Les chiffres de l’année 2015 ne laissent planer aucun doute sur le nombre de spectacles tauromachiques organisés en Espagne : c’est l’effondrement !

De 2014 à 2015, le nombre de spectacles d’actes de cruauté et sévices graves sur bovins a diminué de 13 %, passant de 1512 en 2014 à 1418 cette année.

Selon les catégories la chute est plus ou moins marquée, mais reste toujours importante. La corrida « classique » baisse de 6 %, la corrida « de rejon » (à cheval) dépasse elle les – 13 %, les novilladas mettant en scène le supplice de très jeunes taureaux vont jusqu’à chuter de plus de 28 % !

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(source : “la economia del toro”)

Le mundillo espagnol désigne clairement la multiplication des interventions politiques abolitionnistes comme responsable de ce déclin spectaculaire. C’est un fait que cette année 2015, avec l’entrée sur la scène politique espagnole d’un mouvement tel que Podemos et la décision de nombreuses municipalités de mettre un terme aux subventions publiques versées à la tauromachie a nécessairement pesé sur ces chiffres dont nous nous réjouissons. Mais ce n’est pas tout, puisque ce résultat vient confirmer le déclin constant engagé depuis plusieurs années (depuis 2007 plus précisément) : seule l’année 2014 avait vu se produire un modeste sursaut taurin avec un nombre de spectacles en augmentation légère depuis 2013. La « reprise » fantasmée par le lobby tauromachique aura été de très courte durée et 2015 vient rappeler les adeptes de la torture animale à la réalité des chiffres. En 8 ans, le monde de la corrida a du se résoudre à voir disparaître plus de la moitié du nombre de ses spectacles sanguinaires !

L’annonce de ce recul spectaculaire du nombre de spectacles vient également renforcer le récent rapport diffusé en Espagne, qui met à terre le mythe de la corrida « créatrice d’emplois » en démontrant que la filière de la corrida n’est en rien la source d’emplois et de richesses pour la communauté que le lobby taurin tente de mettre en avant. La très grande majorité des professionnels n’a aucune activité régulière, voire pas d’activité du tout. Maintenue la tête hors de l’eau en Espagne à grands coups de subventions publiques (de la part de l’État, et également de la part de l’Europe), la corrida n’est pas un “plus ” pour la société : elle est en réalité une charge supplémentaire, à laquelle s’ajoutent son caractère de plus en plus impopulaire et sa crauté archaïque…