La crise et les difficultés financières de la filière tauromachique frappent de plein fouet le « mundillo », et en premier lieu les organisateurs de ces spectacles où l’on met en scène sévices graves et actes de cruauté à l’égard de bovins, également dénommés « corridas » !

Le calendrier des corridas (et manifestations assimilées) 2014 en France confirme la tendance de l’année dernière : multiplication des novilladas en lieu et place des corridas traditionnelles.

Si l’argumentation des défenseurs de la corrida met souvent en avant le « courage » du matador, ainsi que l’existence supposée « idyllique » du taureau, qui aurait l’immense avantage selon eux de bénéficier d’au moins 4 années de quasi liberté en pleine nature avant d’être passé au fil de l’épée, les novilladas ou becerradas vont totalement à l’encontre de ces tentatives de justifier la torture et la mise à mort sadique d’animaux innocents.

Les novilladas sont des séances de sévices et de mise à mort destinées aux toreros débutants (les « novilleros ») et surtout aux tout jeunes taureaux de 2 ou 3 ans(les « novillos »). Pour les organisateurs elles offrent l’avantage d’être évidemment bien moins coûteuses qu’une corrida « standard » : cachets des toreros moins élevés voire même inexistants dans beaucoup de cas (certains tortionnaires mettant même la main à la poche pour pouvoir se produire en public), absence de picadors pour les novilladas dites « non piquées » (et donc personnel en moins), animaux-victimes bien moins chers à l’achat…

Les becerradas vont encore plus loin dans l’abjection. Cette fois ce sont des taureaux de moins de 2 ans qui sont placés dans l’arène pour y être suppliciés ! Si dans le calendrier public de la saison tauromachique elles sont peu nombreuses, nous ne doutons pas un instant qu’elles soient plus répandues dans le cadre privé, permettant ainsi à des apprentis toreros de « se faire la main », ou à des amateurs prêts à payer le prix de supplicier ainsi eux-mêmes un jeune bovin pour satisfaire leur passion morbide.

Novilladas, becceradas : ces horribles démonstrations représentent d’une certaine façon la « corrida du pauvre », où ces quasi-bébés sont massacrés à bas prix, et où s’effondre le mythe du matador « brave » face à un fauve sanguinaire. Car ce sont juste des taurillons, bien moins puissants et moins lourds ! Nulle grande bravoure – même imaginaire – dans ces spectacles honteux.

Les nombreuses novilladas organisées cette année viennent renforcer notre détermination à en finir avec la corrida et sa culture de la barbarie. L’invocation des dangers encourus par les toreros, la « vie rêvée » du taureau dans sa pâture ne sont que poudre aux yeux de celles et ceux qui connaissent mal la réalité brutale cachée derrière ces manipulations.

Loin des valeurs réelles de l’honneur et du respect, la filière de la torture animale n’hésite pas à supplicier les plus jeunes et les plus faibles pour le « spectacle » … et pour le plaisir !