Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a récemment révélé à ceux qui l’ignorent la réalité ignoble des becerradas. Un becerro, c’est un bébé veau, à peine capable de se tenir debout, aux mouvements mal coordonnés. Il est affolé dès le départ. Lors d’une becerrada – corrida avec un becerro – il va être transpercé par des banderilles qui le font hurler de douleur.
L’épée utilisée lors de l’estocade le traverse de part en part et ressort sous son ventre. Une situation qui est loin d’être rare, comme le prouvent des photos prises dans diverses arènes françaises, avec des veaux à peine plus âgés que celui montré dans la vidéo en question.
Malgré les coups de puntilla (poignard) qui, théoriquement, permettent de l’achever, on voit clairement sur les images qu’il est encore vivant lorsqu’il est enchaîné pour être traîné hors de l’arène. Les personnes qui le torturent jusqu’à la mort sont, de plus, maladroites et inexpérimentées. Très souvent, ce sont des mineurs. Vont-ils oser prétendre que cette séance de supplice interminable est un « combat noble » contre « un fauve » ?
Attention, images extrêmement choquantes.
Des photos prises dans des élevages confirment que des veaux tout aussi jeunes subissent des sévices insupportables, afin de permettre aux toreros à pied ou à cheval de parfaire leur entraînement.
En France, de telles pratiques existent, tout comme en Espagne. Non seulement cela est abominable pour les animaux concernés, mais de plus, elles sont imposées à des enfants inscrits par leurs parents dans des « écoles taurines ». Ces enfants y apprennent comment martyriser un bébé bovin suivant le rituel de la corrida, mais aussi à s’endurcir pour ne plus ressentir aucune émotion devant l’animal dont ils vont consciencieusement conduire l’agonie, jusqu’à la mort.
Ces écoles, il y en a sept dans le sud de la France : Nîmes, Arles, Béziers, Saint-Rémy-de-Provence, Cardet, Châteaurenard, Aire-sur-Adour. Elles recrutent dès l’âge de 9 ans et n’hésitent pas à mettre volontairement en danger les enfants qui vont faire face à des veaux, sacrifiés de façon horrible pour leurs entraînements ou lors de corridas publiques ou privées (appelées becerradas ou novilladas suivant l’âge des veaux).
Le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU a clairement condamné l’exposition de mineurs à la cruauté des corridas, en s’adressant nominativement à la France ainsi qu’à plusieurs autres nations concernées. Notre pays, pourtant signataire de la Convention des Droits de l’Enfant, n’en a tenu aucun compte à ce jour.
Roger Lahana, secrétaire fédéral de la FLAC
Campagne d’information conjointe avec No Corrida