La Sénatrice Laurence ROSSIGNOL signe le manifeste de la FLAC !

Laurence ROSSIGNOL, Sénatrice du Groupe Socialiste au Sénat, signe le manifeste de la FLAC qui demande l’interdiction des moins de 16 ans dans les arènes lors de corridas, et à terme, leur abolition.

Laurence Rossignol, née le 22 décembre 1957 à La Garenne-Colombes, est une femme politique française. Membre du Parti socialiste, dont elle a été secrétaire nationale chargée de l’environnement et porte-parole, elle a été sénatrice de l’Oise et vice-présidente du conseil régional de Picardie. Elle est aussi connue pour son engagement féministe. En 2014, elle est nommée au gouvernement Valls secrétaire d’État chargée de la Famille et des Personnes âgées puis, en 2016, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. Elle redevient ensuite sénatrice.

Sa biographie complète : https ://fr.wikipedia.org/wiki/Laurence_Rossignol

Voici le courrier que sa collaboratrice parlementaire nous a fait parvenir :

Monsieur le Président,

Madame la Sénatrice vous remercie pour votre proposition. Elle partage votre opinion et accepte de signer votre manifeste.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes respectueuses salutations

Yseline FOURTIC-DUTARDE
Collaboratrice parlementaire

La FLAC et No Corrida dans un article très complet de 30 Millions d’amis sur Covid-19 et tauromachie

La revue en ligne de la fondation 30 Millions d’Amis a consacré une enquête très complète consacrée à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la tauromachie, principalement en France, en Espagne et au Portugal. No Corrida et la FLAC sont largement citées, ainsi que AnimaNaturalis (Espagne) et Animal (Portugal).

En voici le début :

Déjà en fort déclin en France et dans les autres pays tauromachiques, la corrida subit une avalanche d’annulations engendrées par les mesures contre le Covid-19. Les organisations taurines françaises et espagnoles sollicitent des compensations qui leur sont, pour le moment, refusées… La crise sanitaire va-t-elle mettre fin à une pratique désavouée par l’opinion publique ? 30millionsdamis.fr fait le point.

Le silence des arènes se fait assourdissant pour le monde taurin. Déjà en proie à une crise économique déjà présente depuis de nombreuses années, le secteur de la tauromachie est exsangue face au tsunami d’annulations en série liées aux mesures de confinement nécessaires pour endiguer la propagation du Covid-19 qui pourrait porter l’ultime estocade à la corrida.

L’article complet en cliquant ici : La crise sanitaire portera-t-elle l’estocade finale à la corrida ?

 

Les taurins s’indignent de ne pas avoir été prévus dans les aides à la Culture en Espagne

La Fondation Toro de Lidia (FTL) et l’ANOET (Association nationale des organisateurs de spectacles taurins, présidée par Simon Casas) s’indignent de l’absence de mesures spécifiques pour la tauromachie dans les annonces récentes faites par le gouvernement espagnol. Ces deux organismes, au nom du secteur taurin dans son ensemble, ont envoyé des lettres au ministère de la Culture exigeant un traitement similaire à celui des autres industries culturelles en Espagne.

Victorino Martín, président de la FTL, déclare : « Nous ne voulons pas d’un traitement privilégié, mais nous ne voulons pas non plus être discriminés par rapport aux autres industries culturelles. Nous sommes un secteur qui a toujours donné beaucoup et reçu très peu. Nous exigeons un traitement équitable, ni plus ni moins, un traitement similaire à celui des autres industries culturelles et conforme à l’importance de la tauromachie en tant qu’expression culturelle en Espagne ».

La FTL a également souligné « l’absence totale de programmes de soutien spécifiques au secteur, conformes à ceux approuvés pour d’autres industries culturelles ». Le 2 mai, le secteur de la tauromachie a envoyé au ministère de la Culture un document contenant 37 mesures de soutien à la tauromachie, un document signé par toutes les associations professionnelles du monde de la tauromachie et plus d’une centaine de groupements civils de toute l’Espagne, qu’ils espèrent voir approuver par le ministère dans les prochaines semaines. La FTL a contacté de hauts responsables du ministère de la Culture, qui se sont engagés à continuer de progresser sur le document soumis, en apportant des solutions aux mesures proposées.

