Il y a quelques temps la FLAC alertait les médias sur les procédures en cours au sein de l’union européenne afin d’apporter un terme à ce scandale.
Un amendement, déposé dans le cadre du budget européen de la PAC(Politique Agricole Commune) par le courageux eurodéputé néerlandais Bas Eickhout, stipule qu’une directive relative aux animaux d’élevage indique clairement que les caractéristiques des traitements auxquels ils sont destinés dans les arènes ne permettent pas aux éleveurs concernés de bénéficier de l’argent des contribuables européens :
« La Convention Européenne pour la protection des animaux d’élevage (Council Directive 98/58/EC) déclare que ces animaux ne doivent subir aucune douleur, blessure, peur ou détresse. De toute évidence, ces conditions ne sont pas remplies dès lors qu’il s’agit de taureaux destinés aux corridas. Par conséquent, ces taureaux ne sont pas éligibles pour les aides directes de la PAC (politique agricole commune). »
Résultat :
La session plénière qui eut lieu le 22 octobre 2014 au parlement européen a vu une majorité de députés refuser que des subventions soient versées aux éleveurs de taureaux destinés à être suppliciés dans les arènes.
Hélas, la majorité absolue n’ayant pas été atteinte, l’amendement proposé par le député néerlandais Bas Eickhout n’a pas été intégré au budget de la PAC.
690 votants :
- 323 pour l’amendement
- 309 contre l’amendement
- 58 abstentions
Vous pourrez lire la répartition des votes français également grâce aux liens ci-dessous sur le site Politique et Animaux :
- Les eurodéputés qui ont voté pour l’amendement Eickhout
- Les eurodéputés qui n’ont pas voté pour l’amendement Eickhout
- Les eurodéputés qui ont voté contre l’amendement Eickhout
Pour notre cause, IL S’AGIT D’UN RESULTAT EXTRAORDINAIRE ! Désormais, nous savons, grâce à ce vote, que la majorité des députés européens ne veulent plus subventionner les éleveurs de taureaux de corrida !
Depuis de nombreuses années, des eurodéputés se sont engagés contre la corrida et contre l’utilisation de fonds publics pour financer et perpétuer ces spectacles sanguinaires et honteux. Le lobby tauromachique a su également s’organiser pour – au delà des frontières des pays dits « taurins » – fédérer des groupes de pressions ayant tout intérêt à saboter toute tentative de faire évoluer le statut des animaux. Des « petits arrangements entre amis » dont la presse s’est heureusement fait le relais.
Il faut savoir que la corrida se maintient également en grande partie grâce à l’utilisation d’autres fonds publics, notamment au niveau local. Les contribuables sont mis à contribution forcée au travers notamment des dépenses engagées par les municipalités complices de la barbarie des arènes. Cela se produit notamment par le financement de spectacles (et donc l’acquisition de taureaux destinés à être suppliciés) dans les villes qui prennent elles-mêmes en charge le coût de corridas, ou par les aides accordées dans d’autres communes aux associations tauromachiques, soit directement, soit en passant par des subventions distribuées pour l’organisation de « ferias », et dont une part va aux organisateurs de spectacles de torture animale…
C’est une avancée qui vient renforcer le désaveu récent de l’ONU qui, au travers des travaux de son comité spécialisé sur les droits de l’enfant, a émis une recommandation historique visant à éloigner les enfants de la corrida. Dans son rapport le comité onusien assimilait fort justement le spectacle de la corrida à une violence, physique et mentale, déclarant notamment que « la participation d’enfants et d’adolescents (garçons et filles) à des activités liées à la tauromachie constituait une violation grave des articles de la Convention relative aux droits de l’enfant « .
La FLAC ayant fait de la lutte contre la violence des arènes (tant à l’encontre des animaux que des êtres humains, et bien évidemment les enfants) son mot d’ordre prioritaire , nous avions également alerté les médias français sur cette recommandation de l’ONU.
Nous ne pouvons que saluer ces avancées qui par leur critique et leur réalisme quant à la violence inhérente à la corrida, contribuent à son recul et à notre lutte pour son abolition, ainsi que l’a toujours clairement défini notre fédération.
Assurément, tous ces professionnels de la corrida qui gagnent leur vie sur le dos de la souffrance animale n’ont jamais été aussi inquiets…
Tous les espoirs nous sont permis lors du prochain vote budgétaire qui aura lieu au Parlement européen en 2015.
Entre temps, à nous de faire un important travail d’information sur la sordide réalité des corridas auprès des députés peu informés !
À lire, deux articles dans Midi Libre du 23 octobre : « Les éleveurs de taureaux de combat continueront à toucher leurs primes » et « les éleveurs gardent leurs subventions »