RENAUD et FADJEN soutiendront Rennes pour la finale !

Le chanteur RENAUD, en compagnie de Christophe THOMAS et de son taureau FADJEN dont il parraina son dernier calendrier, accepte de soutenir le Stade Rennais lors de la finale de la coupe de France de football qui aura lieu à Paris le 3 mai prochain au Stade de France.

C’est annoncé sur Twitter.

Il faut savoir que le Stade Rennais n’est qu’à 30 km du lieu où vit FADJEN.

Ainsi, lors de cette finale très médiatisée, notre noble cause sera présente grâce à FADJEN et à RENAUD.

Pour mémoire, vous découvrirez sur notre site la magnifique histoire de FADJEN grâce à la télévision italienne La RAI qui lui avait consacré un très émouvant reportage.

http ://www.sauvons-un-taureau-de-corrida.com/

ALLEZ LE STADE RENNAIS ! ! !

fadjen_rennais

CO2 mon amour 26 avril 2014

La tentation de la récupération a toujours animé les hommes. Bon, c’est sûr, jusqu’à présent, dans le recyclage des déchets, ça ne s’est traduit que relativement modestement  d’où la notion d’économie circulaire indispensable mais qui réinvente l’eau tiède. En revanche, en matière de réécriture de l’histoire (en bon français, on parle désormais de « story telling »), là, il faut bien reconnaître que nous autres modernes sommes à la pointe de l’innovation.

Et ce ne sont pas les fans de corridas qui me contrediront !  Tenez, quand les aficionados poètes ont vu le célèbre taureau de Lascaux peint sur une paroi de grotte il y a qq 15 000 ans , ça a été plus fort qu’eux : Il a fallu qu’ils se l’approprient avec une grande affiche sur les arènes de Nîmes « La tauromachie, patrimoine culturel français »

L’occasion était trop belle et le message prêt à l’emploi. Je résume :

Si nos lointains ancêtres Magdaléniens dessinaient des aurochs sur les parois de leurs cavernes, c’était parce qu’ils rêvaient secrètement de courir déguisés en clowns phosphorescents après ces bestiaux, pour leur planter dans les flancs les banderilles qui n’avaient pas encore été inventées. Si, si ! puisqu’on vous l’affirme !… C’est un peu comme si en inventant la roue, les Mésopotamiens s’étaient dit : Tiens, ça ferait un chouette supplice qui pourrait attirer du monde sur les places publiques, les jours de marché !…

Bien évidemment, l’image de ce taureau surgie du fond des âges n’appartient à personne. Mais qu’elle serve de propagande afin d’amener le grand public à croire que la corrida est née au paléolithique, c’est tirer un peu fort sur la muleta. D’autant que Montignac, ville qui recèle les fameuses fresques de Lascaux, est tout de même l’une de rares municipalités de France à s’être ouvertement déclarée “anti-corrida”. Il fallait donc oser un tel grand écart autant temporel que sémantique.  Les amoureux de la mise à mort spectacle en costume à paillettes l’ont fait.

Cet exemple illustre que notre époque ne peut plus se passer de la communication ; l’essentiel consistant à occuper le terrain et à faire feu de tout bois. De là à songer que la communication s’apparente volontiers à la bêtise à front de taureau, il n’y a sans doute pas l’ombre d’une queue de vache…

Denis Cheissoux

à écouter sur le site de France Inter

Ou retrouvez l’édito intégral ci-dessous.

“NI ART NI CULTURE”. Un livre événement !

Tel est le titre de l’ouvrage sur la corrida de Isabelle NAIL dont la parution est annoncée pour le mois de mai.

Ce livre dédié «aux protestataires abolitionnistes de la corrida » a le mérite de non seulement dénoncer la corrida, ses manipulations et ses réseaux, mais aussi de témoigner d’un engagement personnel. Il replace avec talent la prise de conscience et la volonté de dénoncer et d’agir dans le quotidien et l’expérience d’Isabelle NAIL : à l’époque, conseillère municipale à la mairie de Dax, militante anti-corrida, membre et élue d’EELV, auteure, praticienne de la psychologie analytique.