Pour sa part, l’ANOET a adressé au gouvernement la lettre suivante soulignant la discrimination à l’encontre du monde des taureaux : « L’absence de mesures de soutien au secteur taurin dans le décret royal 17/2020 du 5 mai approuvant des mesures de soutien au secteur culturel et de nature fiscale pour faire face à l’impact économique et social de COVID- 2019 constitue une décision d’omission aussi injuste qu’irresponsable. »

L’ANOET, en tant qu’association patronale des industries culturelles de la tauromachie et représentant du secteur de la tauromachie, a déclaré : “Nous exprimons notre plus grand mécontentement et inconfort face à une décision du ministère de la Culture, en tant que promoteur des mesures de soutien au secteur culturel, adoptées malgré les demandes qui vous ont été expressément adressées en tant que ministre du secteur taurin les 23 mars et 2 mai derniers. On ne peut concevoir quelles raisons propres ou de tierces parties auraient pu conduire le ministère à exclure des mesures de soutien au secteur culturel un secteur qui a subi, comme tous les autres, l’impact économique soudain découlant de la réduction de l’activité économique. et socialement sur une base temporaire, de la restriction de la mobilité et de l’arrêt d’activité provoquée par les mesures de confinement adoptées pendant la crise sanitaire.

Les corridas font également partie des espaces culturels paralysés mentionnés dans la R.D.L. 17/2020, et les professionnels de la tauromachie sont condamnés, comme tous les autres professionnels de la culture, à une perte drastique de revenus et à une situation critique, aggravée par leur condition d’activité saisonnière et, néanmoins, le gouvernement a décidé d’une proposition dans laquelle le ministère exclut par défaut le secteur taurin des mesures de soutien prévues pour le reste de ceux intégrés dans le secteur culturel .Pourquoi ?

La décision d’exclure la tauromachie des mesures de soutien approuvées est une décision extrêmement injuste et sectaire, car elle accorde un traitement inégal et préférentiel au reste des secteurs de la culture par rapport au secteur taurin, ce qui fait l’objet d’une discrimination en violation du principe de égalité inscrite à l’article 14 de la Constitution espagnole et une méconnaissance des obligations assumées par l’État espagnol par les lois 18/2013, du 12 novembre, pour la réglementation de la tauromachie en tant que patrimoine culturel, et 10/2015, du 26 mai , pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Le ministère de la Culture n’est-il pas au courant que la tauromachie fait partie du patrimoine culturel digne de protection sur l’ensemble du territoire national, conformément aux réglementations applicables et aux traités internationaux en la matière ? Est-ce ainsi que le gouvernement entend garantir la conservation de la tauromachie et promouvoir son enrichissement, conformément aux dispositions de l’article 46 de la Constitution ?

Mais l’indignation qui nous submerge découle surtout de l’irresponsabilité d’une décision par omission qui est adoptée après avoir déclaré, dans l’exposé des motifs de la R.D.L. 17/2020, l’importance du secteur culturel dans l’ensemble du P.I.B. par référence à l’année 2017, en omettant que la contribution de l’industrie culturelle de la tauromachie au même P.I.B. cette année-là, elle était de 0,36 % (4,5 milliards d’euros), soit la moitié de celle réalisée par les secteurs du livre et de la presse et de l’audiovisuel et du multimédia (dans laquelle elle affiche également son effet positif) et plus du double du celui des arts plastiques, des arts du spectacle et du patrimoine, des archives et des bibliothèques. Les secteurs font tous l’objet de mesures de soutien dans la R.D.L. 17/2020.

La contribution de la tauromachie à la richesse nationale mérite-t-elle moins d’attention et de protection que celles des autres secteurs culturels ? Le ministère ou le gouvernement ne se soucient-ils pas des droits des travailleurs, des professionnels et des employeurs du secteur taurin ou de leurs familles ? Monsieur le ministre, messieurs du gouvernement : si l’erreur est humaine, rectifier est divin. Vous rectifierez dans les meilleurs délais la décision injuste et irresponsable d’exclure le secteur taurin des mesures de soutien au secteur culturel approuvées, par son inclusion immédiate dans le texte de celui-ci dans les mêmes conditions prévues pour le reste des secteurs culturels. N’aggravez pas la situation délicate de la tauromachie, tombant dans la tentation de profiter de la circonstance tragique que nous traversons pour continuer à lui nuire.

