits des Animaux, la Cour administrative d’appel de Paris rendait une décision très attendue, tant par les opposants à la tauromachie qu’à ses soutiens : « La décision d’inscription de la corrida à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France doit être regardée comme ayant été abrogée ».

Cette inscription remontait à avril 2011. Elle avait été réalisée par une commission du ministère de la Culture, sous la houlette de Philippe Bélaval, aficionado convaincu, à l’époque directeur général des Patrimoines et surtout, membre fondateur de l’ONCT (Observatoire national des cultures taurines).

Or, cette initiative dépassait largement le fait de donner un vernis d’honorabilité aux corridas, décrites dans le Code pénal comme étant un délit relevant de sévices graves et actes de cruauté sur des animaux, jouissant d’une immunité de poursuites dans douze départements du sud du pays pour cause de « tradition locale ininterrompue », ce qui permet l’organisation en toute impunité de plus d’une centaine de corridas avec mises à mort chaque année. Le prétexte de l’inscription, en effet, a été largement utilisé par les organisateurs de ces divertissements sanglants pour tenter de justifier qu’ils relevaient de la sphère culturelle et bénéficiaient donc d’une TVA réduite et non à taux plein, un argument systématiquement rejeté par Bercy. Les malversations fiscales ne s’en sont pas moins multipliées, permettant de rendre les bilans comptables positifs alors qu’ils étaient en fait largement déficitaires. Les redressements fiscaux s’en sont suivis, mais avec un décalage de plusieurs années, ce qui permet aux organisateurs de rester à ce jour à flots, jusqu’à ce qu’ils soient totalement rattrapés. A titre d’exemple, Simon Casas, grand maître des corridas nîmoises, se retrouvera avec un déficit de 2 millions d’euros une fois que le fisc aura récupéré tout ce qui lui est dû.

Sous la pression des associations anti-corrida dès l’annonce de l’inscription le 22 avril 2011, toute mention de l’inscription disparaissait du site du ministère le mois suivant et n’a jamais réapparu depuis. Il s’agit là du point fondamental sur lequel s’était appuyé le rapporteur public en appel, qui précisait : « Quels que soient les motifs, soit disant techniques, qui sont invoqués pour justifier cette absence, il y a lieu de considérer que la corrida n’a pas, depuis son retrait ou son abrogation, été réinscrite sur la liste du patrimoine immatériel français. Si le ministre souhaite que cela soit le cas, qu’il le fasse clairement savoir et qu’il en assume les conséquences. »

Cet argument avait été entendu par le tribunal, qui concluait : « La décision d’inscription de la corrida à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France doit être regardée comme ayant été abrogée ». Suite à quoi l’ONCT et l’Union des villes taurines de France (UVTF) se sont pourvus en cassation au Conseil d’État, ce qui était leur droit, sans être pour autant suspensif. L’audience s’est tenue le 6 juillet et la décision a été rendue publique le 27 juillet.

Sans surprise, le recours de l’ONCT et de l’UVTF a été rejeté, confirmant ainsi de façon claire et indiscutable la radiation de la corrida du patrimoine culturel de la France. Les arguments retenus par le juge sont ceux mis en avant par le rapporteur qui a sèchement retoqué le fait qu’un tiers prenne appui sur une décision de justice ne le concernant pas, car si elle était admise, cela constituerait « un risque redoutable d’insécurité juridique ». De fait, la décision de la Cour administrative d’appel avait été de débouter le CRAC Europe et Droits des Animaux de leur demande d’annuler l’inscription de la corrida au patrimoine, pour la simple raison que cette inscription s’est révélée caduque. Personne d’autre que ces deux dernières associations n’avait donc un intérêt à se pourvoir en cassation et certainement pas les organisations pro-corrida – qui sont également condamnées à verser 3000 euros au CRAC Europe et à Droits des Animaux. Une subtilité qui a échappé à l’ONCT et l’UVTF, ce qui leur a valu un nouveau revers et confirme la victoire historique du mouvement anticorrida français, en attendant la prochaine que 73 % des Français espèrent : l’abolition définitive de la corrida en France.