Une préface signée du professeur Hubert MONTAGNER ouvre l’ouvrage. Un texte fort dont nous citerons quelques lignes qui trouvent un écho particulier au vu de la récente actualité du statut des animaux domestiques : « Considérant le ressenti ou le sentiment de souffrance, il est incroyable qu’en 2014 on ignore, sous-estime, « dénature » ou rejette une réalité scientifique : l’organisation et la fonctionnalité du système nerveux sont les mêmes chez tous les Mammifères, en particulier celles des organes sensoriels, des structures nerveuses centrales, des réseaux inter-neuronaux qui sont impliqués dans la douleur et la souffrance. Autrement dit, alors qu’il ne parle pas et ne peut donc verbaliser sa souffrance, le taureau a vraiment mal et souffre réellement lorsqu’il est percé par les piques et les banderilles, puis transpercé par l’épée qui l’exécute. Comme tous les Mammifères atteints dans leur chair, y compris l’Homme. En contact permanent avec toute la gamme des souffrances humaines, et souvent confrontés à la maltraitance des animaux sauvages, domestiques, de compagnie ou familiers par des humains, les responsables politiques et les magistrats ne peuvent sous-estimer, négliger ou ignorer cette évidence : le taureau est un être sensible et de souffrance… comme tous les mammifères, y compris évidemment les êtres humains. »

Une des multiples richesses de ce livre est de savoir aborder la problématique de la corrida sous des angles aussi différents que complémentaires qui trouvent leur origine dans l’expérience et la formation personnelles d’Isabelle NAIL. Le point fort qui en découle réside en sa diversité : grâce à ces angles multiples, on passe d’une analyse psychologique fouillée des motivations des aficionados à une évocation de la mythologie, de l’histoire de la corrida. Des considérations « théoriques » contrebalancées par l’évocation du parcours personnel de l’auteure ou les descriptions précises et circonstanciées des actions militantes où elle a pu mettre à l’épreuve du terrain ses convictions abolitionnistes.

Et les occasions de mettre ses convictions à l’épreuve du quotidien dans une ville considérée comme une place-forte de la corrida, Dax, n’ont pas manqué ! Dès qu’il a été connu, l’engagement anti-corrida d’Isabelle NAIL est venu singulièrement compliquer ses responsabilités d’élue municipale dans une mairie où Gabriel BELLOCQ, le maire de Dax, est également président de la commission taurine. Son engagement et sa détermination à dénoncer les pratiques sanguinaires et violentes de la corrida, au coeur d’une ville de premier plan, et en tant qu’élue municipale, ont transformé Isabelle NAIL en une cible permanente d’attaques directes ou indirectes. Sa participation à une manifestation d’opposition à la corrida organisée à Dax amenant même le maire et premier aficionado de la ville à l’exclure (ainsi que deux autres conseillers et élus anticorrida) de la majorité municipale !

Sur cette question , ainsi que sur les pressions subies, Isabelle NAIL nous livre son vécu, son ressenti. A ce titre également, “Ni art ni culture”est un ouvrage important de part la qualité de son témoignage et sa dénonciation de la “chape de plomb” tauromachique pesant sur les esprits trop libres et critiques dans ces villes dites « de sang », où la corrida survit encore grâce au soutien d’élus et notables locaux usant et abusant de leurs réseaux et pouvoirs. Un exemple récent en est encore donné dans un chapitre entièrement consacré à la conférence du professeur Hubert MONTAGNER à Dax et intitulé avec à-propos “l’impossible conférence”

Un chapitre est également consacré aux « outrances », ces exagérations, manipulations, accusations et contre-vérités parfois insultantes voire diffamatoires utilisées par les défenseurs de la corrida pour tenter de décrédibiliser leurs contradicteurs ; chapitre particulièrement d’actualité tant ces outrances sont désormais intégrées au discours « officiel » de certains représentants du monde tauromachique (on pensera évidemment à André VIARD et à l’ONCT, spécialistes en la matière, mais ce ne sont pas les seuls, loin de là…). Ce chapitre se fait ainsi l’écho d’une citation de Yves PRIGENT ouvrant le livre : « Cependant, comme du diable, on pourrait penser que l’habileté du Mal consiste à laisser croire qu’il n’existe pas ».

