Attention les enfants, images sanglantes !

Après Béziers en 2017, Bordeaux, à la demande de la FLAC, impose une affichette d’avertissement à l’attention des enfants, à l’occasion d’une exposition taurine du 9 au 14 janvier 2018. Les médias s’en font l’écho. Il s’agit du musée itinérant “tauromachies universelles” initié par l’ONCT.  Notre Fédération en profite pour demander aux services culturels du maire, Alain Juppé, de disposer à notre tour d’une salle afin de révéler l’autre réalité de la corrida… Par exemple, contester, avec de grands préhistoriens, les affirmations fallacieuses selon lesquelles Lascaux, entre autres, serait le berceau de la tauromachie espagnole.

Dénoncer la présence des enfants confrontés aux atrocités des corridas et évoquer les grandes figures humanistes qui se sont érigées contre cette barbarie. Tout cela étayé par de la documentation rigoureuse : scientifique, littéraire et philosophique. Le tout agrémenté par des visuels grand format et percutants. Sans violence sanguinaire. Pas besoin d’affichettes… Contrairement à l’exposition de l’ONCT…  Et à notre grande et agréable surprise, dans la mesure où Bordeaux est la capitale de la Nouvelle Aquitaine, région la plus taurine de France, le chargé de la culture de la mairie de Bordeaux nous donne son accord ! Ce n’était pas gagné… La preuve, il y a quelques années, Dax nous avait refusé une salle pour une conférence de même nature…

Bientôt, à Bordeaux, en matière tauromachique, la liberté d’expression sera une réalité.

Encore merci à ses services culturels !

Thierry Hély, président de la FLAC

La SPA, membre de la FLAC, attaque la corrida en justice !

La SPA, par la voix de sa présidente Natacha Harry, a annoncé lors d’une conférence de presse tenue le 9 novembre dans la matinée son dépôt d’une plainte contre X pour « actes de cruauté envers les animaux » devant le tribunal correctionnel de Paris, visant les corridas qui se tiennent en France à longueur d’année.

La plainte a été déposée le 6 novembre “pour sévices graves causés par l’ensemble des actes caractérisant une corrida, de la mutilation du taureau à son exécution ». Cette offensive juridique menée par la SPA est conduite en partenariat étroit avec la FLAC, dont la SPA est par ailleurs membre.

On le sait, une exception à la loi dépénalise la tenue de corridas en raison de « tradition locale ininterrompue », une dénomination déjà attaquée en justice mais sans succès. Cette fois, les juristes de la SPA ont choisi un nouvel angle. L’alinéa 7 désigne la corrida sous le nom de « courses de taureaux » (traduction en français de “corridas de toros”). Or, dans une corrida, il n’y a pas de ligne de départ et de ligne d’arrivée entre lesquelles les taureaux se mettent à courir – ce qui est par exemple le cas des abrivados. De ce fait, en France, les corridas espagnoles ne devraient pas relever, dans les textes de loi, d’une dénomination qui ne les décrit en rien.

Si la SPA obtient gain de cause, les corridas ne seront plus couvertes par l’alinéa 7 et seront donc interdites pour « sévices graves et actes de cruauté envers des animaux » comme le spécifie l’article 521-1, sans que son alinéa 7 n’y change plus rien puisqu’il ne s’appliquera plus à ces pratiques barbares.

Roger Lahana, secrétaire fédéral de la FLAC

Robert Margé, rien ne va plus !

Le 7 août dernier, No Corrida révélait l’état financier pitoyable de la SAS du Plateau de Valras, société appartenant à Robert Margé et qui a en charge l’organisation des séances de torture programmées au sein des arènes de Béziers.

Nous avions alors souligné qu’il suffisait que le ministère des Finances exige le recouvrement de ne serait-ce qu’une partie des 700 000 euros qui lui restaient dus pour que ladite société se retrouve illico en cessation de paiement, qui aurait alors débouché sur une liquidation judiciaire.

Au secours Monsieur le Juge !

À la lecture de cet article, Robert Margé aurait-il mesuré le caractère plus que délicat de la situation dans laquelle se trouve sa société ? Toujours est-il que le 13 septembre dernier, il a saisi le Président du tribunal de commerce dont elle dépend afin de solliciter la mise en place d’une procédure de sauvegarde.

Il s’agit d’un dispositif où le dirigeant qui a pris conscience des difficultés financières de son entreprise fait reconnaître officiellement celles-ci par le tribunal de commerce, preuves à l’appui bien évidemment. Pas de souci de ce côté, l’endettement de la société de Robert Margé est un argument d’une probité exemplaire. L’accès à la procédure de sauvegarde a donc été accepté.

Et maintenant ?

