Le dimanche 9 août 2015, les militants anti-corrida étaient présents à Millas (Pyrénées-Orientales) pour dénoncer non seulement la violence et la cruauté de la corrida, mais aussi l’utilisation honteuse de fonds publics destinés à financer ce spectacle indigne (68 000 € via le conseil départemental et la région !) : une mauvaise habitude qui a déjà attirée l’attention des abolitionnistes et des citoyens soucieux de l’utilisation de leurs impôts.

Le thème de cette manifestation et la pugnacité du FLAC 66 (association membre de la FLAC) ont une nouvelle fois déclenché l’ire de la municipalité de Millas qui a tenté d’interdire cette manifestation pourtant totalement légale et déclarée. L’efficacité de Maître Olivier AGNIEL, avocat du FLAC 66 a permis de faire annuler cet arrêté municipal liberticide, ainsi que cela avait déjà été le cas précédemment.

Malgré cette victoire juridique importante, l’organisation et le déroulement de cette manifestation se sont vus largement perturbés par un incident local : la découpe d’une statue de toréro (en bois) placée à l’entrée de la ville. Statue à terre, slogan maladroitement écrit « abolition », auteur(s) anonyme(s) : il n’en a pas fallu plus pour que la municipalité de Millas édicte en urgence un nouvel arrêté visant à interdire toute manifestation anti-corrida dans la commune. L’arrêté ayant été rendu public le dimanche même de la manifestation, aucune possibilité d’action visant à en obtenir l’annulation n’était évidemment laissée au FLAC 66 !

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Les organisateurs de la manifestation ont pris la sage et courageuse décision de maintenir le rassemblement prévu mais d’annuler le cortège qui devait s’engager en ville… Concentrés à l’entrée de Millas les manifestants ayant fait le choix de répondre présents malgré les circonstances particulièrement hostiles ont néanmoins pu se faire entendre et démontrer par leur action toute la détermination et l’engagement de la cause abolitionniste.

La dégradation de cette statue est donc venue perturber et remettre en cause tout le travail de d’organisation et de mobilisation entrepris par les associations responsables de cette manifestation. Elle est également venue à point nommé permettre à cette ville taurine d’atteindre son objectif : limiter le droit constitutionnel de manifestation et brider les opposants à la corrida ! Si la présence du terme « abolition » semble désigner dans un premier temps un acte d’opposants à la corrida, le « timing » et l’instrumentalisation de cette dégradation ne permettent d’éliminer aucune piste…

Afin de s’assurer que toute la vérité puisse être faite sur cet acte le FLAC 66, conseillé par son avocat, a déposé plainte contre X auprès du tribunal de Perpignan.

Nous publions ici le communiqué commun des associations organisatrices de cette manifestation, le FLAC 66 et l’association Animalibre :

La statue du « matador » implantée à l’entrée de Millas, a été « découpée » dans la nuit du 7 au 8 août 2015.

Le FLAC 66 et AnimaLibre déplorent cet événement qui ne peut que leur porter tort, et contrarie l’avancée de la lutte anti-corrida.

Madame le Maire a mis en effet à profit ce lamentable événement, qu’elle impute implicitement aux deux associations, pour prendre un arrêté municipal dans la matinée du dimanche 9 août, au dernier moment. Elle a interdit ainsi aux opposants à la barbarie torturomachique de s’exprimer dans la ville, et empêcher la tenue d’une manifestation pacifique dans le village (rappelons que le Tribunal Administratif saisi par notre avocat, Maître Olivier Amiel, venait de suspendre l’arrêté précédent, de même type, promulgué par Mme Beffara et d’autoriser la présence pacifique du FLAC 66 dans Millas).

Madame le Maire démontre que la liberté d’expression et de manifestation, inscrite dans la Constitution, connaît des limites, celles fixées par elle-même.

Nous avons ainsi la preuve que nos idées avancent rapidement, dans le respect de la légalité, mettant la pratique avilissante de la corrida en danger. Madame le Maire n’hésite pas, perdant toute retenue propre à un élu, prouvant son inquiétude, dépassant la limite que lui impose sa neutralité, à nous traiter de « terroristes » sur des ondes locales. Oubliant le principe de présomption d’innocence. Un nouveau recul pour l’édile de Millas.

FLAC66
ANIMALIBRE Association Perpignan