Deux grandes figures du féminisme rejoignent la FLAC

Quand la lutte contre les violences faites aux femmes rejoint le combat contre la cruauté des corridas.

Fadila MEHAL, Présidente des “Marianne de la diversité” et Olivia CATTAN, Présidente de “Paroles de femmes”, intègrent notre Comité d’Honneur.

La FLAC les a rencontrées au cours de la soirée « Appel à la résistance » qu’elles ont organisée le 6 mars 2012. Ces deux femmes exceptionnelles sont ambassadrices en France de la lutte pour l’égalité hommes / femmes. Il n’a pas fallu longtemps pour les convaincre de rejoindre notre combat contre les violences des arènes. En matière de barbarie, tout est lié, et nous ne cessons d’affirmer que les souffrances ne sont pas opposables mais s’additionnent.

A ceux qui font une classification dans la lutte contre les violences, nous proposons de relire notre argumentaire, notamment l’argument N°1.

Fadila Mehal et Olivia Cattan l’ont bien compris : il n’est pas question de classifier les différentes cruautés dont l’homme est capable. Il est facile de se réfugier derrière une comparaison des exactions quand on ne fait rien. C’est l’argument type de ceux qui n’agissent pas.

L’horreur ne doit pas être comparée, mais combattue, et chaque action allant dans le sens de son éradication doit être encouragée, que ce soit envers les femmes, les enfants, les handicapés, les plus pauvres ou les plus noirs, les plus ceci ou les plus cela…  ou les animaux. A chaque fois, ce sont les plus faibles qui font les frais de ces stratégies de domination.

C’est la philosophie qui nous anime à la FLAC depuis 1993.

Deux femmes qui comptent dans la lutte pour la justice et l’égalité, que nous sommes fières et fiers à la FLAC d’avoir à nos côtés.

Mesdames, merci pour votre soutien et bravo pour vos actions.

 

La FLAC travaille avec tous les acteurs de la lutte contre la violence tauromachique. Si vous aussi vous pensez qu’il y a de la place pour tout le monde dans ce combat, aidez-nous ou  rejoignez-nous. Nous avons besoin de vous.

 

 

 

Un scandale supplémentaire : ils ont osé falsifier un collectif de psychiatres.

La FLAC met à jour un nouveau scandale du milieu tauromachique.

L’ONCT, à cours d’arguments, n’hésite pas à utiliser le nom de psychiatres à leur insu.

 

Ce petit groupe de lobbyistes taurins  n’en est pas à sa première manipulation. Déjà en 2010, le même « observatoire  national des cultures taurines » -qui n’a rien de national- avait inventé une liste d’élus soi-disant favorables à la corrida, dont certains étaient morts ou totalement opposés à cette pratique cruelle. (lire l’article « Ils font même parler les morts »)

Aujourd’hui leurs membres récidivent de manière plus grave, puisqu’ils s’en prennent directement à l’impact de ces spectacles sur le développement de nos enfants.

Nous connaissons la position quasi-unanime du milieu psychiatrique pour dénoncer l’aspect traumatisant dû à la cruauté et à la violence de la corrida. Les prises de position de nombreux psychiatres et spécialistes de l’enfance, psychophysiologistes mondialement reconnus comme le Professeur Hubert Montagner ou le collectif de psychiatres opposés à la tauromachie, sont pourtant très claires.

C’est cette évidence que l’ONCT refuse d’accepter. Et pour se défendre, comme il n’a aucun soutien chez les spécialistes reconnus en pédopsychiatrie, ce groupe peu scrupuleux s’est tout simplement inventé des partisans. L’ONCT, avec la complicité du Docteur Joël Pon de Toulouse, a établi une liste de 141 psychiatres du Sud de la France – notamment dans la région toulousaine- et décrété que tous soutenaient le « rôle éminemment formateur auprès des enfants » attribué à la corrida (sic).

Malheureusement pour lui, la FLAC a enquêté… et a découvert le pot aux roses.

Après avoir contacté l’ensemble de ces psychiatres, il s’avère que :

  • la liste contient 141 noms, et non pas 150,
  • 2 psychiatres n’existent pas (MM. Gaussaresse et Ranoux),
  • sur 91 réponses reçues,  51 médecins cités n’ont pas signé ce texte. Ils y sont soit totalement opposés (à 54 %) ou ne souhaitent pas se prononcer en faveur de ce texte (11 %),
  • 11 psychiatres (12 %) sont défavorables au procédé utilisé par l’ONCT sans contester le texte,
  • sur la liste des 141, seuls 20 psychiatres (soit 21 % des réponses) confirment les propos de Joël PON (généralement ce sont ses amis personnels),

79 % des 91 médecins interrogés ne cautionnent donc pas ce texte tel qu’il est présenté.

