Robert Margé, éleveur de taureaux destinés à la corrida (mais également à la filière alimentaire), et organisateur de spectacles d’actes de cruauté et sévices sur bovins vient d’en faire les frais...
Ayant appliqué indûment sur ses « spectacles » un taux réduit de TVA auquel il n’a pas droit, l’organisateur a ainsi évité de régler à l’administration fiscale (et donc à la communauté…) des sommes très importantes. Pour la seule année 2011, un contrôle du fisc a permis d’exiger le paiement de 240 000 euro € ! La somme correspond à ce que lui réclame le Fisc pour 2011, l’organisateur ayant continué à appliquer un taux erroné de TVA les années suivantes, l’addition finale risque d’être particulièrement salée !
Robert Margé n’est pas le seul organisateur de spectacles tauromachiques à prendre de grandes libertés avec la réglementation, les recettes de ses activités et le Fisc. C’est également le cas de Simon Casas (directeur des arènes de Nîmes) ou des frères Jalabert. Simon Casas doit lui des sommes encore plus importantes au Fisc, avec à l’origine la même manipulation : déclarer et payer un taux réduit de TVA en lieu et place du taux normal auquel ce type de spectacles est assujetti.
Une fois pris la main dans le sac (bien garni), les organisateurs de corrida tiennent la bouche en cœur le même discours : il s’agît là d’un geste « militant« destiné à obtenir du gouvernement un abaissement du taux de TVA pour les corridas, afin de permettre – entre autres – une baisse du prix des places et d’en faciliter ainsi l’accès à un public plus nombreux… Vu de l’extérieur, n’importe quel contribuable y verra plutôt une tentative de fraude qui a échouée. Le principe de la fraude est très simple, voire simpliste : prétextant que la corrida est inscrite (dans des conditions assez troubles d’ailleurs…) depuis 2011 à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France, les organisateurs décident par eux-mêmes d’appliquer à leur déclaration fiscale un taux réduit dont bénéficient les activités culturelles. Mais au niveau de la vente des billets, ils continuent d’appliquer un taux normal. La différence va donc directement dans les poches de l’organisateur de corrida : les spectateurs paient « plein pot », et la communauté (via le Fisc) perçoit une somme très largement minorée ! Une recette supplémentaire pour les fraudeurs… pardon, un « acte militant » pour ces idéalistes désintéressés.
On rappellera que celui qui est impliqué dans la fraude à la TVA la plus importante, Simon Casas, a plusieurs fois déclaré ces dernières années que ses spectacles connaissent une baisse de fréquentation. Une situation qui en 2013 a conduit a diminué le nombre de corridas présentées à Nîmes.La sonnette d’alarme a également récemment été tirée au sujet des difficultés financières de la filière tauromachique en Espagne. Alors, les sommes non versées au Fisc ces dernières années : militantisme idéaliste pour aider la corrida, ou tentative de donner un peu d’air à une situation financière de plus en plus compliquée ? L’homme en tous cas n’en est pas à son coup d’essai en la matière : en 1996 déjà, le Canard Enchaîné lui consacrait un article !
Selon nos informations, ce type de carambouille pourrait également être de mise parmi des clubs ou associations tauromachiques bien moins connus. Et le militantisme anti-TVA n’y serait pour rien : peut-être plutôt la volonté d’éviter de régler à la communauté des sommes dont ces clubs ont tant besoin, face à des difficultés financières notamment dues à la baisse de fréquentation de certaines arènes…
Il est désormais de la responsabilité de l’État et de ses représentants de faire en sorte que les montants très importants dus par ces organisateurs soient enfin réglés. Et de mettre ainsi fin à une situation finalement bien représentative de corrida : un monde où règne en maître l’opacité, les « petits arrangements entre amis » et qui doit en grande partie sa survie à l’argent public, directement ou indirectement. Argent des subventions, tant au niveau local que sur le plan européen, et argent détourné grâce à ce type d’arnaque à la TVA !
Entre le manque à gagner du fisc avec les fraudes sur la TVA et les subventions publiques, les spectacles taurins reviennent chers aux contribuables français !
ce n’ est probablement qu’ un début et nous aimerions que la Cour des Comptes se penche sérieusement sur la nébuleuse économique du mundillo.Sûrement de nombreuses surprises à la clef.
Si seulement ça pouvait mettre leu entreprise en péril, ça ferait toujours des taureaux en moins disponibles pour les corridas…
Merci pour cette info. On a parfois l’impression que les juridictions administratives, même si elles sont aussi lentes que les autres juridictions françaises, sont quand même plus rigoureuses, plus dégagées de l’écume médiatique, des pressions politiques, ou du clientélisme local.
NB : illustrer le mundillo par une statue de Caïn, c’est lui faire bien de l’honneur, même si ce garçon symbolise la première expression de la pulsion meurtrière de l’homme.
J’aurais pensé à une illustration plus conforme au fonctionnement intellectuel des afiocs dès qu’il est question de leur addiction : D’OH !