Le 16 février 2012, Cécile Duflot tient un meeting de campagne à Paris, 3 questions sur la corrida lui sont posées.
Cécile Duflot ne maîtrise pas le sujet et répond à coté.
- Êtes-vous favorable ou opposée à la violence de la corrida, qui, selon la loi française, est qualifiée de « sévices graves sur animaux » ?
- Êtes-vous pour ou contre les écoles de tauromachie où l’on apprend à des enfants à torturer des veaux à l’arme blanche, aux frais du contribuable ?
- Que pensez-vous de l’inscription de cette pratique à notre patrimoine national alors qu’elle est illégale sur 90 % du territoire ?
Les réponses de la secrétaire nationale d’Europe Écologie les Verts sont décevantes mêmes si elles constituent une légère avancée par rapport à la précédente déclaration d’Eva Joly, inacceptable de démagogie et d’ignorance. Dans leur majorité, les Verts avaient signé la pétition de la FLAC contre la corrida en 2009.
Les points positifs :
- Cécile Duflot n’aime pas la corrida, elle a signé de nombreuses pétitions pour son abolition.
« C’est un spectacle que je ne cautionne pas à titre personnel. »
« Les pratiques cruelles, brutales et indignes seront proscrites.«
- Elle soutient notre combat même si elle dit ne pas en apprécier les méthodes (en fait elle ne les connait pas, car lors des actions contre la cruauté tauromachique, jamais la violence ne venait des militants anticorridas).
- Elle est favorable à l’interdiction aux mineurs de la corrida.
- Elle est favorable à la suppression de toute subvention publique à la tauromachie.
- Elle affirme que la tauromachie « n’a rien à faire au Patrimoine de la France« .
Les points négatifs :
- Cécile Duflot n’avait visiblement pas connaissance de l’existence des écoles de tauromachie. Sa réponse « il semble délicat de les interdire à priori » est à mettre sur le compte de son ignorance de ce qui s’y déroule. La représentante d’un parti écologiste ne peut cautionner un tel scandale. L’ex-juge pour enfants Eva Joly a du avoir les oreilles qui sifflent… Un débat Eva Joly / Hubert Montagner à ce sujet remettrait les choses au clair.
- Elle mélange sa position personnelle et celle d’EELV « je vais vous répondre à titre personnel », « j’ai personnellement signé les pétitions », etc. puis « je suis la secrétaire nationale d’EELV et c’est bien si je porte une parole collective ».
- Elle élude le fond de la question (la légitimité et la violence de cette pratique) en déviant sur les méthodes employées pour lutter contre cette cruauté. De plus, sa réponse basée sur des comportements isolés et dénoncés par toutes les associations anticorridas (« suppôt des assassins« ) n’est pas le reflet de la réalité.
- la dramatique extinction des espèces que nous traversons n’a rien à voir avec la corrida. (Cf argument N°4)
Découvrez en image la position de la porte-parole nationale d’EELV sur la corrida :
En Synthèse :
Il apparait de sérieuses zones d’ombre dans le positionnement d’EELV sur cette question, et un manque de connaissances flagrant.
La FLAC souhaite l’ouverture d’une table ronde avec ce parti, pour pouvoir sereinement apporter les éléments qui manquent à leurs représentants, et que leur discours se trouve en cohérence avec les valeurs de respect du vivant, des hommes, des animaux et de la nature qu’ils revendiquent. Valeurs en totale contradiction avec la violence et la cruauté de la tauromachie.
A ce jour, la FLAC ne peut se satisfaire d’un discours aussi peu clair et peu engagé, et du décalage qu’il existe entre le programme de campagne des Verts et le discours de ses représentants.
D’autre part, il est indispensable de faire notre auto-critique. Nous avons certainement trop peu réagi aux propos violents de certains militants.
Les insultes, les vulgarités et les menaces (notamment par mail et sur Facebook) desservent notre cause et ruinent nos efforts.
La FLAC réaffirme sa désapprobation totale de tout propos outrancier, menaçant, insultant ou vulgaire à l’encontre de qui que ce soit.
La FLAC est une fédération de lutte contre la violence, qui ne tolère pas ces comportements. Elle ne tolère pas non plus qu’on l’y associe par des amalgames déplacés.