En octobre 2001, la FLAC, avec la collaboration du docteur vétérinaire Jean-Louis Leroux, avait tenu une conférence de presse à Bordeaux. La FLAC avait en possession un document qui prouvait que le ministère de l’agriculture allait interdire la commercialisation de la viande de taureau de corrida. Ce qui avait fait l’objet d’un article de presse dans sud-ouest.
Mi-juin/début juillet 2012, des militants anti-corridas créent un événement facebook afin de dénoncer un scandale : une banque alimentaire du Vaucluse accepte de la viande de taureaux qui seront tués dans les arènes à Chateaurenard le 14 juillet 2012. Bien évidemment, il n’est pas question pour nous de remettre en cause cette banque alimentaire qui se donne sans compter avec générosité pour des personnes vivant dans une grande précarité. Mais tout de même : pour les taurins, tout est bon pour se draper d’une bonne conscience afin de soulager la misère humaine. Il est bien connu que les aficionados sont de grands humanistes…
Alors pourquoi massacrer des bêtes pour le plaisir plutôt que de partager avec la banque alimentaire l’argent des cachets ? Quand on connait le prix des places dans les gradins et les sommes indécentes qui circulent dans ce milieu. Et parfois de manière très opaque… De plus, à Chateaurenard, le prix de l’entrée était exonéré de TVA… Bonjour la solidarité nationale ! Mais l’aspect le plus choquant est peut-être celui-là : cette viande malsaine et pleine de toxines n’est pas sans risque, voir le rapport de l’AFSSA.
Que les taurins consomment cette viande, c’est leur affaire, mais de grâce, qu’ils ne prennent pas le risque de contaminer les autres. A fortiori quand il s’agit de nécessiteux… En Espagne, le problème est réglé : une fois la corrida terminée, les taureaux vont directement à l’incinérateur. Après la « vache folle », faut-il attendre que l’on connaisse le « taureau fou », avec mort d’homme ? Mais il sera trop tard…
Nous précisons que la photo qui illustre cet article a été prise à Chateaurenard le 14 juillet 2012. Par conséquent, vous savez ce qu’est devenue la viande de ce pauvre animal…
Le retentissement médiatique de cette polémique fut considérable. Quelques exemples :
France 2 ci-dessous.
[Ce commentaire a été modéré pour les raisons suivantes : insultes]
Ceux qui font souffrir les taureaux de cette façon devraient subir le même sort. Pourquoi s en prendre a une si belle bête. c est injuste que chaque année des taureaux finissent de cette manière.la corrida devrait être interdite. […modération…]
Laissez ces animaux tranquille. Eux ne demandent qu’à vivre. Vous êtes une honte pour la France. c’est inadmissible de voir ça. C’EST HONTEUX.
LE SCANDALE CONTINUE !
Dernièrement la banque alimentaire a décidé d’accepter la viande des taureaux de corrida.
Cela n’est pas acceptable pour plusieurs raisons.
D’une part il n’est pas normal qu’à notre époque on puisse proposer de la viande qui émane d’animaux qui ont été torturés, et d’autre part il faut savoir que cette viande est impropre à la consommation.
La banque alimentaire ne sait pas à quels risques elle expose les personnes qui consommeront cette viande.
La loi exige que la viande vendue en boucherie et dans la restauration provienne d’animaux préparés, insensibilisés, saignés et tués selon des règles d’hygiène précises dans des abattoirs autorisés. Ce qui n’est pas le cas des taureaux massacrés en corrida. Ce trafic est donc illégal.
L’AFSSA sollicitée dès février 2001 par la Direction Générale de l’Alimentation, recommandait en date du 01 juin 2001 que les viandes de taureaux tués au cours des corridas n’entrent pas dans la chaîne alimentaire humaine.
Le 25 octobre 2001, la FLAC avait organisé une conférence de presse à Bordeaux au sujet de ce scandale avec la collaboration du vétérinaire Jean-Louis Leroux. Voir l’article de sud-ouest au sujet de cette conférence. Nous avions alors en possession un document qui annonçait que le ministère de l’agriculture allait prendre un arrêté interdisant la commercialisation de la viande de taureaux. Mais Monsieur Glavany, alors ministre de l’Agriculture ET procorrida, a fait passer les intérêts des taurins avant la santé des français, et n’a pas accepté que cet arrêté soit publié ! Encore une fois, nous pouvons assister à la complicité des pouvoirs publics en faveur du lobby taurin ! A quand la fin de cette complicité scandaleuse ? La France est-elle une république bananière ?
Les taureaux de corrida périssent après un long calvaire. De la « ganaderia » (ferme d’élevage) jusqu’à l’arène, ils subissent un transport stressant qui peut être très long (de l’Andalousie jusqu’en France par exemple) dans des caisses étroites et obscures. Après quoi, on les enferme dans le toril de l’arène. Le jour du supplice, ces animaux qui ont toujours vécu en troupeau, sont isolés de leurs semblables et endurent des heures d’angoisse dans la solitude et l’obscurité d’un chiquero (petite cellule). On les lâche alors dans un milieu inconnu et hostile, l’arène, au milieu des cris de la foule : l’organisme réagit à tout ce stress, puis à la douleur des blessures, en produisant des catécholamines (toxines dangereuses). Les efforts musculaires intenses déployés au combat générent une grande quantité d’acide urique. Les consommateurs qui mangeront l’animal supplicié s’exposent à 3 maladies, selon la partie de leur organisme où cet acide urique va se déposer. S’il se fixe dans les articulations, il déclenche la goutte. Dans les voies urinaires, il peut constituer des calculs. Enfin, s’il se dépose sur la paroi des artères, il provoque des troubles circulatoires. Cette chair « surmenée » rendue noire et dure par son acidité, provient d’animaux souvent malades et souvent drogués. Est-il normal qu’une viande si peu recommandable soit vendue en boucherie et non livrée à l’équarisseur ? LA CORRIDA EST AU-DESSUS DES LOIS ! La viande vendue par les commerces pour la consommation humaine doit provenir uniquement d’animaux tués dans un abattoir autorisé. A cette obligation légale, il n’existe qu’une seule exception : l’abattage d’urgence pour des bêtes malades ou accidentées. Les taureaux n’entrent pas non plus dans cette catégorie.
Cette vente est donc ILLEGALE, et nous devons la faire cesser.
Anne Caron : présidente de la Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas.
Et puis faire plus de corridas pour avoir plus de viande aussi pendant qu’ils y sont ?
La soudaine ‘générosité’ des organisateurs de corridas pourrait-elle être le signe que le fruit de leur forfait se commercialise de plus en plus difficilement comme viande alimentaire? Et si le prix de l’équarissage rendait plus rentable la solution du don à une banque alimentaire ?