Source (en espagnol) : El Mundo
Adaptation en français : RL

Une pratique qui ne se transmet pas, vous appelez cela une tradition ?

“Jusqu’aux banderilles, ces horribles instruments de torture, qu’on orne de rubans de couleur et de je ne sais quelles cochonneries frisottées (tradition !) dignes d’un mirliton, dissimulant l’engin sadique sous l’accessoire de cotillon… Le jeune futur matador aux fesses bien moulées dans sa culotte à la con (tradition !) qui se dresse gracieusement sur la pointe des pieds pour enfoncer rituellement ses deux javelots enguirlandés dans la nuque offerte, et puis fait un non moins gracieux saut de côté pour éviter les cornes du « fauve », oh que je le hais !”

Voilà un excellent passage du non moins excellent Coups de sang écrit au début des années 90 par le regretté Cavanna, journaliste de talent s’étant illustré durant des décennies au sein d’Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo, dont il fut l’un des fondateurs. Cet extrait est tiré d’un chapitre nommé L’habit de lumières, lui-même faisant partie de la section du livre baptisée Les assassins tranquilles. À l’époque déjà, Cavanna relevait de manière satirique l’argument fallacieux de tradition avancé depuis toujours par l’aficion afin de justifier le maintien de la barbarie des arènes.

Qu’est-ce qu’une tradition ? Si l’on se réfère au Larousse, il s’agit soit de l’ensemble de légendes, de faits, de doctrine, d’opinions, de coutumes, d’usages, etc., transmis oralement sur un long espace de temps, soit d’une manière d’agir ou de penser transmise depuis des générations à l’intérieur d’un groupe.

Avec la corrida, on s’inscrirait plutôt dans le cadre de cette seconde définition et sa légitimité découlerait donc d’une transmission intergénérationnelle à l’ancienneté avérée.

Mais combien de générations nécessaires pour obtenir cette recevabilité ? Une ? Deux ? Dix ?

Certainement beaucoup plus, puisque les traditions multiséculaires qu’étaient le bûcher, l’esclavage, le harcèlement sexuel, l’homophobie, l’incapacité civile des femmes, etc., n’en affichaient déjà pas assez pour ne pas échapper à leur interdiction par la loi.

Pourquoi ? Parce que, fort heureusement, la longévité de ces sinistres pratiques était un critère de leur maintien pesant bien moins lourd que la volonté générale d’élévation du degré de civilisation de notre société.

Alors la corrida, beaucoup plus jeune que toutes ses cousines susmentionnées et non moins horrible, ne dispose d’aucune raison pour ne pas subir le même sort.

Cependant, faisons œuvre pour une fois de charité intellectuelle et acceptons, le temps de quelques minutes, que cette tradition tauromachique existe bel et bien, et qu’elle s’avère recevable par le seul biais de son ancienneté. Nous sommes alors en présence d’une pratique tellement ancrée dans les mœurs qu’elle génère nombre de vocations parmi la population (soi-disant nombreuse) qui l’adoube.

Quel n’est donc pas notre étonnement à la lecture de cet article consultable depuis le 3 avril sur le site de France bleu Landes portant sur l’absence probable de corridas cet été dans le Sud-Ouest, et plus généralement dans le sud, en raison des mesures restrictives pour endiguer l’épidémie du coronavirus. On y apprend que tous les représentants de ce petit monde (organisateurs, gestionnaires d’arènes, membres de commissions taurines) soulignent que “la frontière espagnole fermée durablement, il est très difficilement imaginable d’envisager organiser une saison, même au cœur de l’été“.

Quel peut bien être le rapport entre cette frontière fermée et la tenue de corridas en France ? Puisqu’il s’agit d’une tradition implantée depuis la nuit des temps, elle n’a théoriquement besoin d’aucun élément venant de quelque pays que ce soit pour exister.

