Des organisations animalistes internationales s’adressent au président de l’Assemblée Constituante de Mexico

La lettre qui suit a été envoyée le 14 décembre 2016 au Président de l’Assemblée Constituante de Mexico pour lui demander, au nom de plusieurs dizaines d’organisations animalistes internationales – dont No Corrida et la FLAC pour la France – de soutenir l’inclusion de la Charte pour les droits des animaux, approuvée en séance plénière le 12 décembre 2016 à l’unanimité, dans la Constitution de la ville de Mexico. Une des conséquences de cette Charte serait l’abolition de la corrida à Mexico. Voici la lettre sous sa forme originale, sa traduction en français figure plus bas.

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Mexico, le 13 décembre 2016

A l’attention de

Député Alejandro Encinas Rodrigues
Président de l’Assemblée Constituante
Ville de Mexico

Députée Dolores Padierna Luna
Coordinatrice du PRD

Nous, les associations soussignées, représentant des dizaines de milliers de militants dans le monde, nous adressons à l’Assemblée constituante, notamment à Don Alejandro Encinas, afin d’étendre la Constitution de Mexico en y incluant une large reconnaissance des droits des animaux, sous la forme d’une Charte des Droits qui constitue un événement historique.

Un pourcentage important des citoyens de ce pays font confiance par leur vote au Parti de la révolution démocratique (PRD) pour ses politiques publiques annoncées précédemment en faveur des droits des animaux. Nous reconnaissons la grande efficacité de sa représentante, la députée constituante Elena Chavez Gonzalez, activiste au parcours et aux convictions fortes bien connus, pour le professionnalisme et l’honnêteté avec lesquels elle a soutenu le mouvement social majeur et mondial en faveur des animaux.

La rédaction de cette Charte est de portée internationale et historique, plaçant les Etats-Unis du Mexique au niveau de la Suisse et l’Allemagne pour leur vision de l’évolution et de l’éthique envers les droits des animaux dans sa Constitution.

Nous espérons pleinement que l’ensemble du Congrès en séance plénière confirmera la Charte rendue publique le 12 Décembre et adoptée à l’unanimité, assurant la protection, le bien-être ainsi qu’un traitement digne et respectueux envers tous les animaux.

Le monde entier regarde de ce qui se passe au Mexique. Nous sommes convaincus que la ville de Mexico va continuer à progresser sur ces questions qui sont d’une grande importance pour la société et cruciale pour une culture de paix.

Sincèrement,

liste-signataires

Copie : Assemblée Constituante de la ville de Mexico

AJOUT LE 13 JANVIER 2017 : Les droits des animaux reconnus par la Constitution de Mexico

Le manifeste Animal Politique

Les 30 propositions de 26 organisations de protection animale

Communiqué de presse, 22 novembre 2016 – Dans la perspective des échéances électorales de 2017, vingt-six organisations de protection animale, dont la FLAC, se sont rassemblées au sein du Collectif AnimalPolitique, mutualisant ainsi et de manière totalement inédite dans leur histoire, leurs expertises et leurs expériences. L’objectif est clair : contribuer, à travers trente propositions concrètes, réalistes et immédiatement applicables, à imposer la question animale au cœur des préoccupations des politiques français.

Ces propositions, regroupées en six thématiques dans un Manifeste, sont destinées aux candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives pour qu’ils prennent position publiquement, et démontrent ainsi leur implication et leur intérêt pour une question qui ne doit plus rester le parent pauvre du débat citoyen. Le Collectif se mobilisera dans les semaines à venir pour que la cause animale soit incontournable dans le débat présidentiel.

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De l’engagement des politiques français dépend le sort de plusieurs milliards d’animaux utilisés pour leur chair, leur peau, leur pelage, leur plumage, pour l’expérimentation scientifique, l’enseignement, le divertissement, ou encore leur compagnie. La qualité du lien entre l’humain et l’animal est un des enjeux majeurs de nos sociétés et de notre pays. La tradition humaniste de notre pays doit s’étendre au respect de la vie animale.

Il est aujourd’hui du devoir de chaque acteur de la vie politique de s’engager pour améliorer rapidement et durablement les conditions d’existence des animaux.

Télécharger le manifeste en cliquant ici.

Le Collectif AnimalPolitique

Le collectif AnimalPolitique a été fondé par 26 organisations de protection animale suite à des rencontres organisées pour répondre au décalage entre la préoccupation croissante des citoyens pour les animaux et l’engagement insuffisant des politiques. Ces rencontres, qui ont aussi donné lieu à un colloque le 2 juin dernier, ont été initiées par les députées Laurence Abeille et Geneviève Gaillard, membres du groupe d’études sur la protection des animaux à l’Assemblée nationale.