La procédure de sauvegarde est une sorte de sursis accordé à une entreprise en très grande difficulté. Le principe est que s’ouvre une période d’observation, d’une durée maximale de 6 mois, renouvelable une fois. Durant cette période, toutes les dettes qui sont nées antérieurement sont « gelées », afin que l’entreprise se refasse une santé financière, si du moins son activité le lui permet.

À la fin de cette période, le tribunal analyse la situation de l’entreprise et décide alors :

  • qu’elle a réussi à retrouver un rythme de croisière lui permettant de poursuivre sereinement son activité (les dettes dont le paiement avait été suspendu redeviennent alors exigibles) ;
  • que sa situation ne s’est pas améliorée et qu’elle n’a aucune ou très peu de chances de le faire ; le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire sont alors la suite logique.

Bien qu’il n’y était pas contraint, le juge a estimé nécessaire de nommer un mandataire judiciaire. C’est dire le peu de confiance qu’il a placée dans les compétences et l’aptitude de Robert Margé pour gérer cette période d’observation.

Décision on ne peut plus logique : l’initiative de ce dirigeant tauromaniaque relève plus de la volonté de retarder au maximum le destin incontournable de sa société que de lui permettre de poursuivre son activité aux pertes abyssales.

Rendez-vous est pris pour le verdict.

David Joly
Trésorier de No Corrida, membre de la FLAC

Chronique des petites tambouilles arlésiennes

À Arles, les années se suivent et se ressemblent : cette magnifique ville a été une nouvelle fois, en 2016, souillée par le sang des victimes de sévices graves et actes de cruauté organisés par la famille Jalabert.

agonie-sourireLa seule différence par rapport aux années précédentes est que dorénavant ce sont les enfants qui s’y collent à la place des parents.

Nous avons déjà eu l’occasion « d’admirer » Jean-Baptiste Jalabert (alias Juan Bautista, pseudonyme d’origine hispanique censé donner de la crédibilité aux délits dépénalisés qu’il réalise dans le sud de la France) complètement hilare avec son copain Casas à la vue d’un taureau agonisant qu’il venait de torturer (voir photo ci-contre)

Nous le retrouvons désormais en homme d’affaires, aux côtés notamment de sa sœur, à la tête de la société Ludi Arles Organisation, afin d’assurer la gestion de la barbarie arlésienne à la place de Papa.

Adieu les frères Jalabert…

Comme nous l’avions indiqué fin 2016, la SAS Jalabert Frères ne pouvait poursuivre son activité de torturomachie en raison, d’une part, du redressement de TVA d’un demi-million d’euros qu’elle a subi, d’autre part de la perte de délégation de service public dont elle bénéficiait auprès de la municipalité. C’est ainsi que le 3 novembre 2016, elle se retrouvait officiellement en cessation de paiement et 13 jours plus tard, le jugement d’ouverture de liquidation judiciaire était publié au Journal officiel.

Le Trésor public a-t-il pu récupérer l’intégralité de la TVA que la SAS Jalabert Frères ne lui avait pas reversée de 2012 à 2015 ? Mystère.

…Bonjour les enfants Jalabert

Dès lors, place au nouveau bénéficiaire de la délégation de service public des arènes arlésiennes. Et comme le hasard fait bien les choses, celle-ci a été octroyée à la société Ludi Arles Organisation, à la tête de laquelle nous retrouvons Jean-Baptiste et Lola Jalabert.

La progéniture de Luc Jalabert fait-elle mieux que ce dernier en terme de performance économique et financière ? Forcément, parce que faire pire aurait été beaucoup plus difficile.

Pour son premier exercice clôturé au 31 décembre 2016, Ludi Arles Organisation affiche un confortable bénéfice de 65 000 €. Ce très bon résultat serait-il dû à une popularité croissante des corridas, et donc à une augmentation du chiffre d’affaires ? Pas du tout, puisque celui-ci est en nette régression. En s’établissant à 2 427 000 €, il diminue de 284 000 € (-10,49 %) par rapport aux dernières recettes affichées par la SAS Jalabert Frères en 2015. Pire même : si nous réalisons une comparaison à durées d’exercices équivalentes (le premier exercice de la société des enfants Jalabert ayant duré 14 mois et non 12), c’est une baisse de 23,28 % qui en résulte.

Non, ce qui a permis à cette société de dégager un bénéfice, c’est la baisse drastique de ses charges. À titre d’exemple et toujours par comparaison avec son prédécesseur, les charges de personnel (c’est-à-dire la rémunération du personnel et les charges sociales afférentes) ont diminué de 59 000 € (-16 %). Logique : les corridas génèrent de moins en moins de recettes, il faut donc diminuer l’effectif employé, ou du moins baisser la rémunération des dirigeants.

