Le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU a émis récemment une recommandation visant à éloigner les enfants de la violence des arènes. Cette recommandation est – dans un premier temps – destinée au Portugal. Le tour de la France approche, et la présence, voire l’instrumentalisation, des enfants lors de corridas ou dans les écoles taurines sera bientôt soumise à la critique de l’organisation internationale.
Vouloir protéger les plus jeunes du spectacle de la barbarie glorifiée n’est en rien liberticide ou réactionnaire. Au contraire : notre société n’a-t-elle justement pas tout à gagner à évoluer vers plus de paix, plus de respect, moins de traumatisme, moins de cruauté ?
Doit-on également honorer et reproduire les guerres, bombardements et massacres au prétexte qu’il s’agit là d’une activité ancestrale et « historique » de l’espèce humaine, et que les enfants ne devraient pas être tenus à l’écart de ces réalités ? Serait-il donc légitime de justifier les actes terroristes à l’encontre des pays les plus riches en arguant du fait que les victimes de ces attentats ont connu pendant des années une existence particulièrement enviable et confortable en comparaison du quotidien des plus démunis de la planète ?
Nos contradicteurs adeptes des tauromachies espagnoles ou portugaises nous opposent régulièrement leur propre exemple. Combien de fois a-t-on pu entendre ou lire : « je vais voir des corridas depuis mon plus jeune âge, et je n’ai aucun problème psychologique »… Sachant qu’elle provient de personnes qui saison après saison courent dans les arènes pour savourer des spectacles d’actes de cruauté et sévices graves sur des animaux (ce sont les termes du code pénal), ou d’autres qui – on l’a hélas vu encore récemment – n’hésitent pas à agresser physiquement, frapper à coups de poings et de pieds, des militant(e)s anti-corrida, cette remarque a de quoi laisser dubitatif…
En dehors des aficionados fanatiques, il paraîtra évident à tout un chacun que présenter à un enfant pendant des dizaines de minutes, des heures, le triste et brutal spectacle d’un animal harcelé, poussé à bout, bardé de coups, ensanglanté, puis finalement mis à mort avec plus ou moins d’efficacité, le tout sous les bravos et les encouragements de la foule n’a rien d’anodin !
Le bon sens et la responsabilité parentale que nous ne dénions pas aux parents aficionados dans tous les autres domaines, ce bon sens et cette responsabilité semblent disparaître aux abords des arènes pour certains. On a pu voir ainsi circulant sur internet une vidéo édifiante présentant une petite fille (7 ans ? 8 ans ?) refusant d’entrer dans les arènes et cherchant à s’éloigner. Petite fille rattrapée par sa mère et traînée de force en direction de l’entrée où devait se dérouler une corrida !
Une émission de radio spécialisée dans la promotion de la tauromachie (et plus particulièrement de celle qui implique de supplicier et tuer) n’hésite pas à encourager les parents aficionados à emmener leurs enfants voir des corrida. En indiquant clairement à ses auditeurs qu’il s’agit là de faire acte de prosélytisme ! Un prosélytisme indispensable selon eux pour garantir la survivance de la corrida espagnole en France… Dans d’autres domaines, ce genre d’incitation serait considérée comme la marque d’une pratique sectaire.
Ainsi que l’a fort justement souligné le professeur Hubert Montagner, un vrai « principe de précaution » devrait être appliqué pour la corrida . Il est aberrant que les images les plus brutalement réalistes de ce « spectacle » soit interdites de diffusion ou d’accès limité par un organisme comme le CSA afin de ne pas heurter les plus jeunes, et que par ailleurs on encourage les enfants à prendre part à ces spectacles dans les villes dites « taurines » (entrée gratuite pour les plus jeunes, tarifs réduits, places offertes par les organisateurs ou les municipalités, etc).
Le PROTEC, un collectif de psychiatres et psychologues, vient d’adresser une lettre ouverte au Président de la République afin de le sensibiliser sur ce sujet. Nul doute qu’il s’agît là d’un nouveau pas vers un engagement soutenu pour cette cause de la part tant des opposants à la corrida, que des professionnels et spécialistes de la psychiatrie, de la protection de l’enfance et tous ceux qui sont concernés par la lutte contre la violence et la cruauté à l’œuvre dans les arènes.
Je pense qu’ils devraient mettre leurs bambins directement dans l’arène, ça leur permettrait de voir les cornes des taureaux de plus près.
Ce serait probablement beaucoup plus instructif pour enfants, mais aussi parents!
Les déclarations sur ce sujet écrit par des pro corrida (et notamment celles effectuées lors du dernier congrès de la Fédération des Sociétés Taurines de France – FSTF) mettent l’accent sur le fait de mener des actions enfants voir une corrida. Pas de les accompagner ou de les encadrer dans le cas où ces jeunes souhaiteraient y assister de leur propre chef. Non, il s’agît là de les mener à la corrida. Il y a là une évidente volonté de prosélytisme et d’embrigadement. Ces intervenants ne sont pas là pour aider à expliquer la tauromachie à un enfant qui est décidé à entrer dans une arène, mais pour déculpabiliser les parents qui envisagent d’y emmener leurs enfants dans le but de leur faire partager et donc soutenir leur passion. La priorité n’est pas à l’éducation mais au « militantisme » tauromachique.
Autre chose : nous sommes tous confrontés à la mort dans notre existence. Le rythme des générations qui passent, et des décès de proches est déjà un incontournable. Je ne vois pas en quoi multiplier la vision de scènes d’agonie ou de cadavres mutilés de bovins aurait la moindre valeur éducative. Sauf à s’interroger sur la nature de la société à laquelle cette « éducation » est destinée à préparer les plus jeunes. La multiplication des violences exercées par des aficionados ces derniers temps, et les nombreux encouragements de la part d’autres aficionados (qui laissent à croire que les coups portés sur des femmes et hommes relèvent également d’une sorte de spectacle) ne plaident pas en faveur du modèle de société auquel la vue répétée de sévices sur les taureaux est censée nous préparer…
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=2996:soiree-clemente-a-la-brede-21061014&catid=19&Itemid=238
🙁
Plus on signe de pétitions, et plus on avance à reculons.Led parents sot des irresponsables initier leurs enfantd à la barbarie,c’est inconcevable pour moi.La relève est assurée MIL FOIS HÉLAS! !!!!
La vue du sang pour un enfant reste toujours un traumatisme inconscient!!!!
🙁
il a quoi dans le cerveau ce père de famille. Un pois chiche et encore. la place d’un enfant, n’est vraiment surtout pas dans une arène. C’est bon pour le traumatiser à vie. Ordure.
On peut lire également ce témoignage :
http://www.flac-anticorrida.org/sofie-traumatisee-a-5-ans-dans-larene/
honte aux parents