Les membres du collectif sont : Alliance Anticorrida, Antidote Europe, ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages), Association Stéphane Lamart, C’est Assez !, CIWF France (Compassion In World Farming), CNSPA (Confédération Nationale des SPA de France – Défense de l’Animal), Code animal, CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida), FLAC (Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas), Fondation Assistance aux Animaux, LFDA (La Fondation Droit Animal, éthique et sciences), Fondation Brigitte Bardot, Fondation 30 millions d’amis, FUDA, IFAW France (Fonds international pour la protection des animaux), L214, OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs), One Voice, PETA France (People for the Ethical Treatment of Animals), Pro Anima, Sea Shepherd, SNDA (Société Nationale pour la Défense des Animaux), la SPA (la Société Protectrice des Animaux), 269 Life France, WELFARM.

Un colloque soutenant les maltraitances animales accueilli au Sénat

Tout le monde s’en indigne sur les réseaux sociaux depuis des semaines, à commencer par la FLAC : un colloque surréaliste d’amateurs de torture animale va se tenir au Sénat le 4 octobre. Inutile de vous demander si vous pourrez y assister, les places sont bien sûr strictement réservées aux zélotes de la corrida. C’est une petite célébration sévèrement bordée, entre zélotes du culte de la souffrance animale et de la mort violente, pas un débat, il ne faut pas rêver.

Précisons que le fait de tenir un colloque au Sénat n’a aucune signification politique : le palais du Luxembourg loue ses salles pour les séminaires privés à qui en fait la demande. En revanche, le fait que ce soit Gérard Larcher, président du Sénat, en personne qui accueille les invités de l’ONCT avec le soutien de l’UVTF est bien sûr lourd de sens – non pas sur le Sénat, mais sur la collusion largement démontrée entre le lobby torturomachique et les plus hautes sphères du pouvoir, toutes couleurs politiques confondues.

Larcher est bien connu comme étant un fervent soutien de multiples formes de maltraitances animales : chasse au fusil ou à la glu, persécution de blaireaux (qualifiés de nuisibles), gavage d’oies et, bien sûr, corrida comme il vient de le confirmer avec éclat. Pourtant, il est vétérinaire et, à ce titre, devrait se préoccuper avant tout du bien-être de tous les animaux. Le Conseil de l’Ordre des Vétérinaires vient d’ailleurs de déclarer de façon extrêmement forte son opposition totale à la corrida, après avoir été sollicité en ce sens par le COVAC, collectif des vétérinaires anticorrida, rassemblant environ 2000 praticiens. Avec cet avis émis par le Conseil, ce sont les 18000 vétérinaires français qui sont appelés à faire primer leur respect de la vie animale sur leur éventuel goût pervers pour des spectacles de torture. Larcher méprise évidemment ces considérations bassement éthiques. Son attachement aux recommandations de son Conseil de l’Ordre est inexistant. Protéger la vie des animaux ? Quelle blague… Tout imbu de sa fonction de président du Sénat, jamais repu de tueries injustifiables dans notre monde en théorie moderne, il se réjouit d’inaugurer cette célébration des adeptes du sang versé – pas le leur, celui de ruminants victimes de leur folie sadique.

Pour les cerveaux sérieusement perturbés des concepteurs du colloque, la problématique des relations entre “L’Homme et les animaux”, niant par ce titre-même que l’Homme est un animal parmi d’autres, se caractérise par une « idéologie de tendance globalisante sinon totalitaire », s’appuyant sur “des campagnes agressives et discriminatoires” visant à exclure toute exploitation des animaux non-humains pour le seul bénéfice des humains. Pour eux, la seule chose qui compte est d’affirmer que le sort naturel, voire sacré, des animaux est de servir aux besoins et aux plaisirs des humains, à commencer par les taureaux qui sont, à leurs yeux, nés pour être torturés et tués pour la jouissance malsaine de ceux qui viennent assister à leur agonie truquée.

Manifestation d’opposition à ce colloque devant le Sénat le 4 octobre de 10 h à 15 h.

Roger Lahana
Secrétaire fédéral de la FLAC

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Le Conseil de l’Ordre des vétérinaires se positionne contre la corrida

L’Ordre des vétérinaires français a répondu à la demande du COVAC portant sur l’engagement de certains vétérinaires pour la corrida par la voix de son président le Dr Michel Baussier. Il se positionne clairement contre la corrida, et invite chaque vétérinaire à s’interroger sur sa position face à la corrida, du point de vue de l’éthique personnelle comme du point de vue de la dignité de la profession.

Le Conseil national reformule notre interpellation de la manière qu’il pense adaptée, à savoir «lui demander de prendre position sur la souffrance des animaux lors de corridas en général et sur la question de la caution que les vétérinaires peuvent ou ne peuvent pas apporter à un tel spectacle.»

Il y répond en particulier dans les deux extraits ci-dessous :

La pratique de la corrida est-elle compatible avec le respect du bien-être animal ?

« Dans les spectacles taurins sanglants, la douleur infligée aux animaux n’est pas contestée. Dans la pratique de la corrida, c’est précisément cette douleur qui augmente les réactions défensives des animaux, leur stress psychologique et physique et donc leur agressivité. Elle conditionne ainsi le succès du spectacle. La courte durée du spectacle (20 mn) et la sélection d’animaux agressifs et génétiquement prédisposés à combattre paraissent une atténuation peu significative de l’intensité des souffrances physiques forcément ressenties par les animaux.