Cette attitude prouve un mépris absolu de la déontologie du corps médical : l’ordre des médecins sera interpelé, l’utilisation abusive du nom de ces spécialistes va donner lieu à un recours auprès de l’ordre national.

>> Lire le communiqué de l’ONCT et découvrir la liste falsifiée

>> Lire le texte indigné et très fort du Professeur Hubert Montagner à propos du communiqué de l’ONCT

C’est toujours ce même ONCT qui a permis l’inscription de la corrida à l’inventaire du Patrimoine Immatériel Culturel de la France. C’est dire si cette inscription a été faite sérieusement…

Méfaits de la corrida sur les enfants : le Pr Montagner hausse le ton.

De plus en plus isolés sont ceux qui persistent à nier que la corrida est un spectacle cruel et violent.

Il est maintenant largement admis -particulièrement dans le milieu psychiatrique- que ce spectacle, en plus de sa cruauté envers les animaux, est générateur de traumatismes importants chez l’enfant.

Seuls quelques psychiatres -aficionados- préfèrent protéger leur coupable distraction au détriment de leur crédibilité, de leurs engagements moraux et du bon développement des enfants. Les échanges de courriels ci-dessous, que la FLAC est autorisée à publier par le Pr Montagner, parlent d’eux-mêmes.

Voyez de quel côté est la raison et l’intelligence, et de quel coté se situe la sauvegarde d’intérêts personnels au détriment de la protection de nos enfants.

 

COURRIEL à Monsieur Mocrane ABBAR, chef de service au CHU de NIMES et Monsieur Philippe COURTET, chef de service au CHU Lapeyronie de MONTPELLIER

Monsieur, cher collègue,

ayant appris que votre nom figure sur la liste des pédopsychiatres et psychiatres qui auraient signé le communiqué du 11 février 2012 de l’ONCT en faveur de la corrida, je vous envoie en pièce jointe ma réponse à ce communiqué.
Il n’y a pas de doute que la très grande majorité des enfants soit affectée par la souffrance animale comme l’attestent les études et les témoignages sur les perturbations des comportements, émotions, affects et perturbations du rythme veille-sommeil chez ceux qui ont vécu la souffrances d’animaux malades, stressés ou blessés, mais aussi leur mort (les paroles et les écrits des parents sont particulièrement émouvants, surtout quand ils doivent aider leur enfant à faire “son” deuil, même si l’animal n’était pas le “sien”). Je ne comprends donc pas l’engagement de quelques psychiatres ou pédopsychiatres dans la défense du “spectacle” sanglant de la corrida espagnole. Je ne comprends pas davantage “l’argument” selon lequel elle contribuerait à la “formation” des jeunes (formation de quels aspects du psychisme ? formation à quelles compétences ou au développement de quelles ressources morales, intellectuelles… ?).
Je vous informe que, après vérification, y compris par des journalistes, de nombreux psychiatres ou pédopsychiatres dont le nom figure sur la liste des signataires du communiqué du 11 février 2012 en faveur de la corrida, n’ont pas signé ce texte et/ou ont retiré leur signature alors qu’ils ne s’étaient pas engagés ou qu’ils y étaient opposés.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, cher collègue, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
 
Hubert MONTAGNER
Docteur ès-Sciences
Professeur des Universités en retraite
ancien Directeur de Recherche à l’INSERM
 
REPONSE DE MONSIEUR PHILIPPE COURTET
 
Monsieur,
 
Merci de cette information qui m’intéresse.
Il est évident que cette polémique n’a aucun sens puisqu’il n’existe pas d’étude. Comme d’habitude chacun y va de la sienne sans fondement.
Par ailleurs, les opposants au mauvais traitement à enfants, devraient selon moi s’intéresser à de vrais problèmes : abus de toute sorte extrêmement fréquents, y compris les négligences affectives et carences éducatives qui sont elles nuisent à la santé.
 
Bien à vou
 
Pr Ph Courtet
Université Montpellier
Département d’Urgences &  Post-Urgences Psychiatriques, Pôle Urgences, Hôpital Lapeyronie, CHU Montpellier, 34295 Cedex 5
INSERM Unité 1061 « Neuropsychiatrie : Recherche Epidémiologique et Clinique »
 
