Résultat des élections espagnoles ! La corrida en état de choc…

Les mois passés ont vu le recul de la corrida se généraliser en Espagne  : multiplication des municipalités cessant de subventionner cette pratique barbare, effondrement du nombre de spectacles organisés, mise à jour des mensonges du lobby taurin quant à l’apport de cette pratique sur le monde du travail espagnol.

Les récentes élections législatives viennent compromettre un peu plus encore l’avenir de la tauromachie dans ce pays. Depuis des années, la corrida est soutenue envers et contre tous en Espagne par le Parti Populaire (parti au pouvoir) qui jusqu’ici bénéficiait d’une majorité absolue lui permettant d’imposer au pays le maintien, la sauvegarde et le financement des spectacles d’actes de cruauté et sévices graves sur animaux. Cette situation foncièrement injuste a pris fin.

Le vote du 20 décembre dernier a mis un terme au règne sans partage du PP pro-corrida en faisant d’un parti tel que Podemos (ouvertement abolitionniste) la seconde formation du pays en nombre de voix et et la troisième en nombre de sièges au parlement.Le Parti Socialiste est la seconde force parlementaire et a déjà démontré qu’il était bien loin d’être un soutien inconditionnel à la corrida… De même pour la formation centriste “Ciudadanos”. Le reste de l’échiquier politique espagnol est majoritairement opposé à la corrida. Sans parler des mouvements nationalistes ou régionalistes (catalans et autres…) également favorables à l’abolition !

Dans un pays censé être la patrie de la corrida, la réalité est dure pour les adeptes de la torture animale : la majorité des espagnols ne met jamais les pieds dans une arène, les formations politiques (dans leur quasi-totalité, hors Parti Populaire) sont soit pro-abolition, soit favorables a minima à la fin de toute subvention publique à la corrida et aux écoles taurines. Il va de soit que le rêve éveillé des fanatiques taurins de voir la corrida espagnole élevée au rang de patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO part en fumée, de même que le fantasme d’un hypotétique retour de la corrida en Catalogne (qui l’a abolie en 2010) imposé de force par le gouvernement de Marino Rajoy…

Les nombreuses municipalités qui ont mis à terme au versement de subventions publiques ces derniers mois ont ouvert la voie. Et surtout cela a permis de prouver aux politiques espagnols, tous bords confondus, que ne plus soutenir la corrida, voire s’y opposer publiquement et dénoncer sa cruauté, ne suscitait pas de révolte populaire, bien au contraire. Les décisions publiques en ce sens ont recueilli le soutien des citoyens, quand la tauromachie ne se voyait pas rejetée hors de ces villes dans l’indifférence la plus complète de la majorité des habitants.

La situation périlleuse de la corrida en Espagne ne peut pas rester sans peser sur l’implantation de la tauromachie espagnole en France. La déchéance qui guette cette pratique dans son pays d’origine ne peut que nuire à son image internationale, la décrédibiliser et démontrer à ses soutiens (sincères ou intéressés) qu’elle est irrémédiablement amenée à disparaître, dans un délai que nous souhaitons le plus court possible.

Les politiques français peuvent également en tirer une leçon : le clientélisme taurin appartient désormais au passé. Défendre la corrida en France n’est plus une position permettant de s’assurer un soutien électoral déterminant, si cela a jamais été le cas… De plus, l’implication connue de plusieurs des principaux organisateurs de corrida en France dans des malversations fiscales en fait désormais de peu recommandables fréquentations…

Comment douter qu’en ce début de 21ème siècle où nous avons tous un intérêt évident à prendre nos distances avec la violence et la cruauté, que ces jeux sanguinaires et avilissants n’ont plus leur place et doivent désormais être abolis ? Nous en sommes convaincus : l’échéance se rapproche à grans pas !

Le monde de la corrida en France, aux vues des résultats en Espagne, à travers leurs blogs, ne s’en cachent même plus ! C’est dire…

Gérard ONESTA et sa colistière très particulière…

Comment est-ce possible ?  Alors que dans sa charte, EELV dénonce la barbarie dégradante de la corrida et demande son interdiction (voir la lettre d’Emmanuelle Cosse), Gérard ONESTA, tête de liste d’EELV et d’un certain nombre de mouvements de gauche, accepte dans sa liste, sans aucun scrupule, une célèbre aficionada militante de la corrida.

Où sont la cohérence et l’éthique ?

Grâce à la vidéo ci-dessous, où l’on peut apercevoir à plusieurs reprises cette colistière si particulière, vous découvrirez ce qui se passe dans certaines manades, bien à l’abri des regards et des médias… C’était le 11 juin 1995. Attention, certaines scènes de corridas filmées dans cette manade, en présence d’enfants, peuvent heurter les personnes sensibles… Mais c’est la vérité !

