Tout le monde s’en indigne sur les réseaux sociaux depuis des semaines, à commencer par la FLAC : un colloque surréaliste d’amateurs de torture animale va se tenir au Sénat le 4 octobre. Inutile de vous demander si vous pourrez y assister, les places sont bien sûr strictement réservées aux zélotes de la corrida. C’est une petite célébration sévèrement bordée, entre zélotes du culte de la souffrance animale et de la mort violente, pas un débat, il ne faut pas rêver.

Précisons que le fait de tenir un colloque au Sénat n’a aucune signification politique : le palais du Luxembourg loue ses salles pour les séminaires privés à qui en fait la demande. En revanche, le fait que ce soit Gérard Larcher, président du Sénat, en personne qui accueille les invités de l’ONCT avec le soutien de l’UVTF est bien sûr lourd de sens – non pas sur le Sénat, mais sur la collusion largement démontrée entre le lobby torturomachique et les plus hautes sphères du pouvoir, toutes couleurs politiques confondues.

Larcher est bien connu comme étant un fervent soutien de multiples formes de maltraitances animales : chasse au fusil ou à la glu, persécution de blaireaux (qualifiés de nuisibles), gavage d’oies et, bien sûr, corrida comme il vient de le confirmer avec éclat. Pourtant, il est vétérinaire et, à ce titre, devrait se préoccuper avant tout du bien-être de tous les animaux. Le Conseil de l’Ordre des Vétérinaires vient d’ailleurs de déclarer de façon extrêmement forte son opposition totale à la corrida, après avoir été sollicité en ce sens par le COVAC, collectif des vétérinaires anticorrida, rassemblant environ 2000 praticiens. Avec cet avis émis par le Conseil, ce sont les 18000 vétérinaires français qui sont appelés à faire primer leur respect de la vie animale sur leur éventuel goût pervers pour des spectacles de torture. Larcher méprise évidemment ces considérations bassement éthiques. Son attachement aux recommandations de son Conseil de l’Ordre est inexistant. Protéger la vie des animaux ? Quelle blague… Tout imbu de sa fonction de président du Sénat, jamais repu de tueries injustifiables dans notre monde en théorie moderne, il se réjouit d’inaugurer cette célébration des adeptes du sang versé – pas le leur, celui de ruminants victimes de leur folie sadique.

Pour les cerveaux sérieusement perturbés des concepteurs du colloque, la problématique des relations entre “L’Homme et les animaux”, niant par ce titre-même que l’Homme est un animal parmi d’autres, se caractérise par une « idéologie de tendance globalisante sinon totalitaire », s’appuyant sur “des campagnes agressives et discriminatoires” visant à exclure toute exploitation des animaux non-humains pour le seul bénéfice des humains. Pour eux, la seule chose qui compte est d’affirmer que le sort naturel, voire sacré, des animaux est de servir aux besoins et aux plaisirs des humains, à commencer par les taureaux qui sont, à leurs yeux, nés pour être torturés et tués pour la jouissance malsaine de ceux qui viennent assister à leur agonie truquée.

Manifestation d’opposition à ce colloque devant le Sénat le 4 octobre de 10 h à 15 h.

Roger Lahana
Secrétaire fédéral de la FLAC

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