Roger Lahana

Réussite à Mont-de-Marsan ! Avec un symbole de compassion…

Pour la première fois, le 23 juillet 2016 à Mont-de-Marsan, bastion tauromachique particulièrement féroce, une manifestation anticorrida de grande ampleur, organisée par le CRAC Europe (association membre de la FLAC), se déroula et généra une couverture médiatique exceptionnelle !

Merci à Rama YADE, membre du comité d’honneur de la FLAC, d’avoir été présente parmi nous pour des raisons éthiques. Jean-Marc GOVERNATORI, sur place à nos côtés, homme politique anticorrida de longue date, contribua beaucoup à cette présence. Grâce à elle, l’impact fut décuplé. De la part d’une personnalité politique de grande notoriété, c’était complètement inédit en France !

Furieuses, la municipalité de Mont-de-Marsan et les autorités landaises mirent tout en oeuvre pour empêcher ou limiter notre présence. Voir le compte-rendu sur le site du CRAC Europe (également reproduit ci-dessous).

Lors de ce rassemblement pacifique, des messages puissants écrits pour l’occasion par des personnalités, furent lus à haute voix devant les médias et les militants.

A cette occasion, la maire de Mont-de-Marsan, Geneviève DARRIEUSSECQ, se couvrit de ridicule en laissant publier une vidéo outrageante et vulgaire à l’égard de Rama YADE. Quelle élégance et quelle finesse…

Cette même élégance s’était déjà vérifiée en 2014 lors d’une exposition de peinture tauromachique à Mont-de-Marsan. Les féministes apprécieront…

A Mont-de-Marsan, manifestement, on ne touche pas à “Sa Majesté” la corrida.

Désolé, mais ce n’est pas notre avis…

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Mont-de-Marsan, tous unis contre la barbarie des arènes

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Mont-de-Marsan, l’une des pires villes de sang du sud de la France

Alors que les arènes de la plupart des communes torturomachiques voient leur fréquentation s’effondrer, à Mont-de-Marsan, ce sont encore plusieurs milliers d’aficionados qui continuent à venir se gaver de l’agonie d’une centaine de taureaux et veaux durant les quatre jours des fêtes de la Madeleine.

Il faut, au passage, relever une fois encore que les férias n’ont pas besoin des corridas pour être des succès économiques, contrairement à ce que répètent les blogs taurins comme pour s’en convaincre : samedi, il y avait selon la police 120 000 fêtards dans les rues du centre-ville pour 7 000 dans l’arène. Autrement dit, 95 % de la foule venue à Mont-de-Marsan ne montrait aucun intérêt pour les corridas qui s’y tenaient.

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La grande manifestation unitaire anticorrida organisée à l’appel du CRAC Europe avec une vingtaine de partenaires associatifs de toute taille et de plusieurs nationalités a été, de très loin, la plus grosse jamais observée dans cette ville dont la maire est présidente de l’union des Villes Taurines de France. Alors que rendez-vous était donné aux manifestants à partir de 15 h, nous étions déjà 600 vers 14 h, 800 à 15 h et plus de 1000 quand le cortège s’est mis en marche à 16 h 30. Certains journalistes approximatifs se sont contentés de donner le chiffre le plus bas, cela ne nous surprend pas.

Une mobilisation sans précédent dans cette ville

Le simple fait qu’une telle mobilisation ait eu lieu est un succès à part entière. Rappelons que le pays était (est toujours) en état d’urgence, aggravé par l’horrible attentat de Nice survenu quelques jours auparavant. Le préfet a utilisé ce prétexte pour nous imposer un parcours réduit et un horaire écourté. Il lui aurait été difficile de prononcer une interdiction pure et simple alors qu’il venait d’autoriser le maintien des fêtes au centre-ville avec cent fois plus de personnes largement alcoolisées et libres de tout mouvement le même jour.

En tant qu’organisateurs, nous avons bien entendu refusé ces restrictions et les avons contestées devant le tribunal administratif de Pau. Le juge – qui se présente comme « un enfant du pays attaché aux traditions », ce qui en dit long – a tranché en faveur du préfet la veille de la manifestation. Nous n’allions pas baisser les bras pour autant, bien au contraire.