Parmi ces diminutions de charges, il y en a une qui interpelle particulièrement : le montant des redevances. Alors qu’en 2015 la SAS Jalabert Frères en constatait pour 141 000 €, en 2016 ce montant n’est que de 105 000 € chez la SAS Ludi Arles Organisation. Ce poste est constitué essentiellement (pour ne pas dire intégralement) des redevances dues à la ville d’Arles dans le cadre de la délégation de service public.

Or, selon la loi, la délégation de service public est un contrat par lequel une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement liée au résultat de l’exploitation du service.

En 2015, le résultat d’exploitation de la SAS Jalabert Frères était une perte de 41 000 €. A contrario, en 2016, le résultat d’exploitation de la SAS Ludi Arles Organisation est un bénéfice de 81 000 €. Le résultat d’exploitation est donc meilleur de 122 000 €… ce qui débouche sur une diminution des redevances de 36 000 € ! Moins de redevance à payer lorsqu’il y a plus de bénéfice ? Mais oui, tout est possible quand il faut aider les Jalabert. Merci, Monsieur le Maire.

Il ne s’agit pas là de la seule étrangeté de cette délégation de service public : en effet, comme nous l’avons déjà évoqué l’année dernière, ce contrat de délégation a été octroyé par délibération du conseil municipal du 24 juin 2015. Or, l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés de la société des enfants Jalabert, c’est-à-dire le début de son existence légale, est intervenue le 29 octobre 2015. Confier une délégation de service public à une personne morale qui n’existe pas encore, ou comment révolutionner le droit public

Un renfort de poids

Diriger une société, quelle que soit son activité, n’a jamais été chose aisée. Mais Jean-Baptiste et Lola Jalabert pourront compter sur les talents d’Alain Lartigue, qui a été nommé Directeur général. Alain Lartigue est notamment co-organisateur des corridas de Bayonne, puisqu’il y bénéficie d’un contrat de mandataire depuis plus de sept ans.

Rappelons que les spectacles de sang bayonnais sur la période 2006-2014 ont cumulé un déficit de 1 million d’euros, et que depuis la municipalité refuse de communiquer le moindre chiffre.

Nous ne pouvons donc que souhaiter à la SAS Ludi Arles Organisation de connaître la même réussite !

David Joly
Trésorier No corrida

Corrida : tortures de bébés veaux par des adolescents

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a récemment révélé à ceux qui l’ignorent la réalité ignoble des becerradas. Un becerro, c’est un bébé veau, à peine capable de se tenir debout, aux mouvements mal coordonnés. Il est affolé dès le départ. Lors d’une becerrada – corrida avec un becerro – il va être transpercé par des banderilles qui le font hurler de douleur.

L’épée utilisée lors de l’estocade le traverse de part en part et ressort sous son ventre. Une situation qui est loin d’être rare, comme le prouvent des photos prises dans diverses arènes françaises, avec des veaux à peine plus âgés que celui montré dans la vidéo en question.

Malgré les coups de puntilla (poignard) qui, théoriquement, permettent de l’achever, on voit clairement sur les images qu’il est encore vivant lorsqu’il est enchaîné pour être traîné hors de l’arène. Les personnes qui le torturent jusqu’à la mort sont, de plus, maladroites et inexpérimentées. Très souvent, ce sont des mineurs. Vont-ils oser prétendre que cette séance de supplice interminable est un « combat noble » contre « un fauve » ?

Attention, images extrêmement choquantes.

Des photos prises dans des élevages confirment que des veaux tout aussi jeunes subissent des sévices insupportables, afin de permettre aux toreros à pied ou à cheval de parfaire leur entraînement.

En France, de telles pratiques existent, tout comme en Espagne. Non seulement cela est abominable pour les animaux concernés, mais de plus, elles sont imposées à des enfants inscrits par leurs parents dans des « écoles taurines ». Ces enfants y apprennent comment martyriser un bébé bovin suivant le rituel de la corrida, mais aussi à s’endurcir pour ne plus ressentir aucune émotion devant l’animal dont ils vont consciencieusement conduire l’agonie, jusqu’à la mort.

Ces écoles, il y en a sept dans le sud de la France : Nîmes, Arles, Béziers, Saint-Rémy-de-Provence, Cardet, Châteaurenard, Aire-sur-Adour. Elles recrutent dès l’âge de 9 ans et n’hésitent pas à mettre volontairement en danger les enfants qui vont faire face à des veaux, sacrifiés de façon horrible pour leurs entraînements ou lors de corridas publiques ou privées (appelées becerradas ou novilladas suivant l’âge des veaux).

Le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU a clairement condamné l’exposition de mineurs à la cruauté des corridas, en s’adressant nominativement à la France ainsi qu’à plusieurs autres nations concernées. Notre pays, pourtant signataire de la Convention des Droits de l’Enfant, n’en a tenu aucun compte à ce jour.

Roger Lahana, secrétaire fédéral de la FLAC

Campagne d’information conjointe avec No Corrida