Impact des corridas sur les mineurs ! Par le docteur Jean-Paul RICHIER.

Nous portons à votre attention cet article du docteur Jean-Paul Richier, psychiatre et animateur du collectif PROTEC – PROTégeons les Enfants des Corridas, publié dans la revue de la Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences – LFDA.

Ce texte fait le point sur une question prioritaire à nos yeux, celle des enfants confrontés à la violence de la corrida. Une question on ne peut plus d’actualité pour toutes les personnes concernées par l’impact de cette violence sur les enfants, et notamment dans un pays comme la France où la corrida existe encore !

Cette problématique particulièrement délicate sera abordée prochainement lors d’une conférence-débat organisée par la FLAC à Béziers, le samedi 20 juin.

CorrMinLFDA

L’ONU prend de nouveau position contre la violence des corridas !

Après avoir émis une première recommandation à l’attention du Portugal, le comité en charge des droits de l’enfant à l’ONU vient de nouveau de dénoncer la présence – et bien sûr la participation – des enfants aux corridas.

Cette fois, c’est le cas de la Colombie qui a été traité. Parmi de trop nombreux problèmes liés à la violence et impliquant des enfants, la corrida a également été pointée du doigt par le comité de l’ONU, formé de 18 experts internationaux et notamment en charge de la vérification du respect de la CIDE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant) par les états signataires.

La FLAC salue cette avancée, qui est un pas supplémentaire en direction de l’interdiction de la corrida aux enfants, ainsi que vers la fin des scandaleuses écoles taurines où l’on apprend à nos jeunes à maitriser les techniques permettant de supplicier et mettre à mort des animaux dans le cadre d’un spectacle !

Session après session, l’ONU va étudier le cas de tous les pays signataires, parmi lesquels plusieurs pays où sévit encore la corrida. Le tour de la France arrive prochainement. Il ne fait désormais plus aucun doute que la position de l’ONU ne fléchira pas sur cette question et que notre pays va se voir rappelé à l’ordre…

Les termes du comité sont clairs :

« La participation d’enfants et d’adolescents (garçons et filles) à des activités liées à la tauromachie constituait une violation grave des articles de la Convention relative aux droits de l’enfant. »

« Le Comité, en vue de l’interdiction éventuelle de la participation des enfants à la tauromachie, recommande à l’État partie de prendre des mesures législatives et administratives afin de protéger tous les enfants impliqués dans la formation et les spectacles de tauromachie, ainsi qu’en leur qualité de spectateurs. »

« Le Comité exhorte l’Etat partie à mettre en place des mesures de sensibilisation en rapport à la violence physique et mentale liée à la tauromachie et son impact sur les enfants ».

De plus en plus de professionnels tant psychiatres, psychologues ou spécialistes de l’enfance prennent également position pour dénoncer l’embrigadement des enfants par le milieu tauromachique et les effets néfastes de la corrida, ses traumatismes, sa violence que par la glorification de la brutalité et de la cruauté qu’elle offre en exemple aux plus jeunes.

Un collectif de psychiatres et psychologues réunissant plus de 100 professionnels s’est mis en place sous le nom de PROTEC (« PROTégeons les Enfants des Corridas »). Ce collectif a récemment interpellé le Président de la république sur ce sujet, et mène également une campagne visant à amener l’UNICEF à prendre position.

La première recommandation de l’ONU à destination du Portugal a également été relayée par le COFRADE (Conseil FRAnçais pour les Droits de l’Enfant), ainsi que par la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie.

Récemment, un article de Joël Lequesne consacré à l’empathie chez l’enfant et à sa confrontation avec les violences exercées à l’encontre des animaux et notamment la corrida, a été publié et mis en avant sur le site de l’AFPEN, l’Association Française des Psychologues de l’Education Nationale.

La problématique de l’enfant confronté à la violence tauromachique est désormais incontournable. Et la prochaine conférence organisée par la FLAC à Béziers le 6 juin prochain, va porter le débat au cœur d’une des principales villes taurines !

Notre fédération s’est donnée pour mission de dénoncer la violence des arènes, qu’elle soit dirigée vers l’animal, vers l’homme ou vers l’enfant. D’autres actions sont déjà prévues et programmées en ce sens et nous vous tiendrons informés afin de leur donner le plus grand écho possible.

PHILAE : le regard dans les étoiles…

Philae-1.jpg 1Quelle plus belle image que le visage de la petite Philaé pour symboliser l’axe essentiel de notre Fédération :  la protection de l’enfance.

Cette petite fille de 4 ans, dont les parents sont de fervents adhérents de la FLAC, connut son petit moment de notoriété grâce à l’extraordinaire réussite spatiale du robot portant le même nom. Quelques médias s’en sont fait l’écho. A la grande fierté de ses parents qui lui inculquent le respect de ses semblables, de la nature et des animaux.

Nous rappelons que le siège de la FLAC est basée à Agde à … 23 km de Béziers.


protecToujours dans le domaine de l’enfance, TRES IMPORTANT !