Le préfet impose aux chauffeurs de violer la loi et de mettre en danger leurs passagers

Dès 14 h, premier incident avec le responsable de la police : il nous a fait savoir que puisque la manifestation serait dissoute à 20 h, les bus devraient repartir à cette heure-là. Or, la loi impose aux chauffeurs, pour des raisons de sécurité évidente, un repos consécutif de 9 heures, ce qui voulait dire un départ au plus tôt à 23 h ou minuit. Ce point avait été mis en avant par Roger Lahana lors des négociations à la préfecture dès le 11 juillet lorsqu’il lui avait été dit que le préfet exigerait un arrêt à 20 h. Ce jour-là, il avait eu en réponse un assentiment sur le fait que les manifestants pourraient attendre sur place leurs bus jusqu’à l’heure légale. Et là, il n’en était plus question.

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Pour violer la loi, le préfet avait prévu de réquisitionner les chauffeurs, leur ordonnant de quitter la ville avec leurs passagers dès 20 h et de s’arrêter quelques kilomètres plus loin sous escorte policière pour finir de prendre leur repos.

Ce procédé scandaleux – puisqu’il prend le risque de mettre en danger la vie des passagers des bus en raison du repos insuffisant des chauffeurs – n’est malheureusement pas une nouveauté : il a été mis en oeuvre exactement de la même façon il y a quelques années à Gannat lors d’une manifestation contre le laboratoire Harlan qui élève des chiens destinés aux horreurs des essais pharmaceutiques. Les passagers du bus à destination de Lille avaient été évacués précocement de cette façon-là grâce à des réquisitions identiques à celles mises en place par le préfet de Mont-de-Marsan.

Le soutien de Rama Yade et de nombreux partenaires de plusieurs pays

Vers 14 h 30, Rama Yade a rejoint les manifestants déjà arrivés sur le parking qui nous servait de point de rendez-vous. Elle a été accueillie par une ovation et a semblé nettement touchée par notre enthousiasme à la voir parmi nous. Malgré les violentes attaques qu’elle a subies de la part de porte-voix de l’aficion, elle n’a pas reculé.

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Roger Lahana, vice-président du CRAC Europe et secrétaire de la FLAC, a pris la parole pour rendre hommage à Jean-Pierre Garrigues et expliquer les raisons de son absence, puis expliquer le déroulement prévu de la journée : point fixe jusque vers 16 h 30 pour différentes prises de paroles et un happening, puis mise en place d’un cortège pour remonter l’avenue du Houga jusqu’au barrage installé par la police. Il a rappelé le contexte dans lequel nous nous trouvions : quelques jours auparavant, une soirée réunissait un certain nombre de notables montois, dont la maire et le préfet ; l’un des notables a évoqué l’attentat de Nice et a déclaré qu’il s’agissait là « d’un premier pas dans l’intolérance », ajoutant que le prochain serait de « vouloir interdire la corrida ». Pour ce monsieur, nous sommes donc assimilés à des terroristes, à des criminels. Pour ce monsieur, certes 84 morts c’est horrible, mais ce n’est qu’un « premier pas » par rapport à l’interdiction de la tauromachie qui serait, selon lui, une bien plus grave catastrophe. Absolument abject et indécent. Roger a ensuite fait observer une minute de silence en mémoire des victimes de Nice.

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Puis, la parole a été donnée à Rama Yade. Son discours, entièrement consacré à la cause animale sans la moindre allusion à son agenda politique, a été chaleureusement acclamé. Nous la remercions profondément pour sa sincérité et son engagement à nos côtés. Pendant toute la durée de sa présence, elle s’est, de plus, montrée d’une disponibilité totale, parlant volontiers en toute simplicité avec quiconque l’abordait.

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Différents intervenants se sont relayés, le micro étant proposé à tout partenaire qui souhaitait s’exprimer. Didier Bonnet a lu un message de soutien de Jean-Pierre Garrigues. Thierry Hély (président de la FLAC, très actif dans la co-organisation de cette manifestation) a lu les soutiens de personnalités telles que Nicolas Hulot et Yves Paccalet. Gérard Charollois (CVN) a prononcé un discours vibrant.