Toujours ancrée dans l’actualité et l’engagement militant, Isabelle NAIL conclut son ouvrage par une évocation du procès de Dax. Ce procès a vu les représentants de trois associations liées à la protection animale et à la lutte contre la corrida, dont le CRAC Europe en la personne de son président Jean-Pierre GARRIGUES, se voir accusés d’organisation de manifestation illégale, de mise en danger de la vie d’autrui (des manifestants ayant utilisé des fumigènes…) et d’avoir gravement insultés des aficionados en les traitant de « sadiques » ou de « barbares ». Le témoignage d’Isabelle NAIL, qui a assisté au procès et a pu ainsi juger sur pièces des arguments, de l’attitude et du discours des uns et des autres, accusés et plaignants, est un élément précieux pour mieux comprendre la réalité des manœuvres d’organisations et groupes de pression tauromachiques.

La postface est écrite par le sociologue Michel BON, dont on citera les première lignes résumant parfaitement sa position sur le sujet (et la nôtre) : “Voici un livre étrange et complet qui réunit l’érudition et l’amour. L’histoire du taureau à travers les différentes cultures va de sa déification à sa mise à mort sadique publique de nos jours. C’est ce qu’on appelle le progrès !”.

On ne peut que saluer le travail effectué par Isabelle NAIL, la vitalité de son écriture, l’importance d’avoir ainsi un témoignage précieux, la profondeur de ses analyses et rappels mythologiques, historiques ou psychologiques. Et son honnêteté à citer scrupuleusement toutes ses sources, renvoyant ainsi à nombre de liens, d’articles, d’ouvrages qui pourront également nous enrichir.

Dès la parution de “Ni art ni culture” la FLAC vous informera sur les possibilités de l’obtenir.

En complément, un entretien avec Isabelle Nail :

Pourquoi ce livre ?

« En réponse à la demande de Laurent des éditions Astobelarra au Pays Basque… Laquelle s’est trouvée en synchronicité avec ma rencontre via mon premier article « Être ou ne pas être aficionado » avec La FLAC (Thierry, JPaul, Joël, Hubert Montagner), avec l’actualité, avec l’impossibilité d’être entendue par le maire et le conseil municipal de Dax (sauf les deux autres écolos, Sylvie Laulom et J.Marie Vignes), avec la confirmation de la position d’EELV sur la corrida et son soutien aux trois élus après la manif à Dax, avec ma propre évolution et le sentiment d’avoir quelque chose à en dire (notamment en qualité de praticienne de la psychologie analytique par rapport aux enfants et aux jeunes) et de participer ainsi à la lutte pour l’abolition et donc le respect de la vie.

Alors, que j’avais toujours dit que je n’écrirai pas sur la corrida ! »

Pouvez vous nous résumer vos écrits et ouvrages précédents ?

« J’ai commencé à écrire dans l’enfance… et lu intensément depuis toujours.

  • 1999 : Heurtebise, roman, Les 2 Encres (une intrigue policière autour du mystère d’un domaine abandonné en Bretagne…)
  • 2001 : Le châtiment, roman, Les 2 Encres (un drame dans la vie d’un médecin de campagne, en Anjou à la fin du XIXè siècle).
  • 2005 : Bleu horizon, roman, Cheminements (suite du précédent mais pouvant se lire indépendamment : Rose dans la tourmente de ses sentiments puis dans celle de la guerre 14-18 qui décime les hommes de la famille).
  • 2008 : Au vent de la guerre, théâtre, Le Solitaire (adaptation du roman précédent). Pièce mise en scène par mes soins et jouée dans les Landes et au Pays Basque.
  • 2008 : Vertiges, les chemins d’illusion, roman, L’Harmattan (années 1970, depuis St Malo, une jeune écorchée vive suit un groupe de jeunes hippies jusqu’au Larzac… où le groupe se sépare… certains prenant la route de Katmandou).
  • 2011 : Libertad, théâtre, Le Solitaire (années 1940, un jeune homme part en cavale à travers France et Espagne, pour fuir le STO et s’engager dans la marine à Casablanca, après de longs mois dans les geôles espagnoles).
  • 2014 : Se connaître à travers la psychogénéalogie, les racines de l’être, Dervy. »

Comment vous est venu cet engagement contre la corrida ?

« Je le raconte dans le livre, après la vision d’une corrida à Arles, et avec la montée du CRAC, relayée par les réseaux sociaux… »

Pouvez vous nous décrire (à ) Dax aujourd’hui ?