On nous donne la réponse quelques lignes plus bas : “Alors, des toros en France cet été ?… Il faudrait pour ce faire la fin du confinement espagnol, la réouverture de la frontière et la capacité à organiser dans des conditions qui seraient de toute façon très particulières. Quant à faire éventuellement avec du bétail français, dans l’hypothèse d’une fin de pandémie chez nous, la France ne dispose pas de vingt lots de toros à proposer.”

Mais où sont donc passés les centaines d’élevages français liés à cette activité ultra-florissante d’un point de vue économique selon ses adeptes ?

Et le meilleur est à venir : “Et avec quels toreros si les professionnels espagnols, matadors, banderilleros, picadors sont toujours confinés ?

Bon, là on nous dit clairement que le monde professionnel d’origine française lié à cette belle tradition soit se compte sur les cinq doigts de la main, soit est composé à 99 % de branquignols tellement talentueux qu’il est nécessaire d’avoir recours à de la main d’œuvre espagnole.

Si l’on fait une petite synthèse de cette noble activité selon l’analyse même du monde de l’aficion :

  • elle est vouée à disparaître si les ponts sont coupés avec l’Espagne ;
  • les éleveurs français savent fournir en victimes bovines à peine 2 % des corridas organisées ;
  • sans la participation des tortionnaires hispaniques, il y a pénurie quasi-totale de main d’œuvre.

Alors, tradition ? Non, importation devenue imposture.

David Joly
Trésorier FLAC et No Corrida

Une élue de gauche brise enfin un tabou sur la corrida

Quarante-cinq ans après la mort de Franco, je crois entendre le cri funeste symbole de sa dictature “Vive la mort ! A bas l’intelligence !” résonner encore et toujours dans les arènes où se pratique la barbarie nommée corrida. Car il se trouve hélas, en Espagne mais aussi en France, des humains ou prétendus tels capables – sous le prétexte de la culture et de la tradition – de défendre le spectacle honteux d’un sang injustement versé. Pour ces personnes, la dignité de l’être vivant, sa détresse et sa souffrance, comptent pour rien.

On ne s’étonne pas de trouver parmi elles, au-delà des Pyrénées, les représentants de la droite bon teint comme les nostalgiques enragés du franquisme : sur ce terrain comme sur d’autres, Parti Populaire et VOX se donnent allègrement la main ! Là, la Gauche sauve l’honneur, fidèle en cela aux Républicains espagnols qui dès 1937, en pleine guerre civile, proposaient la suppression pure et simple de la corrida.

Qui prétendra qu’à l’époque, ces hommes et ces femmes défenseurs du droit et de la liberté n’avaient rien d’autre à quoi penser ? C’est qu’ils savaient, au cœur de la tourmente, qu’il est des pratiques, des symboles, des rites barbares avec lesquels on ne peut transiger. Mieux que personne ils le savaient !

En France, hélas, la situation est tout autre. Face à la montée générale du rejet et de la réprobation, des militants et des élus de gauche demeurent sans honte et sans remords les défenseurs jusqu’au-boutistes de la tauromachie.

Calculs électoralistes ? Défense, comme je l’ai évoqué plus haut, de particularismes culturels ? Quelles que soient leurs raisons – ils en trouvent toujours d’excellentes ! – ces militants et ces élus s’obstinent à nier l’évidence : on ne peut à la fois se réclamer de la justice et du progrès, et défendre la corrida.

Modestement mais avec fierté, comme tant d’autres je me tiens aux côtés de nos grands anciens : Victor Hugo, Emile Zola, Théodore Monod, Jacques Derrida, Albert Schweitzer… Plus près de nous, Simone Veil, Robert et Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay.

Avec eux je dis non à la violence. Non à la souffrance gratuite infligée à l’être vivant, quel qu’il soit.

Avec eux je dis oui à l’humanisme, oui à la compassion, oui à la justice.

Je dis : vive la vie ! Vive l’intelligence ! Abolissons la corrida !

Rosy Inaudi
Conseillère départementale EELV
Élue des Pennes Mirabeau / Bouches-du-Rhône