Quarante-cinq ans après la mort de Franco, je crois entendre le cri funeste symbole de sa dictature « Vive la mort ! A bas l’intelligence ! » résonner encore et toujours dans les arènes où se pratique la barbarie nommée corrida. Car il se trouve hélas, en Espagne mais aussi en France, des humains ou prétendus tels capables – sous le prétexte de la culture et de la tradition – de défendre le spectacle honteux d’un sang injustement versé. Pour ces personnes, la dignité de l’être vivant, sa détresse et sa souffrance, comptent pour rien.
On ne s’étonne pas de trouver parmi elles, au-delà des Pyrénées, les représentants de la droite bon teint comme les nostalgiques enragés du franquisme : sur ce terrain comme sur d’autres, Parti Populaire et VOX se donnent allègrement la main ! Là, la Gauche sauve l’honneur, fidèle en cela aux Républicains espagnols qui dès 1937, en pleine guerre civile, proposaient la suppression pure et simple de la corrida.
Qui prétendra qu’à l’époque, ces hommes et ces femmes défenseurs du droit et de la liberté n’avaient rien d’autre à quoi penser ? C’est qu’ils savaient, au cœur de la tourmente, qu’il est des pratiques, des symboles, des rites barbares avec lesquels on ne peut transiger. Mieux que personne ils le savaient !
En France, hélas, la situation est tout autre. Face à la montée générale du rejet et de la réprobation, des militants et des élus de gauche demeurent sans honte et sans remords les défenseurs jusqu’au-boutistes de la tauromachie.
Calculs électoralistes ? Défense, comme je l’ai évoqué plus haut, de particularismes culturels ? Quelles que soient leurs raisons – ils en trouvent toujours d’excellentes ! – ces militants et ces élus s’obstinent à nier l’évidence : on ne peut à la fois se réclamer de la justice et du progrès, et défendre la corrida.
Modestement mais avec fierté, comme tant d’autres je me tiens aux côtés de nos grands anciens : Victor Hugo, Emile Zola, Théodore Monod, Jacques Derrida, Albert Schweitzer… Plus près de nous, Simone Veil, Robert et Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay.
Avec eux je dis non à la violence. Non à la souffrance gratuite infligée à l’être vivant, quel qu’il soit.
Avec eux je dis oui à l’humanisme, oui à la compassion, oui à la justice.
Je dis : vive la vie ! Vive l’intelligence ! Abolissons la corrida !
Rosy Inaudi
Conseillère départementale EELV
Élue des Pennes Mirabeau / Bouches-du-Rhône
Bravo à cette élue pour son témoignage et ce rappel concernant la corrida et le fascisme. Félicitations… Il y a mieux à faire que ces tortures à ciel ouvert qui se donnent l’alibi de culture.
C.D. Perpignan
Bravo Madame!
Il est très important que les élus se positionnent clairement contre la barbarie envers les plus vulnérables : les animaux.
La corrida est emblématique de nos exactions indignes envers les plus faibles, ceux qui sont entièrement à notre merci .
Comment peut-on encore tolérer l’ intolérable: pouvoir supplicier un animal pour le plaisir et en faire un spectacle de réjouissance ?
Soyons tous unis et solidaires pour bouter définitivement cette honte et la reléguer au musée des supplices d’ un autre âge!
Un grand merci à cette conseillère départementale des B.du.Rh, honteux département où se pratique l’ignoble corrida. Je suis entièrement d’accord avec ce qu’elle écrit, moi-même m’étant plusieurs fois heurté, au sujet des corridas, avec des personnes et des représentants politiques soi-disant de gauche. La corrida ne peut trouver aucun justificatif, c’est un spectacle barbare, incitateur de violence et de cruauté, qui doit être mis à mort le plus rapidement possible !
Un habitant du Pays d’Arles.
Ne pas oublier EELV d’Occitanie qui a pris position contre la corrida. Au nom de EELV Véronique Vinet et Gérard Onesta lors de l’Assemblée plénière de la région du 14 nov 2019.ont déposé un vœu concernant l’interdiction des arènes aux mineurs. Les verts votent contre les subventions régionales aux corridas, spectacles cachés dans les aides aux férias. Les autres élus d’Occitanie sont complices avec Carole Delga, Présidente socialiste, vue dans des arènes qui votent pour.
merci pour ce texte Rosy, merci de votre soutien
Enfin ! Il faut sortir de l’omerta !
La tradition ne peut pas tout excuser. Les actes de cruautés sont interdits par le CRPM l’exception culturelle n’a pas sa place dans la souffrance animale !
Il y a tellement de choses à faire avec les animaux pour mieux les comprendre et communiquer avec eux …
Eric Mourey
Vétérinaire retraité de la fonction publique, ancien Directeur des Services Vétérinaires
Un Grand Merci MADAME ROSY INAUDI pour ce parfait plaidoyer en défense de nos Frères Taureaux !