« Je dirais que la corrida tient une grande place chez les aficionados qui tendent à faire croire qu’elle est une tradition landaise et dacquoise, attendue par les vrais natifs, les touristes et curistes… Je me demande aujourd’hui si la position des antis ne renforce pas chez eux le sentiment d’avoir à défendre encore davantage leur « culture »… L’année passée a vu nombre de conférences, expos, manifestations (dont le centenaire des arènes) autour de cette pratique. Fresque géante sur le mur des corrales, photos géantes de taureaux sur le mur des arènes… sculptures dans le parc des arènes (Théodore Denis).»

Une dernière déclaration ?

« Nous assistons à Dax à une véritable répression de la parole et des manifestations anticorridas, sous des allures de tolérance. Le maire rappelant dans le journal Sud-Ouest et au cours des séances du conseil municipal, son ouverture à toutes les sensibilités qui s’expriment au sein de sa majorité. Foutaises destinées à redorer son blason.

Ancien psychologue de l’éducation nationale, le maire a entériné l’accès gratuit des arènes aux enfants, ainsi que les initiations à la corrida… Parmi les adjointes ayant aussi adopté cette proposition, une directrice d’école primaire…

La Maison des adolescents n’a pas souhaité signer une pétition en faveur de l’interdiction des corridas aux enfants, nous accusant de prosélytisme. Idem pour l’Amicale dacquoise. Idem pour nombre de travailleurs sociaux du secteur (qui emmènent leurs enfants à la corrida. Certains moniteurs-éducateurs spécialisés emmènent les enfants visiter les arènes…) »

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Jean-Claude GAUDIN se positionne contre la corrida

Dans le cadre des prochaines élections municipales, La FLAC interroge tous les candidats, entre autre à Marseille, sur leur position au sujet des corridas. Et afin de connaître leur opinion sur les enfants assistant à ce “spectacle” cruel.

A Marseille, jusqu’à maintenant, seul le maire sortant Jean-Claude GAUDIN nous a répondu. Comme vous le constaterez en lisant sa réponse en pièce jointe, son opposition à la corrida ne fait aucun doute. Et son hostilité à la présence d’enfants confrontés aux atrocité de la corrida ne l’est pas moins. A cette occasion, Jean-Claude GAUDIN ne manque pas de rappeler la déclaration récente de l’Organisation des Nations Unies dénonçant la présence des enfants dans les arènes lors de corridas. Petit rappel sur notre site.

Déjà, en 2006, l’hostilité de Jean-Claude GAUDIN pour la corrida apparaissait dans le journal La Provence.

Il faut savoir qu’il existe à Marseille un puissant lobby taurin qui ne rêve que d’une chose :  le retour des corridas dans la citée phocéenne… Deuxième ville française, ne l’oublions pas.

Raison de plus pour saluer cette prise de position du maire de Marseille. En ces temps où les politiques n’ont pas toujours le courage d’afficher leurs convictions sur des sujets sensibles, La FLAC tient à remercier vivement Jean-Claude GAUDIN.

Prochainement, nous ferons un bilan complet de toutes les réponses obtenues des candidats à l’occasion de ces élections municipales.

 

La Convention Vie et Nature apporte son soutien à Christophe Leprêtre

Gérard Charollois, né le 22 février 1951 en Saône-et-Loire, est un magistrat et un militant écologiste français. Il est le président et cofondateur du mouvement Convention Vie et Nature pour « une écologie éthique et radicale » et pour « le respect des êtres vivants et des équilibres naturels ».

La Convention Vie et Nature est l’une des associations membres de la FLAC.


La lettre de Gérard CHAROLLOIS

De l’affaire Martial Mouqueron à l’Affaire Christophe Leprêtre.

 

Depuis plusieurs années des associations,  le COMITE RADICALEMENT ANTI-CORRIDA, la FLAC et l’ALLIANCE ANTI CORRIDA notamment, demandent, outre l’abolition de la torture tauromachique, l’interdiction des arènes sanglantes aux mineurs de seize ans.

Le 20 juillet 2012, à MONT DE MARSAN, dans ce département des LANDES qu’une minorité de sinistres individus, mangeurs d’ortolans et tortionnaires de taureaux déshonore, une enfant de six ans a été sexuellement agressée, durant une corrida, dans les arènes, fait non contesté et néanmoins étranger à la tauromachie.