Le collectif PROTEC a envoyé CETTE LETTRE à Mme Michèle Barzach et Mr Sébastien Lyon, présidente et directeur général d’UNICEF France, pour demander à cette association de prendre position sur l’accès et la participation des mineurs aux spectacles tauromachiques sanglants et cruels.

Il est capital que l’UNICEF France reçoive de très nombreux messages lui montrant que cette question tient au cœur de nombreux, de très nombreux citoyens français.

Surtout au moment où le lobby tauromachique (UVTF-ONCT ou FSTF) concocte de nouvelles manoeuvres pour racoler les enfants aux arènes.

Ecrivons donc à l’UNICEF France et à ses contacts presse.

Les internautes peuvent :

– recopier le message suivant (en indiquant si possible Prénom Nom Ville)

« Madame, Monsieur,

L’impact de la corrida sur les mineurs me préoccupe, et je demande donc instamment à UNICEF France de répondre favorablement à la lettre que lui a adressée le collectif PROTEC le 20 novembre 2014.

Avec mes sentiments les meilleurs »

– et l’envoyer à : UNICEF France <contact@unicef.fr> ; Carine Spinosi<cspinosi@unicef.fr> ; Maud Saheb <msaheb@unicef.fr> ;

et/ou par le formulaire  (en sélectionnant “Autre”, tout à la fin, dans le champ “Objet”).

Merci de faire circuler le plus largement possible, par mail, par Facebook, par Twitter…

La FLAC a créé un événement Facebook en soutien au PROTEC. N’hésitez pas à le partager au maximum.

Nous comptons sur vous !

Philae 2

Quand les psys se penchent sur les aficionados…

Comment un individu, apparemment normalement constitué, peut-il prendre du plaisir lors d’une corrida, sans compassion, en occultant complètement la souffrance pathétique d’un animal supplicié ? Comment est-ce possible ?

Sur ce mystère pas très glorieux pour l’espèce humaine, un psychiatre et un psychologue clinicien s’expriment sur les ondes d’une station de radio. Il est vrai que pour les psys, cette culture de mort, vestige des jeux du cirque, représente une matière première non négligeable… A écouter absolument !

Nous précisons que Jean-Paul RICHIER et Joël LEQUESNE sont à l’origine d’un site de protection de l’enfance nommé PROTEC. Sa vocation : avec un collectif d’une centaine de psychiatres et de psychologues, dénoncer les effets néfastes de la corrida sur les enfants. Voir le lien ci-dessous :

Petit rappel sur ce comportement aberrant et dégradant des aficionados

Nous vous laissons juges..

Quand les psys se penchent sur les aficionados...

Le FBI reconnait le lien entre violence sur animaux et violences sur humains !

Il y a quelques semaines, le FBI américain a pris la décision de considérer comme une infraction majeure les crimes commis sur des animaux. Il s’agit là d’une reconnaissance évidente par une autorité de premier tout à la fois de la nature criminelle et cruelle des actes de sévices perpétrés contre des animaux, mais aussi du lien existant entre ces crimes et ceux commis à l’encontre d’êtres humains.

Ce lien est désormais établi par de nombreuses études et travaux. Aux Etats-Unis la « National Link Coalition » étudie et alerte sur ces actes de cruauté envers les animaux qui souvent sont le signal d’alarme indiquant l’existence ou l’apparition prochaine d’actes de maltraitance vis-à-vis d’êtres humains. Cela a notamment été mis en lumière dans le cadre des violences familiales. Eleonora Gullone, spécialiste et professeur de psychologie renommée a déclaré  : « il est incontestable que l’agression dirigée vers les animaux et l’agression dirigée vers les humains ne constituent pas deux comportements distincts : de façon prévisible, les deux comportements sont liés. (…) En fait, la maltraitance des animaux peut servir d’indicateur des autres types de violence avec une précision remarquable, qu’il s’agisse de la violence familiale, de la criminalité ou de la maltraitance des enfants. »

Cette problématique particulièrement sensible avait déjà été évoquée en France lors d’un colloque dont la FLAC était partenaire.

A tout le moins, et sans avoir besoin d’être un professionnel de la psychologie ou de la criminologie, il semble être parfaitement de bon sens d’estimer que celui qui éprouve du plaisir à battre, torturer ou tuer un animal, peut effectivement développer en lui un penchant menant à commettre des actes similaires envers des êtres humains. Si bien évidemment cela ne peut être considéré comme une généralité, le doute et le simple principe de précaution devraient conduire nos sociétés à surveiller au plus près les auteurs de tels actes, afin de prévenir non seulement la récidive mais aussi d’éventuelles futures brutalités à l’encontre d’enfants, femmes ou hommes, dans le cadre familial ou non.

