5 jours et 400km en autonomie à travers les régions du sud de la France pour offrir un autre visage à la lutte contre la violence tauromachique.
Publié par Sylvain le 16 mars 2012.
Si vous n’avez pas lu la première partie, cliquez d’abord ici : >>lire la première partie
Deuxième Partie : Uchaud – Chateaurenard en passant par 9 arènes (95km).
Réveil au petit matin, pas de courbatures, et toujours un soleil radieux. Direction la première arène du jour, celle de St Gilles. J’arrive tôt, la ville engourdie est calme, calme….
Mais que vois-je vois juste à côté de ce portail ? Je vous laisse le découvrir ci dessous, sinon vous ne me croirez pas…
Vous pouvez commenter cette photo en cliquant sur le lien (en rouge) pour exprimer tout haut ce que vous pensez tout bas : qu’aimeriez-vous jeter dans les WC des arènes ?
Je vous avoue que je n’ai pas résisté au plaisir de me soulager, non pas dans les « WC des arènes », mais directement sur les arènes. Et ça fait tellement de bien que j’ai décidé de le refaire systématiquement, tiens. :-)
Le coeur et le corps léger, je reprends ma route qui traverse le parc régional de Camargue.
C’est là que sont élevés les superbes taureaux qui finiront charcutés sous les olé ahuris d’une foule manipulée.
Comment font-ils pour ne même plus se rendre compte des souffrances qu’endurent ceux qui ne sont plus que l’objet de leur amusement dans l’arène ? Comment oser envoyer les habitants de ce parc à l’arène, après les avoir élevés dans de si bonnes conditions ? Qu’est ce qui peut bien leur passer par la tête pour dire « aimer les taureaux » quand leur finalité est de les détruire dans un bain de sang ?
Jamais je n’accepterai le sort que les aficionados font subir aux taureaux. Leur soi-disant « amour de l’animal » n’est que dissimulation d’une attirance morbide et malsaine (la fascination de la mort, le coup d’oeil sur les accidents de la route, la rubrique des faits divers…). Chacun porte en soi une part de perversité, mais eux l’exacerbent en provoquant et organisant cette souffrance. Mettre en pratique des exécutions publiques d’animaux, et choisir comme victimes les plus beaux taureaux est un véritable scandale. Vivement l’abolition !
Allez, revenons à des choses agréables. Profitez avec moi de cette route, depuis laquelle je me régale du spectacle des chevaux camarguais.
Franchement, est-ce que ça vous viendrait à l’idée de planter différentes lames coupantes dans le dos de ces magnifiques bêtes ? Et d’en faire un spectacle et de faire payer les gens pour voir ça ?
Personne ne supporterait de telles pratiques, qui seraient interdites immédiatement, et leurs auteurs lourdement sanctionnés.
Alors dites-moi pourquoi on tolère encore de le faire sur les taureaux ? Pire, Pourquoi est-ce qu’on les subventionne et qu’on les laisse l’apprendre aux enfants ? Les taureaux, ils ne méritent pas de vivre heureux comme les chevaux ? Qu’ont-ils fait pour être ainsi martyrisés ?
Ici, non seulement les paysages sont beaux, mais les réalisations des hommes aussi. Comme quoi, quand l’humain veut, l’humain peut faire les choses bien !
J’arrive dans le tout petit village de Gimeaux, c’est à l’école qu’on m’indique où se trouvent les arènes. Elles sont minuscules…
Quelques planches disjointes, des gradins branlants, une petite salle couverte de peintures de taureaux, un panneau « propriété privée », et sur toutes les voitures : des toros et des affiches pour la prochaine tuerie…
Pas de doute, je suis en plein territoire taurin… Mais bon, je pose mon vélo, sort mon T-shirt « CORRIDA BASTA » et commence à prendre des photos…
… lorsque j’entends quelqu’un arriver derrière moi.
« – Oh ! Vous êtes qui ? Vous faites quoi ?
– Euh…. bonjour, je prends des photos.
– Des photos pour quoi ?
– Ben, des photos pour moi.
– Ah bon. Et vous allez en faire quoi ?
– Ben, des photos de vacances.
-Ah. »
Pause. L’individu semble réfléchir, ce qui, visiblement, lui demande un gros effort.
« – Vous êtes pas des zanti-corridas au moins ? (là, je rigole en douce…)
– Oh vous savez, moi je fais du vélo ! »
Et il repart, rassuré. ça serait marrant de voir sa tête en découvrant cet article. :-D
Ce périple est décidément plein de petites satisfactions, qui mises bout à bout forment un grand moment de bonheur. J’adore rouler les afiocs dans la farine…. :-D
Allez, c’est reparti, c’est que j’ai du chemin moi aujourd’hui. Direction : une autre place forte de la violence taurine, Arles… Ville de sang, qui annonce tout de suite la couleur.