 
REPONSE DE HUBERT MONTAGNER A MONSIEUR PHILIPPE COURTET
 
Monsieur Philippe COURTET,
 
je n’avais pas l’intention de réagir à une éventuelle réponse de votre part. Mais, je ne peux accepter votre reproche, critique ou accusation implicite et “sans fondement”… en fait, une injure. En effet, pendant quarante ans, et à partir des données de la recherche fondamentale combinées aux observations cliniques, je n’ai cessé, avec des équipes pluridisciplinaires, de travailler sur “de vrais problèmes” de l’enfance afin de contribuer à réduire “les négligences affectives et les carences éducatives qui nuisent à la santé”… ce que je n’ai pas toujours constaté chez les cliniciens, notamment à MONTPELLIER (j’en ai la preuve audiovisuelle avec les milliers de vidéos réalisées). Ayant en permanence le souci de mieux comprendre le développement, les processus d’attachement, les conduites, les systèmes de communication et les rythmes de l’enfant dans ses différents lieux de vie (famille, crèche, école…), je n’ai pas de leçon de morale ou professionnelle à recevoir de vous.
Je vous renvoie à mes livres et à mes publications, parues le plus souvent dans des périodiques et ouvrages internationaux à comité de lecture, c’est-à-dire jugées et validées par des pairs, ce qui n’est pas le cas des pédopsychiatres gourous, notamment ceux qui paradent dans les médias français en affirmant tout et son contraire…
“sans fondement” (qu’ont-ils apporté à la connaissance de l’enfant ? tout n’est que bla bla, suffisance et égocentrisme). Vous devriez apprendre ou revoir la bibliographie.
Je vous renvoie aussi à mes réalisations, en particulier les crèches et les écoles que j’ai aidé à conceptualiser en France et à l’étranger (un nouvel exemple sera bientôt porté à la connaissance du public). Et vous, qu’avez-vous fait et que faites-vous… concrètement ?
Cela ne m’empêche pas de combattre l’ensemble des “formes de mauvais traitements à enfants” que vous dénoncez, et donc le “spectacle” sanglant de la corrida qui est aussi un “vrai problème”, et non une polémique. Ne vous en déplaise, la plupart des enfants sont très touchés, parfois traumatisés, par la souffrance animale, sans compter les écoles de tauromachie 0ù les enfants apprennent à tuer ou à former l’idée qu’ils sont autorisés à tuer. Au nom de qui et au nom de quoi un pédopsychiatre pourrait-il accepter ces réalités ? Avez-vous déjà vu un enfant en détresse devant un animal qui souffre ? Vous devriez lire les publications internationales dans lesquelles cette question est développée. Je ne crois pas que les “mauvais traitement à enfants” que sont la corrida et l’apprentissage à tuer dans les écoles de tauromachie, soient compatibles avec la déontologie et l’éthique de tous ceux qui oeuvrent à la protection de l’enfance, et à la préservation des équilibres psychoaffectifs et biopsychologiques des enfants. La très grande majorité de vos collègues partagent mon avis.
Vous écrivez qu’il “n’existe pas d’étude”, sous-entendue sur les effets ou méfaits de la corrida. C’est une imposture. En vous abritant derrière ce prétexte, comme l’ONCT, vous montrez en effet que n’avez pas la moindre idée de la faisabilité d’une étude qui ait du sens, c’est-à-dire réalisée au moyen d’une méthode et de protocoles reproductibles qui peuvent conduire à des données vérifiées et vérifiables, et donc fiables. Tout vrai scientifique vous dirait qu’une telle investigation est impossible à mener, tellement les variables et paramètres sont nombreux, fluctuants et volatiles, passés et actuels. Il n’est pas interdit d’avoir un minimum de culture scientifique.
 
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.
 
Hubert Montagner
 
 
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Corrida de nains en Amérique latine

Ces spectacles ridicules seraient pathétiques s’ils ne masquaient les terribles réalités de la corrida.

Les aficionados colombiens et mexicains ne savent plus quoi inventer pour rentabiliser leurs arènes moribondes.

Alors ils ont créé les corridas de nains. Et rallient ainsi l’exploitation du handicap avec celle de la souffrance animale. Les « Enanitos Toreros » (tauréreaux nains) se produisent au Mexique et aux USA, et une autre troupe sévit en Colombie.

« Il existe entre dix et vingt groupes qui emploient 200 personnes de petite taille » indique Roberto Madrigal, président de Little People of Mexico, association qui soutient les personnes atteintes de nanisme. « Ces spectacles sont dégradants, mais certains n’ont pas d’autre moyen de gagner leur vie » avoue Madrigal. Il ne cache pas son inquiétude que ces shows propagent l’image des nains comme attractions de cirque.

Ces toréros utilisent des veaux, et bien qu’ils ne soient ni blessés ni mis à mort pendant le show, la stupidité de cette initiative atteint un paroxysme. D’autant plus que rien n’empêche d’évoluer vers des corridas de nains avec mutilations et mise à mort dans les pays où la corrida n’est pas encore interdite. On a bien vu des « corridas de bienfaisance » à Nîmes ou Arles.