Le 16 octobre 2012, Christophe LEPRETRE, militant anti-corrida, organisa à MONT DE MARSAN, une manifestation publique, évidemment totalement pacifique. Fait révélateur, les associations pro-tauromachiques mandatèrent un huissier de justice pour constater les propos tenus lors de cette manifestation, ainsi que les banderoles brandies. Il n’est pas banal de voir des groupements idéologiques envoyer un huissier de justice pour surveiller une manifestation publique et fixer les discours de leurs antagonistes. L’intention était d’emblée évidente.
Or, rien ne fut relevé de nature, à priori, à satisfaire ladite intention évidente des taurins, à savoir, déceler une infraction quelconque, à imputer à leurs contestataires.

Ils ne trouvèrent que les propos dont je rapporte ici la substance  :
« Une enfant de six ans a été agressée sexuellement aux arènes le 20 juillet dernier. Ce fait ne serait pas survenu, si ce spectacle était interdit aux mineurs. Nous demandons au maire d’interdire l’accès des enfants aux spectacles violents que sont les corridas ».
Et voilà, pour les amateurs de torture tauromachique, Madame le maire est diffamée !
Le militant anti-corrida est condamné pénalement sur le fondement juridique de la loi sur la presse du 29 juillet 1881.

La cour de cassation doit être saisie pour un rétablissement du droit et le triomphe du  principe premier, absolu, sacré de la liberté d’expression. Il n’y aurait diffamation que si notre ami opposé à la torture des taureaux avait imputé au maire l’agression sexuelle de l’enfant de six ans. Une telle accusation eut été effectivement diffamatoire et surtout complètement stupide, tellement idiote que nul ne peut se tromper sur le sens des propos tenus. Pour faire condamner le « réfractaire », il fallait feindre qu’il attribuait à l’élue une part d’intervention directe ou indirecte dans le fait déshonorant.

De toute évidence, Madame le maire de la commune de Mont de Marsan n’a rien à voir avec cette agression.
Elle ne l’a ni commise, ni incitée, ni facilitée, car elle ne pouvait pas la prévoir. Le militant n’a ni affirmé le contraire, ni insinué quoi que ce soit de cet ordre. En revanche, il est tout aussi évident que l’agression dont nulle autorité publique n’est responsable, n’aurait pas eu lieu, le 20 juillet 2012, dans les arènes  de MONT DE MARSAN, si les pouvoirs publics avaient interdit l’accès de ce spectacle de torture aux enfants, interdiction justement objet des demandes associatives.
Mais, pour les besoins de la cause, à savoir intimider le militant, le faire taire, le lobby taurin doit soutenir, contre toute logique, qu’il attribue au maire un rôle dans la commission d’une infraction à laquelle madame le maire  est étrangère. Il faut bien que la présence d’un huissier de justice, un après-midi entier, sur une place publique, ait servi à quelque chose ! Alors, ils soutinrent que l’adversaire idéologique avait diffamé l’élu en lui imputant un fait de nature à porter atteinte à son honneur, définition juridique du délit de diffamation.

La dénaturation du fait et du droit est énorme en cette affaire et la cour de cassation devra rappeler les principes fondamentaux en la matière. Quels sont-ils ? Deux textes régissent, en droit, la question.

1 – L’article 10 de la CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES protège la liberté d’expression.
Toute atteinte à cette liberté doit être proportionnée, prévue par la loi et imposée par la prise en compte d’intérêts fondamentaux contraires. Ainsi, il est permis de dire que :
La corrida est un spectacle cruel, dégradant, dangereux pour la sensibilité des enfants, que ce spectacle de mort doit disparaître et qu’il y a urgence à épargner les enfants de la vision d’un herbivore maltraité, perforé, tourmenté jusqu’à la mort.
Cela déplaît aux amateurs de torture ? Il faut qu’ils acceptent de l’entendre, au nom de la liberté de pensée, d’expression et du pluralisme idéologique. Nous l’affirmons, le revendiquons et notre opinion participe de l’imprescriptible liberté d’expression.

