La corrida : Combat truqué et pervers

La corrida n’est pas un combat loyal entre un homme et un animal, comme le disent les amateurs (aficionadeaux ou aficonados). C’est un combat truqué entre 6 hommes, professionnels de la manipulation animale, et un herbivore qui ne sait rien de tout cela

Les sévices pratiqués avant l’entrée dans l’arène (transports éprouvants, administration de purgatifs, diètes puis isolement dans le noir avant l’entrée dans l’arène, etc…) sont souvent volontairement cruels. Puis commencent les 3 actes (ou tercios) de la corrida :

  1. Le Tercio de pique, appelé aussi tercio de châtiment
    Son but est de mutiler l’animal pour l’affaiblir. Monté sur un cheval protégé par un carapaçon, le picadeur (picador) enfonce la pique pour couper les muscles du cou. Ces blessures très profondes malgré la barre d’arrêt de la pique touchent parfois les terminaisons nerveuses (nerfs rachidiens) à la sortie des vertèbres.
    Les hémorragies ainsi déclenchées vont rendre le taureau « toréable », c’est à dire permettre au matadeur (matador), dans son « habit de lumière », de briller sans trop de risque et de se faire passer pour un héros.
    Sans cet affaiblissement, le tauréreau (torero) ne tiendrait pas une minute face à ce puissant animal.
  2. Tercio des banderilles
    Après avoir subi la pique, le taureau est très diminué : efforts physiques considérables, perte de sang, manque d’oxygénation du cerveau, impossibilité de relever la tête…. Mais son calvaire n’est pas terminé.
    Les banderilles sont des harpons de 7 cm de long plantés deux par deux dans les muscles du dos. A chaque mouvement, ces 6 harpons bougent et viennent lacérer un peu plus l’animal
    Les banderilles servent à évacuer le sang dû aux blessures de la pique, qui sinon provoquerait une mort trop rapide par hémorragie interne.
  3. Tercio de mort
    Avant la mise à mort, il faut encore affaiblir le taureau, c’est l’objectif  de la faena de muleta qui consiste à fatiguer l’animal en lui faisant effectuer des passes mettant en valeur le matadeur (ou matador = tueur). Faire courir le taureau finit de l’épuiser, ainsi la mise à mort n’est plus qu’un exercice d’école. De nombreux tauréreaux (toreros) s’y reprennent à plusieurs fois, 5 ou 6 coups d’épée avant de délivrer l’animal de ses souffrances.

Les Armes utilisées dans la corrida


La pique ou puya

Elle mesure 10.5 cm pour un diamètre de 36 mm. Sa pointe acérée entre dans la chair et ses arêtes tranchantes coupent les muscles à vif. Elle incise et provoque des hémorragies d’importantes selon les zones atteintes. Le croisillon d’arrêt arrive à pénétrer dans la blessure ouverte par la pique et reste coincé sous le cuir occasionnant des blessures de 20 cm de profondeur et plus…
Source : Blessures et mort des taureaux de combat de Marc Roumengou

Les Banderilles

Les banderilles sont des harpons de 5 à 7 cm de long, chargés de réactiver sans cesse la douleur et destinés à rendre le taureau plus combatif après une phase de pique particulièrement éprouvante.

Elles permettent aussi d’évacuer le sang qui provoquerait la mort trop rapide du taureau par hémorragie interne.

L’épée

Elle est utilisée pour la mise à mort. C’est une arme de première catégorie interdite à la détention.

Le Descabello

Épée spéciale pour sectionner la moelle épinière, utilisée lorsque le taureau, s’accrochant à la vie, ne meurt pas assez rapidement. Le matadeur (matador) plante la pointe du descabello dans la nuque, parfois à coups répétés (une trentaine le 18 octobre 1998 à Béziers).

Le poignard ou puntilla

Ce couteau à lame courte est utilisé pour achever le taureau au sol.
La puntilla n’atteint souvent que la moelle épinière, le taureau paralysé est encore pleinement conscient lorsqu’on lui coupe les oreilles et la queue (trophées parfois accordés au matadeur), et qu’on le traîne sur le sable.

Précisions sur le Tercio de pique ou phase du « Châtiment »

La pique a pour but de diminuer considérablement le potentiel physique de l’animal. L’arme doit à la fois blesser profondément l’animal et déclencher des hémorragies sans écourter sa durée de vie qui doit être d’environ 20 minutes.
Une autre méthode très souvent pratiquée dans l’arène lors de ce tercio de pique, consiste à recevoir le taureau dans une position pratiquement perpendiculaire au cheval, ce qui l’amène à venir percuter dans le caparaçon et de s’y bloquer les cornes (figure ci-contre).

Par le phénomène du bras de levier, il faudra au taureau déployer une force de 4.800 kg (6X800) pour résister à la pression du cheval. (Blessures et Mort des taureaux de combat – Marc Roumengou, p85). Ces efforts considérables épuisent très rapidement le taureau qui est souvent déjà en état de manque d’oxygène. Le taureau, dont la stratégie naturelle est la fuite, n’arrive à ces comportements extrêmes que parce qu’il n’a pas le choix et est maintenu dans un état de stress maximum.

Après avoir épuisé ainsi le taureau et l’avoir piqué dans des régions pouvant atteindre les apophyses et même la moelle épinière, ce qui a pour effet de provoquer des paralysies partielles, le picadeur (picador) piquera dans le but de sectionner les muscles releveurs ou extenseurs de la tête afin d’empêcher le taureau de se défendre. Contraint à baisser la tête, il donne l’impression d’être toujours prêt à attaquer…
L’imagination de l’homme pour inventer des horreurs est sans limite !
Comment croire après cela que l’on ne pratique pas la torture dans les arènes et qu’il s’agit d’une tradition sympathique, dont le taureau serait à l’honneur ?