Nous précisons que cette initiative de Gérard ONESTA d’accepter sur sa liste une aficionada “pure et dure” a fortement déplu à la direction nationale d’EELV.

Compte tenu du choc ressenti par beaucoup, espérons que Gérard ONESTA visionne cette vidéo…

Jean-Claude GAUDIN répond à la FLAC ! Mais…

Lors des dernières élections municipales, le sénateur maire de Marseille Jean-Claude GAUDIN était interpellé par la FLAC sur ses positions au sujet de la présence d’enfants lors de corridas.

Sa réponse ne se fit pas attendreSon opposition à cette pratique cruelle était sans appel !  Surtout quand on se souvient de la lettre qu’adressa le sénateur maire de Marseille à Jeanne AUGIER, PDG et propriétaire du célèbre Hôtel NEGRESCO à Nice. Dans celle ci, Jean-Claude GAUDIN qualifiait la corrida de barbarie, et le combat contre la torture animale, de nature à faire évoluer l’éthique de l’humanité et la paix dans le monde. Voir la lettre en pièce jointe.

Jeanne AUGIER, amie de longue date du maire de Marseille et membre du comité d’honneur de la FLAC, avait beaucoup apprécié cet aphorisme. Une déclaration du maire de Marseille qui n’a jamais été un vain mot puisque Jean-Claude GAUDIN a systématiquement refusé l’organisation de quelque activité tauromachique que ce soit dans sa ville, refusant avec la plus grande fermeté que la corrida puisse s’y implanter de nouveau

Mais voilà, qui découvre-t-on le 19 juillet dernier sur les gradins lors d’une corrida à Châteaurenard :  Jean-Claude GAUDIN lui même au milieu de toute une grappe d’aficionados… Les nombreux électeurs qui avaient voté pour lui suite à ses prises de position courageuses contre la corrida doivent s’interroger sur les raisons de cette présence !

Après avoir été alertée par notre Fédération qui souhaitait connaître les raisons de cet apparent revirement, la mairie de Marseille, par son directeur de cabinet, nous adresse une lettre officielle d’explication. Dans cette dernière, on peut y lire qu’en fait, Jean-Claude GAUDIN, comme tous les ans, est invité par le maire de Châteaurenard afin de rencontrer les habitants de sa commune, cette invitation étant régulièrement formulée à l’occasion d’une “fête taurine”.

Mais en quoi, compte tenu des mots terribles employés par Jean-Claude GAUDIN contre la corrida, le sénateur maire est-il obligé d’assister à ces insupportables séances de torture animale qu’il décrie tant ?

Son absence sur les gradins des arènes aurait-il eu un quelconque impact sur les relations amicales nouées avec les habitants et élus ? Bien sûr que non !

Mais le plus grave, même si, en effet, depuis son premier mandat de maire en 1995, aucune corrida n’a été organisée dans la cité phocéenne, c’est que le monde de la corrida voit dans la présence de Jean-Claude GAUDIN lors de cette corrida à Châteaurenard, une caution apportée à ces actes barbares qualifiés de  “sévices graves et actes de cruauté envers un animal” par le code pénal.

Espérons que l’année prochaine, à l’occasion de ce rituel à Châteaurenard, le maire de Marseille et sénateur des Bouches-du-Rhône écoute d’abord son cœur et son sens de l’éthique et évite ainsi d’apporter une caution involontaire à ce spectacle sanglant et dégradant…

Emplois de la corrida, les mensonges dévoilés

La corrida créatrice de richesses ?  D’emplois ?

Les abolitionnistes dénoncent régulièrement ce qu’ils présentent comme un mensonge : l’apport économique de la corrida. Par exemple en indiquant que dans de nombreux cas, lorsque les corridas sont organisées dans le cadre de Ferias populaires, ce n’est évidemment pas la corrida qui apporte à la Feria, mais l’inverse. Notamment via les subventions publiques et les facilités offertes par les municipalités aux organisateurs de ces tristes spectacles.

Même si nous luttons principalement contre la barbarie des arènes qui sévit dans le sud de la France, la situation en Espagne (berceau de la corrida) est particulièrement intéressante et riche d’enseignements. Un important dossier consacré à la réalité de la filière tauromachique vient d’être publié par l’AVATMAl (association de vétérinaires opposés à la tauromachie et à la maltraitance animale). Le travail effectué, et les conclusions rendues publiques méritent amplement d’être résumés ici.