Oui, le militant pouvait, en droit, expliquer que si les pouvoirs publics avaient interdit l’accès des arènes aux enfants de moins de 16 ans, l’agression de la fillette ne se serait pas produite en ce temps et en ce lieu. Si l’enfant avait été victime d’un effondrement de gradin ou d’un autre accident quelconque, le raisonnement eut été le même.

2 – La diffamation, des articles 29 et 31 de la loi du 29 juillet 1881, est l’imputation à une personne d’un fait mensonger de nature à porter atteinte à son honneur et à sa réputation.
Quelle imputation mensongère peut-on reprocher au militant Christophe LEPRETRE ?

Il n’a pas dit, ce qui eut été parfaitement illogique, que le maire de la commune fut auteur, co-auteur ou complice d’une agression sexuelle. Il a dit, autre évidence, que son association demandait l’interdiction de l’accès des arènes aux enfants et que si l’enfant n’avait pas été là, au moment de cette corrida, les faits délictueux n’auraient pas eu lieu.
Qu’y a-t-il de mensonger en cette affaire ? Où est la diffamation ?
Laissons à la cour de cassation, et à défaut, à la cour européenne des droits de l’homme, le soin de dire le droit.

Je voudrais ici rappeler une autre affaire similaire qui m’incita, dans un éditorial, à intervenir en faveur d’un opposant à la chasse, victime du lobby des tueurs agréés :
Il y a quelques années, le militant anti-chasse, Martial MOUQUERON, participa, dans la région d’AMIENS, à une manifestation contre le loisir de mort. Il brandissait une banderole énonçant :
« Au pays des assassins, le chasseur fait führer ».
Il fut, dans un premier temps condamné par une cour d’appel, pour diffamation, à l’initiative d’une fédération départementale des chasseurs. La cour de cassation fut saisie et rappelant le droit, censura cette condamnation.
En droit, de manière qui me semblait assez évidente, une association de chasseurs n’était pas habilitée à poursuivre des propos qui ne la visaient pas personnellement et que, par ailleurs, lesdits propos ne comportaient pas l’énonciation de faits de nature à porter atteinte à l’honneur « du chasseur inconnu ». La cour de cassation suivit ce raisonnement.

Victime de veneurs, un autre groupe de militants est poursuivi, à VERSAILLES, pour de prétendues violences d’opposants à une chasse à courre.

Il n’est pas exceptionnel de voir les militants de la cause animale devoir aller jusqu’en cassation pour faire triompher le droit et la liberté. Pourquoi ?

Avant de répondre, constatons qu’en ce pays, les actes de cruauté envers les animaux sont, à quelques exceptions près, punis de peines dérisoires et que ceux qui tuent des ours ou des loups n’ont guère à craindre les tribunaux correctionnels. C’est que les juristes français ignorent la biologie, l’éthologie, l’écologie et demeurent imprégnés, dans leur majorité, d’une approche anthropocentrique du problème. Pour des « hommes d’ordre », ceux qui remettent en question le rapport à l’animal sont suspects d’extrémismes. Trop de tribunaux traitent défavorablement les réfractaires à la cruauté et prêtent ainsi la main aux lobbies, tout en témoignant de pusillanimité envers les délinquants qui exercent des sévices ou détruisent des espèces protégées.

Il existe dans la magistrature, la haute administration, la classe politique un syndrome d’ignorance de ce qu’est le peuple. Pour ces « élites », le peuple s’amuse à tuer les oiseaux, les ours et les lynx et a besoin de traditions sanguinaires. Or, c’est confondre le peuple et l’arriération, ce qui revient à le mépriser, par méconnaissance : un récent sondage IFOP révèle que ce sont les ouvriers, les employés, les gens humbles qui sont les plus favorables à la cause animale. En revanche, les plus hautes juridictions, tenues de dire le droit, remettent souvent les faits à leur place.

Notre CONVENTION VIE ET NATURE sera toujours aux côtés de tout militant qui œuvre pour la vie et la liberté.
Le droit pénal ne saurait devenir un instrument d’intimidation aux mains des lobbies qui, pauvres d’arguments, riches d’argent, intentent des procédures invraisemblables pour dissuader les femmes et hommes de mieux qui les combattent.

Nous ne les laisserons pas faire.

La vie, à l’instar de la liberté, ça se défend !

Gérard CHAROLLOIS