Les spectacles taurins sanglants, entraînant, par des plaies profondes sciemment provoquées, des souffrances animales foncièrement évitables et conduisant à la mise à mort d’animaux tenus dans un espace clos et sans possibilité de fuite, dans le seul but d’un divertissement, ne sont aucunement compatibles avec le respect du bien-être animal. »

Les vétérinaires et la corrida

« Même s’ils n’en avaient pas pris la mesure, tous les vétérinaires vont devoir, dans le cadre du code de mars 2015, s’interroger sur leur position de vétérinaire, professionnel reconnu du bien-être animal, face à diverses activités humaines susceptibles de lui porter atteinte, la corrida constituant manifestement un des cas les plus marquants, et sur la caution que chacun d’eux, consciemment ou non, leur apporte ou ne leur apporte pas. Ils seront bien inspirés de le faire avec le sens de la juste mesure.

Ils vont devoir le faire, y compris et plus encore les vétérinaires « taurins », parce que le code de déontologie, partie intégrante du code rural et de la pêche maritime, pris par décret en Conseil d’Etat, leur impose de respecter l’animal mais surtout parce qu’en son article R242-48 il impose dorénavant à chaque vétérinaire tenu au respect de ce texte, lorsqu’il se trouve en présence d’un animal blessé, qui est en péril, de s’efforcer, certes dans les limites de ses possibilités et certes en présence d’une demande effective, d’atténuer la souffrance de l’animal.»

Article complet sur le site du COVAC

150 000 manifestants contre la corrida à Madrid !

“Torturer un animal, c’est torturer une conscience”
Un article de Manuel Dominguez Moreno et Richard Lenoir, Diario16

“Il viendra un jour où tuer un animal sera considéré comme aussi grave que tuer un homme”. Cette phrase de Léonard de Vinci a été dite en 1472 et 544 ans plus tard, en Espagne, ce que le grand maître florentin a prédit est en voie de réaliser.

L’artiste et militante féministe Cristina del Valle, activiste de la cause animale, s’est adressée avec ces mots à des dizaines de milliers de personnes, 150.000 à la Puerta del Sol de Madrid, au début de la manifestation qui a fait le tour du centre de la capitale pour exiger l’abolition totale de toutes les corridas. Les manifestants ont fait le tour des rues les plus représentatives de Madrid, en chantant divers slogans tels que “Journée nationale de terrorisme culturel”, “Ici, nous sommes, nous ne tuons pas» ou «Avec un habit de lumière, ils vont commettre un massacre”.

Léonard de Vinci a annoncé ce jour, qui a commencé par l’annonce de l’abolition du Toro de la Vega, une tradition qui voulait passer pour de la «culture» selon ses promoteurs. Le dernier taureau sacrifié lors de cet événement était Rompesuelas et son visage, comme un hommage, était sur les T-shirts portés par les manifestants qui portaient également une écharpe verte, en opposition avec les foulards rouges utilisés à San Fermin.

La manifestation a débuté vers 17 h. Silvia Barquero, présidente du parti animaliste PACMA, a accueilli tout le monde venu de partout en Espagne.

Après son discours, Cristina del Valle a partagé avec tous les participants des phrases d’intellectuels et d’artistes exprimant leur opposition à la corrida : “Le peuple qui se régale de sang hérite de la mort” (Juan Ramon Jimenez), “Si vous aimez la douleur, la torture et que vous voulez voir la souffrance d’un animal qui ne peut pas se défendre vous êtes un monstre” (J. Sara) ou “Il y a des gens qui embrassent leurs enfants le soir et se réjouissent d’aller voir des corridas” (J. Otero).

Il a également été cité une phrase de l’artiste Eva Amaral : “Les arènes doivent être replies avec de la musique, pas pour tuer des taureaux” et celle du grand écrivain espagnol du XIXe siècle, Concepcion Arenal : “Dans l’arène, il y a quelqu’un de féroce et ce n’est pas le taureau”.

Del Valle a conclu en citant Victor Hugo : “Torturer un taureau pour le plaisir, c’est torturer une conscience”, ainsi que la réflexion du scientifique et vulgarisateur Felix Rodriguez de la Fuente : “La fête nationale est l’exaltation maximale de l’agressivité humaine”.

La manifestation a atteint le Congrès des députés, qui a été fortement protégé.

La manifestation, considérée comme celle qui a le plus mobilisé de personnes à ce jour pour la cause anticorrida, a poursuivi son trajet dans la rue Alcalá jusqu’à la porte du même nom en scandant des slogans tels que “Fête nationale, massacra animal”, “Moins de violence, plus d’intelligence”,”Ce n’est plus le 1er siècle, c’est le 21e”, en référence à nouveau à Léonard de Vinci.

Source (en espagnol) : “Multitudinaria manifestación en Madrid contra los festejos taurinos : “Torturar a un animal es torturar una conciencia” (Diario16, 11 septembre 2016)
Adaptation en français : Roger Lahana