Emploi 2En Espagne, de 2007 à 2014, le nombre de « spectacles » tauromachiques (corridas, novilladas, becceradas, « festivals » taurins et apparentés) s’est effondré : 3651 en 2007, 1868 en 2014, soit une baisse de 51 % ! Ce qui n’a pas empêché la mise à mort de 5 324 pauvres bovins dans les arènes l’année passée…

Alors que la logique voudrait que le nombre de d’intervenants professionnels déclarés diminue, c’est exactement l’inverse qui s’est produit sur la même période : 7 397 en 2007, 10 194 en 2014 ! Il est évident que tous ces “professionnels” ne peuvent réellement exercer leur activité, même très ponctuellement…

Sur 810 personnes enregistrées comme « matadors de toros », 623 ne sont intervenues à aucun moment lors d’une corrida en 2014. Plus parlant encore : sur 3018 « novilleros » déclarés, 2984 n’ont même pas foulé le sable des arènes en 2014 (l’étude indique même que plus de 68 % de ces novilleros, logiquement de jeunes toreros débutants, ont en réalité plus de 30 ans…) ! Au final, seuls 8 % de ces professionnels ont eu plus d’un engagement dans l’année écoulée… Quel succès !

Les chiffres concernant l’élevage sont à l’avenant. Sur un total de 1339 exploitations déclarant élever des taureaux destinés à la corrida, 311 seulement ont pu vendre au moins un animal pour une corrida en 2014, c’est à dire 23 %. Les 77 % restant n’ont pas même vendu un seul animal l’année écoulée. En Espagne comme en France, la très grande majorité des taureaux dits de corrida sont en fait destinés principalement à la filière alimentaire et non à la corrida (les chiffres français de sources taurines tournent tous autour d’un maximum de 10 % d’animaux destinés à la tauromachie), anéantissant ainsi l’éternel argument des taurins selon lequel, l’abolition de la corrida génèrerait la disparition du taureau dit de combat.

Au vu de ce rapport, il apparaît évident que la filière de la corrida n’est en rien la source d’emplois et de richesses pour la communauté que le lobby taurin tente de mettre en avant. La très grande majorité des professionnels n’a aucune activité régulière, voire pas d’activité du tout. Maintenue la tête hors de l’eau en Espagne à grands coups de subventions publiques (de la part de l’État, et également de la part de l’Europe), la corrida n’est pas un »plus » pour la société : elle est en réalité une charge supplémentaire, à laquelle s’ajoutent son caractère de plus en plus impopulaire et sa cruauté archaïque…

En France, la situation est-elle plus favorable à la tauromachie ? Le plus petit nombre d’intervenants (toreros ou éleveurs) limite probablement la casse. Mais la mauvaise santé financière des plus importants organisateurs français de corrida ne vient pas relever le bilan général. Au contraire. Pas plus que le fait que dans de nombreux spectacles, notamment les plus importants, les toreros ainsi que les animaux proviennent souvent d’Espagne, ceci réduisant un peu plus encore l’apport économique de la corrida et l’élevage français…

Désinscription du PCI, rejet de la part de la grande majorité des citoyens, recommandation répétées de l’ONU visant à en écarter les enfants ; décidément, les arguments en faveur de cette barbarie s’effondrent l’un après l’autre. Il est grand temps d’en finir…

Nous profitons de la diffusion de cet important rapport de l’AVATMA pour saluer également l’action des vétérinaires abolitionnistes français, réunis au sein du COVAC  (Collectif des Vétérinaires pour l’Abolition de la Corrida). Le COVAC a récemment écrit au Conseil Supérieur de l’Ordre des Vétérinaires pour attirer son attention sur la cruauté de la corrida et sur la honteuse caution apportée par quelques vétérinaires à cette pratique. Le Conseil Supérieur de l’Ordre des Vétérinaires a favorablement accueilli les préoccupations exprimées par le COVAC et a annoncé que la corrida faisait désormais partie des questions que le pôle « profession vétérinaire et éthique animale » du Conseil de l’Ordre va traiter, et qu’un avis sera rendu.

Une fois cet avis rendu, cela signifiera une avancée considérable pour notre cause et la remise en question de l’existence aberrante des vétérinaires taurins…

Le Député Européen Pascal DURAND rejoint la FLAC !

Le Député Européen et ancien secrétaire national d’EELV Pascal DURAND intègre le Comité d’honneur de la FLAC. Voir sa fiche Wikipédia.

La force de ses convictions anticorrida se traduit dans le puissant message vidéo enregistré au Parlement Européen et destiné à être diffusé lors de la conférence qui fut donnée par le Professeur Hubert MONTAGNER le 20 juin 2015 à Béziers.

Petit rappel concernant cette conférence sans précédent à Béziers.

Dans la mesure où le Parlement Européen est appelé à se prononcer chaque année sur les subventions accordées aux éleveurs de taureaux de corrida, cette intégration de Pascal DURAND à la FLAC est extrêmement pertinente…

N’oublions jamais ce que disait dans la presse il y a quelques années la tueuse à cheval Marie SARA :  nous ne redoutons que deux choses :  l’interdiction des enfants dans les arènes et… le Parlement Européen.

Merci Pascal DURAND !