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Walter Caporale (Animalisti Italiani) a dit à quel point il était important pour nos voisins italiens d’être présents avec nous. Il en a été de même pour Marius Kolff, président de CAS International et membre du bureau du Réseau International Antitauromachie (RIA), dont le CRAC Europe fait partie depuis 2007. Ont également parlé Alain Perret (Les Exclus Sauvages), Jean-Marc Governatori (AEI) à qui nous devons la venue de Rama Yade, Sacha Doligé (Rassemblement éco-citoyen du Gers), Carole Saldain (EHBAC) et Catherine Désert, cette dernière sur la question des liens entre corrida et église catholique, en opposition frontale avec les préceptes de base de cette religion. Rita Silva (Animal, Portugal) a ajouté ses propres mots de soutien plus tard dans l’après-midi, étant arrivée tardivement en raison de barrages policiers.

Un happening émouvant

Le happening s’est alors mis en place : un grand nombre de manifestants se sont assis sur la pelouse qui jouxtait le parking, tenant devant leur visage la photo d’un demi-visage de taureau. Cette mise en scène a été initialement utilisée à Valencia par l’association espagnole Anima Naturalis (membre du RIA), qui nous a transmis le visuel original et que nous remercions.

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L’effet était saisissant, très émouvant. De nombreux photographes professionnels ou amateurs ont immortalisé ce moment spectaculaire.

Un parcours raccourci abusivement, des violences policières scandaleuses

Le cortège s’est formé et s’est avancé sur l’avenue du Houga. Lorsqu’il a été complètement déployé, un comptage précis a été réalisé par deux déléguées du CRAC Europe, ce qui nous a permis d’annoncer avec certitude le millier de manifestants mentionné plus haut.

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Nous avons profité du trajet pour rappeler que la corrida est un délit et que nous étions donc là pour simplement demander que la même loi réprimant les sévices graves sur animaux s’applique à tous les Français. Nous avons aussi expliqué l’attitude du préfet, du juge et des autorités en général.

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Une fois arrêtés au niveau du barriérage dressé par la police, nous avons fait hurler les sirènes et surtout nos voix pour dire non à la torture et à la barbarie. Un incident qui aurait dû être mineur a provoqué l’unique recul (temporaire) des manifestants : deux militants ayant un peu trop secoué une barrière aux yeux du responsable de la police, des jets de lacrymos ont gazé tout le monde sans distinction, y compris des enfants et des personnes âgées, le tout sans sommation. Une réaction disproportionnée, puisqu’il aurait suffi aux forces de l’ordre d’appréhender uniquement les deux militants pour leur demander d’arrêter, au lieu de faire subir les lacrymos à l’ensemble des personnes présentes.

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Nous sommes très vite revenus au plus près des barrières, encore plus motivés à ne pas céder à cette intimidation grotesque – largement prévisible après tout ce que les autorités avaient fait avant la manif pour faire monter la pression au lieu d’apaiser la situation.

Parole libre aux militants

Le rappeur Res Turner, très engagé de longue date dans la cause anticorrida, a galvanisé les militants en leur faisant scander « Ouvrons les consciences, stoppons la corrida ».

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Le micro a ensuite circulé librement parmi les manifestants, permettant à quiconque le souhaitait de s’exprimer. Certaines interventions ont été particulièrement fortes et émouvantes. Citons en particulier celle d’une Niçoise rescapée de justesse du massacre du 14 juillet qui a apostrophé les policiers en leur disant qu’à Nice, elle n’en avait vu aucun que le camion conduit par un fou a tué ses 84 victimes, alors qu’ils étaient là en force, face à nous qui étions pacifiques et ne présentant aucun danger pour la vie de personne. Une autre leur a demandé pourquoi ils étaient en tenue de combat, casqués, alors que nous n’avions que des t-shirts et des savates – ils ont fini par retirer leur casque, visiblement piteux.

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Une minute de silence a été demandée pour les taureaux en train d’agoniser. Tout le monde s’est assis par terre pour se recueillir.

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Une dame âgée montoise a ensuite pris le micro à son tour. Elle nous a expliqué que tout le monde à Mont-de-Marsan n’était heureusement pas procorrida, à commencer par elle qui s’y est opposée toute sa vie. Elle a été longuement applaudie.

Dernières pressions injustifiées et dangereuses de la police

Il était 19 h 30 et il a été proposé aux militants de revenir vers le parking de départ puisque la manifestation devait être dissoute à 20 h. Lorsque les bus ont commencé à se présenter, les militants n’étaient absolument pas décidés à jouer le jeu pourri imposé par la préfecture au mépris de la loi et surtout de leur sécurité. Ce n’est que vers 21 h que la plupart des bus ont fini par partir, les manifestants acceptant finalement de monter à bord, sous la menace d’être arrêtés et réprimés par des amendes pour cause de « rassemblement illégal ».