La France a interdit le lancer de nains, bien lui en a pris. Il aurait été judicieux d’interdire aussi la corrida. Messieurs les élus, il est grand temps de vous y mettre.

A moins que l’ONCT ne souhaite demander l’inscription de cette activité « culturelle » à notre Patrimoine Immatériel ?

Analyse des réponses de Cécile Duflot au sujet de la violence tauromachique.

Le 16 février 2012, Cécile Duflot tient un meeting de campagne à Paris, 3 questions sur la corrida lui sont posées.

Cécile Duflot ne maîtrise pas le sujet et répond à coté.

  • Êtes-vous favorable ou opposée à la violence de la corrida, qui, selon la loi française, est qualifiée de « sévices graves sur animaux » ?
  • Êtes-vous pour ou contre les écoles de tauromachie où l’on apprend à des enfants à torturer des veaux à l’arme blanche, aux frais du contribuable ?
  • Que pensez-vous de l’inscription de cette pratique à notre patrimoine national alors qu’elle est illégale sur 90 % du territoire ?

Les réponses de la secrétaire nationale d’Europe Écologie les Verts sont décevantes mêmes si elles constituent une légère avancée par rapport à la précédente  déclaration d’Eva Joly, inacceptable de démagogie et d’ignorance. Dans leur majorité, les Verts  avaient signé la pétition de la FLAC contre la corrida en 2009.

Les points positifs :

  • Cécile Duflot n’aime pas la corrida, elle a signé de nombreuses pétitions pour son abolition.

« C’est un spectacle que je ne cautionne pas à titre personnel. »

« Les pratiques cruelles, brutales et indignes seront proscrites.« 

  • Elle soutient notre combat même si elle dit ne pas en apprécier les méthodes (en fait elle ne les connait pas, car lors des actions contre la cruauté tauromachique, jamais la violence ne venait des militants anticorridas).
  •  Elle est favorable à l’interdiction aux mineurs de la corrida.
  • Elle est favorable à la suppression de toute subvention publique à la tauromachie.
  • Elle affirme que la tauromachie « n’a rien à faire au Patrimoine de la France« .

Les points négatifs :

  • Cécile Duflot n’avait visiblement pas connaissance de l’existence des écoles de tauromachie. Sa réponse « il semble délicat de les interdire à priori  » est à mettre sur le compte de son ignorance de ce qui s’y déroule. La représentante d’un parti écologiste ne peut cautionner un tel scandale. L’ex-juge pour enfants Eva Joly a du avoir les oreilles qui sifflent… Un débat Eva Joly / Hubert Montagner à ce sujet remettrait les choses au clair.
  • Elle mélange sa position personnelle et celle d’EELV « je vais vous répondre à titre personnel », « j’ai personnellement signé les pétitions », etc. puis « je suis la secrétaire nationale d’EELV et c’est bien si je porte une parole collective ».
  • Elle élude le fond de la question (la légitimité et la violence de cette pratique) en déviant sur les méthodes employées pour lutter contre cette cruauté. De plus, sa réponse basée sur des comportements isolés et dénoncés par toutes les associations anticorridas (« suppôt des assassins« ) n’est pas le reflet de la réalité.
  •  la dramatique extinction des espèces  que nous traversons n’a rien à voir avec la corrida. (Cf argument N°4)

Découvrez en image la position de la porte-parole nationale d’EELV sur la corrida :

En Synthèse :

Il apparait de sérieuses zones d’ombre dans le positionnement d’EELV sur cette question, et un manque de connaissances flagrant.

La FLAC souhaite l’ouverture d’une table ronde avec ce parti, pour pouvoir sereinement apporter les éléments qui manquent à leurs représentants, et que leur discours se trouve en cohérence avec les valeurs de respect du vivant, des hommes, des animaux et de la nature qu’ils revendiquent. Valeurs en totale contradiction avec la violence et la cruauté de la tauromachie.

A ce jour, la FLAC ne peut se satisfaire d’un discours aussi peu clair et peu engagé, et du décalage qu’il existe entre le programme de campagne des Verts et le discours de ses représentants.

D’autre part, il est indispensable de faire notre auto-critique. Nous avons certainement trop peu réagi aux propos violents de certains militants.

Les insultes, les vulgarités et les menaces (notamment par mail et sur Facebook) desservent notre cause et ruinent nos efforts.

La FLAC réaffirme sa désapprobation totale de tout propos outrancier, menaçant, insultant ou vulgaire à l’encontre de qui que ce soit.

La FLAC est une fédération de lutte contre la violence, qui ne tolère pas ces comportements. Elle ne tolère pas non plus qu’on l’y associe par des amalgames déplacés.