Là j’ai rendez-vous avec des journalistes de « La Provence », ils m’attendent au pied des arènes.
Le photographe est plutôt défavorable à la corrida et son cortège de violence, mais la journaliste, elle, est aficionada. Nous arrivons cependant à bien discuter, et notre échange est assez constructif. Je me rends compte que tous les arguments qu’elle avance ne sont pas valables, ce sont toujours les mêmes sophismes qu’on nous sert à chaque fois… La Culture, l’abattoir, le fait de se préoccuper plutôt des africains…
Mais mon message est positif, mon action leur plait, ma bonne humeur et mon moral au beau fixe les convainquent de la justesse de cette action, et l’article qui sortira le lendemain dans toute la région va dans mon sens, le sens du progrès, du respect du Vivant, de l’arrêt de la cruauté. C’est une grande satisfaction.
Je fais ça pour inciter les aficionados à évoluer, pour les emmener avec moi sur le chemin de la compassion, du respect du Vivant, de l’amusement sans la cruauté. Venez, Arlésiens, venez avec moi à vélo sur les routes magnifiques de votre région, et laissez vivre les taureaux en paix !
Je traverse en vitesse Fourques,
les arènes y sont horribles… mieux vaudrait un jardin ou même un parking que cette horreur…
Et je continue jusqu’à Beaucaire, qui se dit ville d’Art et d’Histoire…
Je laisse libre cours à votre imagination pour rajouter sur le panneau de la ville ce qu’il manque pour rendre compte de la réalité de ce qui se passe dans ses arènes… défoulez-vous en commentant cette photo !
Pourtant, Beaucaire a de quoi être fière de son histoire et de son art, mais pas de ce qui se déroule dans les arènes. Il est donc grand temps pour cette ville de faire comme Fréjus et d’éradiquer la violence de ses arènes.
Elles sont belles ces arènes, quel dommage qu’elles soient si mal utilisées.
Il existe tant d’autre façons de mettre ces arènes en valeur… Allez, Beaucaire, répète après moi : corrida, BASTA ! Corrida, BASTA !
Ah ça fait du bien… il fait toujours aussi beau pour un mois de février, la température en ce début d’après-midi monte à 22 – 23°. Que du bonheur ! Tiens, j’arrive déjà à Tarascon !
Ici les employés municipaux sont en train de travailler dans les arènes. Ils me laissent entrer, sans savoir que mon but est de faire des photos anticorrida.
J’applique toujours la même technique : déjouer leur méfiance par des gestes anodins (m’étirer, demander de l’eau, manger quelques amandes…) puis lorsqu’ils se sont lassés de moi, hop, je sors mon T-shirt !
Un T-shirt de la FLAC à l’intérieur du ruedo, ça va à nouveau en énerver quelques-uns… J’adore !
Tiens, si j’en profitais pour me soulager aussi ? :-D
Je m’élance ensuite vers ma huitième arène de la journée. Celle de St Etienne du Grès.
C’est sympa, les aficionados ont pensé à installer des petits crochets pour que je puisse suspendre mon T-shirt « CORRIDA BASTA » sur les murs de leurs arènes. Merci les afiocs ! ;-) En tout cas mon message est clair :
Le jour commence à décliner, et j’ai déjà 75 km au compteur. Mon vélo chargé pèse plus de 25 kg je commence à sentir la fatigue. De plus le vent s’est levé… le fameux mistral… aie, moi qui dois remonter encore 20km vers le nord jusqu’à Chateaurenard, j’espère arriver avant la nuit pour ma dernière visite de la journée…
Ouf, c’est bon, je rejoins la dernière ville de cette étape alors que le soleil disparait presque derrière les maisons. Juste le temps de trouver les arènes, et de prendre une photo…
Mais la journée n’est pas finie pour moi, et je dois rapidement me mettre à la recherche d’un endroit pour bivouaquer, puis monter mon camp et me préparer à manger.
Il fait noir et c’est à la lampe frontale que je repère un champ d’abricotiers qui abritera mon campement pour la nuit. Ouf, pas fâché de troquer la rudesse de la selle pour le confort du sac de couchage. La nuit sera froide, mais peu importe, demain je sors de la zone taurine et j’emporte avec moi toutes ces arènes pour les convertir, bientôt, à l’arrêt de la cruauté… Quel beau programme !
Cette action vous plait ? Parlez-en autour de vous, et surtout, soutenez-nous pour qu’on puisse continuer à faire passer notre message différemment et ainsi toucher un plus large public, qui n’a pas encore reçu ce message d’éradication de la violence des arènes.
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