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Notre avocate, Maître Thouy, qui a à son actif la relaxe de dizaines de militants anticorrida abusivement poursuivis et qui était sur place avec nous pour nous aider à négocier, n’a pas réussi à avoir gain de cause : à bout d’argument, le commissaire nous a clairement dit que puisqu’il y avait état d’urgence, il pouvait imposer ce qu’il voulait. L’arbitraire et la loi du plus fort, encore et toujours, au mépris total de l’état de droit.

Une détermination contre la barbarie encore plus forte face à l’arbitraire

Globalement, l’immense majorité des manifestants a, malgré tout, vu un succès dans cette manifestation. Un millier d’anti-corrida à Mont-de-Marsan, ça ne s’était tout simplement jamais produit et le fait d’avoir bravé toutes les intimidations et tous les obstacles dressés par les autorités n’ont fait que renforcer la volonté des militants d’en finir le plus vite possible avec la barbarie tauromachique. A toutes et à tous, merci pour votre courage et votre détermination.

Abolition !

Roger Lahana

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Messages de soutien : http ://www.anticorrida.com/actu/mont-de-marsan-messages-de-soutien/
Texte et photos : Roger Lahana

 REVUE DE PRESSE

600 à 800 manifestants anti-corrida à Mont-de-Marsan (Reuters / Boursier.com)

Les anticorridas manifestent à Mont-de-Marsan (Le Parisien)

Mont-de-Marsan : 500 manifestants anticorrida, avec Rama Yade mais sans Renaud (Sud-Ouest)

Fêtes de Mont-de-Marsan : Rama Yade manifeste avec les anti-corridas (BFM TV)

« Les corridas sont menacées » (Sud-Ouest)

Mont-de-Marsan. Rama Yade défile aux côtés des anti-corridas (Ouest France)

600 à 800 manifestants anti-corrida à Mont-de-Marsan (L’Obs)

Les anticorridas avec Rama Yade manifestent aux fêtes de Mont-de-Marsan (Libération)

Fêtes de la Madeleine, les manifestants interdits d’approcher les arènes (France 3 Landes)

Mont-de-Marsan : au moins 800 manifestants anticorrida soutenus par Rama Yade (France Bleu Gascogne)

Fêtes de la Madeleine : les anticorridas autorisés à manifester de 15 à 20 heures (Sud-Ouest)

Rama Yade manifeste avec les anti-corrida aux Fêtes de Mont-de-Marsan (Midi Libre)

Mont-de-Marsan : les anti-corrida défilent avec Rama Yade (Radio VL)

The anti-bullfighting with Rama Yade, to manifest Festival Mont-de-Marsan (Archyxx)

“Nous devons faire un marathon à la vitesse d’un sprint” (Mediabask)

Fêtes de Mont-de-Marsan : Rama Yade manifeste avec les anti-corridas (20 Minutes)

Anticorrida : succès de la manifestation à Mont-de-Marsan (Paris-Match)

Vidéo 9’00 ». Les Anti-corrida gazés à Mont-de-Marsan (Locale TV)

Should you really go to the Bayonne Festival ? (The Local)

Les articles parus avant le jour de la manifestation peuvent être retrouvés ici (colonne de droite) :

Grande manifestation de Mont-de-Marsan

Tous avec RENAUD et Rama YADE à Mont-de-Marsan !

Pour la première fois, deux personnalités de premier plan seront présentes à une grande manifestation anticorrida unitaire le 23 juillet à Mont-de-Marsan !  Voir sur le site du CRAC Europe. Vous découvrirez également leur message très fort !

Il s’agit du chanteur RENAUD et de l’ancienne ministre Rama YADE.

Tous deux sont membres du comité d’honneur de la FLAC.

Nous comptons sur vous pour être le plus nombreux possible à Mont-de-Marsan, haut lieu de la torture animale dans les arènes, afin de soutenir Rama YADE et RENAUD qui, une fois de plus, afficheront courageusement leurs convictions sur ce sujet éthique.

Un grand merci à eux !