Des études menées sur ce sujet ont permis d’apporter une première estimation chiffrée concernant les corrélations entre sévices visant des animaux et actes criminels à l’encontre d’êtres humains. On retiendra que les auteurs de crimes contre des animaux représentent la moitié de condamnés pour viol, la quasi-totalité des auteurs d’homicides sexuels, plus de 70 % d’auteurs de crimes sadiques récidivistes, et près de 60 % des délinquants violents !

Bien sûr, tous les auteurs d’actes violents à l’encontre d’animaux ne deviennent pas également des tortionnaires ou criminels ayant des êtres humains pour victimes. Les auteurs d’études sur ce sujet soulignent que certaines particularités émergent des observations afin de désigner comme indicateurs forts la répétition de ces comportements, ou encore le fait que l’auteur a déjà un lien avec ses victimes animale (animaux domestiques, chiens, chats)…

coupsDans le cadre de la corrida, on peut donc légitimement se poser la question du rapport entre la mise en scène et la glorification de la violence de ce spectacle, et les risques de voir ses spectateurs tendre ainsi plus facilement vers des actes de violence contre d’autres hommes ou femmes. En aucun cas, la vision d’un être vivant supplicié et mis à mort dans un but de divertissement ne peut constituer une valeur éducative pour les enfants. La corrida ne présente pas seulement la violence et la mort, elle les glorifie et fait de l’auteur de ces actes une figure exemplaire ! L’ONU a récemment émis une recommandation visant à en éloigner les enfants. Cet organisme a fort justement estimé que le fait d’inciter et d’emmener de jeunes enfants voir de tels spectacles (considérés par le code pénal comme des « actes de cruauté et sévices graves ») allait à l’encontre de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

Pour les adultes, la problématique peut sembler différente. Et quant aux enfants, de nombreux défenseurs de la corrida se citent volontiers en exemple en indiquant que malgré leur présence répétée aux corridas depuis leur enfance, ils ne sont en rien des « tueurs psychopathes » ou autres « détraqués » mais au contraire des citoyens respectables et bien intégrés à leur communauté. Nous leur répondrons que le lien pointé plus haut par des spécialistes n’est en rien systématique, mais aussi que la vision des violences perpétrées par des spectateurs de corrida lors de manifestations d’opposants, qui vont de l’insulte au tabassage pur et simple, à coups de poing et de pieds, à coup de barre de fer et qui ont fait de nombreux blessés ne plaident pas en faveur de l’équilibre psychologique d’une partie des adeptes de ces spectacles barbares. Devant ces actes d’une brutalité inouïe (les aficionados ont été jusqu’à jeter par-dessus les rambardes des gradins un manifestant, gravement blessé, dans le but évident de lui occasionner le plus de dégâts physiques possibles, voire pire encore…) les autres spectateurs ne tentent pas d’y mettre un terme, bien au contraire on peut constater avec effroi qu’une partie d’entre eux encourage les auteurs de ces actes à frapper encore et encore, à aller plus loin dans la violence, y compris dans le cadre d’agressions ou menaces à l’encontre de femmes présentes qui se voient livrées à des agresseurs que la foule incite à déshabiller ou violenter leurs victimes…

On pourra visionner ces vidéos édifiantes :

Violences commises par plus de 30 aficionados à Rodilhan :

Lynchages et incitations à toujours plus de coups à Maubourguet :

rodilhanCe triste constat de la brutalité humaine, qui par sa répétition ne permet plus de penser à une dérive isolée mais au contraire à un penchant fort présent chez une partie non négligeable des habitués de la corrida, vient renforcer notre détermination à lutter contre cette pratique sanguinaire. La corrida, ainsi que la FLAC l’a toujours pointée du doigt, constitue évidemment une violence à l’encontre de l’animal, mais aussi une violence à l’encontre de l’homme, et plus particulièrement des enfants qui représentent la cible privilégiée, la plus facile et malléable du prosélytisme tauromachique. Les déclarations sur ce sujet par des pro corrida (et notamment celles effectuées lors du dernier congrès de la Fédération des Sociétés Taurines de France – FSTF) mettent l’accent sur le fait de mener des actions enfants voir une corrida. Pas de les accompagner ou de les encadrer dans le cas où ces jeunes souhaiteraient y assister de leur propre chef. Non, il s’agît là de les mener à la corrida. Il y a là une évidente volonté de prosélytisme et d’embrigadement. Ces intervenants ne sont pas là pour aider à expliquer la tauromachie à un enfant qui est décidé à entrer dans une arène, mais pour déculpabiliser les parents qui envisagent d’y emmener leurs enfants dans le but de leur faire partager et donc soutenir leur passion. La priorité n’est pas à l’éducation mais au « militantisme » tauromachique.

La décision d’un organisme tel que le FBI est donc doublement importante : pour la lutte contre les crimes à l’encontre des animaux aux Etats-Unis bien sûr, mais aussi pour témoigner sur le fait que la violence commise à l’encontre d’animaux ailleurs (en France notamment), ne sont jamais loin de celle qui peut prendre pour cible les hommes, les femmes, les enfants…